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« Another day, another masterpiece ». Neal Morse ne croyait pas si bien dire lorsqu’il s’adressait en plaisantant au public de Transatlantic dans son Live In Europe sorti en 2003. Mais des années se sont écoulées depuis, mais le temps ne semble pas avoir de prise sur le talent de Neal, musicien multi-instrumentiste et chanteur. Depuis qu’il a laissé derrière lui Transatlantic et Spock’s Beard, Neal se consacre à sa carrière solo.

Sola Scriptura aborde une des figures de proue de la théologie chrétienne puisque cet album traite de la vie de Martin Luther, qui a critiqué l’Eglise catholique romaine du XVI impulsant avec ses 95 thèses des réformes religieuses et une nouvelle doctrine le Luthéranisme. Cela ne vous semble peut-être pas trépident mais quand vous entendrez comment Neal fait chanter un thème comme celui-ci vous implorerez St Neal Morse de vous pardonner.

L’homme est chrétien et semble hyper sensible au domaine spirituel puisque c’est ce qui avait motivé son départ en 2003 de ses deux groupes. J’avoue découvrir Neal en solo avec cet album, le bougre semble avoir été touché par la grâce tant son travail semble abouti. Bien sûr on ne peut rien reprocher au line-up du groupe puisque c’est des amis de Neal qui viennent jouer la batterie, la guitare et la basse. Et quels amis, Mister Mike Portnoy, le virtuose Paul Gilbert, et Randy George à la basse.
Avec un line-up comme celui-là je pense que les seules fautes que l’on peut commettre sont des erreurs de compositions. D’autant plus que Neal voit les choses en grand. Ambitieux, il nous livre un album en quatre morceaux, un de 29 minutes, un de 25, un de cinq et un de 16. Comme dirait l’autre « Nothing but fuckin’ epic… Mike Portnoy ».

Si j’en viens aux compositions, toutes semblent refléter le génie de Neal Morse, les morceaux s’annoncent divers et jamais dispensables quelque soit la seconde qui vient de retentir. On peut donc voir se succéder des passages assez typés rock prog à la Transatlantic, des ballades piano-voix, des éléments symphoniques discrets venant sublimer l’ensemble d’un côté grandiloquent, des parties plus métal comme The Conflict… Que sais-je encore ? Sola Scriptura abonde de tant de références, de bonnes idées qu’on en perd un peu nos mots. La galette impressionne par le soin apporté aux mélodies qui ne manquent pas de vous toucher en plein cœur. Bien entendu il y a un aspect technique indéniable mais il passe presque inaperçu tant l’attention se porte sur les mélodies. Tout le monde sait que ce sont des bons musiciens, ceux-ci n’ont rien à prouver techniquement, bien entendu c’est parfaitement joué, mais c’est surtout merveilleusement bien composé.

Au niveau du chant, Neal est bluffant, il possède une variété impressionnante même si je crois que son domaine de prédilection reste les chants doucereux qui sont toujours sublimés par de suaves mélodies délivrées par les claviers et la guitare.
Rythmiquement on pourrait penser qu’il serait difficile d’aborder cet album. On pourrait s’attendre à une musique assez calme à la Transatlantic mais si Neal Morse renoue bien avec les grands morceaux épiques de l’époque Transatlantic, il s’en écarte également en utilisant plus de distorsion, qui était quasi inexistante sur les albums estampillés Transatlantic. Neal arrive à nous convaincre de la pêche de cet album dès les premières minutes où les instruments s’envolent pour notre plus grand bonheur. Ce dynamisme restera omniprésent, si l’on exclut la ballade, jusqu’à The Conclusion ouverte par un grain de folie où Randy George s’illustrera avec brio. Cette dernière porte bien son nom puisqu’elle conclura avec intensité, soulignée par des violons, ce monstrueux Sola Scriptura qui vous convie à un incroyable voyage de près de 75 minutes.

Ben… J’en arrive aussi à la conclusion et que dire. Euh, je vous avoue que là je dois dire que je reste un peu sans mots, il est irréprochable cet album, magnifique, parfaitement produit, sublime d’un bout à l’autre, jamais lassant, voilà tout est dit. Chapeau bas, monsieur Morse vous avez, une nouvelle fois, prouvé votre valeur. La valeur d’un personnage emblématique de la scène progressive.


Dreamer

0 Comments 05 mars 2007
Whysy

Whysy

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