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A peine remis du premier album de Cronian et de son nouveau projet jazzy, le revoilà prêt à envahir le monde avec sa nouvelle livraison… Andreas Hedlund, alias Vintersorg, est décidément l’un des artistes les plus prolifiques de la scène Metal européenne ! A l’instar d’un Devin Townsend, on ne compte plus tous les projets dont il est le maître d’œuvre, ses participations et apparitions… Sa productivité est vraiment hallucinante. Le sympathique bonhomme avait même un jour déclaré : « Avec Vintersorg, mon projet solo, ce ne sera jamais plus d’un album par an. Un album par mois pourrait lasser les fans… ». Et vu le rythme des sorties, on se demande si c’est vraiment de l’humour…


Toujours très ouvert et touche à tout, sachant se montrer génial et des plus convaincants (Otyg, Havayoth) comme plus ennuyeux et rébarbatif (Fission), Vintersorg sait toujours se renouveler et surprendre son auditoire. Mais je dois avouer que même si j’adore ce chanteur, j’y suis d’abord allé à reculons pour écouter cet album. En fait, je suis très amateur des deux premiers albums du combo, encore ancrés dans un esprit viking et folklorique accrocheur et chatoyant, mais j’ai complètement décroché, à partir de « Visions from the spiral generator », qui voyait notre petit suédois se détourner de cette première voie pour favoriser l’expression d’un Metal plus expérimental et progressif, vraiment trop déstructuré et complexe pour moi. J’avais donc jugé les deux précédents opus comme manquant d’âme et d’émotions, privilégiant la technique aux ambiances, ne correspondant pas à mes attentes.

Mais là, le retour du chant en suédois ancien, l’utilisation d’un titre plus « magique » (Solens Rotter : « Les racines du soleil ») et d’une couverture différente, je me suis dit que je pourrais faire fi de mes à priori et tenter à nouveau l’expérience… Et je dois avouer que j’ai bien fait ! Cet album serait-il donc celui de la réconciliation, du compromis, de l’affirmation plus forte que jamais de l’identité unique de son leader ? Peut-être bien…

Quoiqu’il en soit, pas de surprise majeure, on retrouve sur chaque morceau la patte du maître. Les influences sont à chercher aussi bien dans le rock progressif que dans la musique folklorique traditionnelle et dans le heavy et le black Metal… Un mélange unique ! Et ici, le style pratiqué m’évoque l’agréable album de transition qu’était « Cosmic Genesis ». Car on reste dans la veine des deux précédents opus pour certains aspects (des morceaux très difficiles à appréhender, car très complexes et variant sans cesse, une production très propre et claire), en retrouvant certains éléments qui m’avaient tellement séduit autrefois : des riffs plus accrocheurs, des éléments folk plus présents, un esprit totalement différent, et bien sûr, le savoureux retour à la langue suédoise et aux chœurs (« Idétemplet », bon exemple de cette synthèse).

Le chant est comme toujours divisé très équitablement entre clair et death : dans les deux cas, la performance de Vintersorg est excellente. Son chant est toujours assez typé (reconnaissable entre tous), mais plus mûr, plus posé qu’autrefois, pour ma part je n’y résiste pas, c’est si dépaysant ! Et même si je n’oserais clairement qualifier cet album de folklorique (malgré une fin d’album assez « traditionnelle »… et la présence du reposant « Straolar », qui pourrait être extrait de l’ « Origin » de Borknagar), la présence discrète mais remarquée de violon, flûte et guitare acoustique me confirme dans cette idée de retour aux sources… Une aura magique et pénétrante se dégage d’un ensemble mature, solide, et finalement… assez captivant ! Exemple ? Les majestueux breaks de « Naturens Mystär » et «Att Bygga En Ruin »…


Inutile que je m’attelle à vous détailler davantage les morceaux, leur format est très uniformisé, et leur contenu toujours varié, et homogène à la fois. En revanche, ce que je peux vous dire, c’est que si je déplore toujours le côté très complexe, et donc très difficile d’accès des œuvres du maître, je me retrouve cependant bien plus dans cet album que dans les précédents. Improbable synthèse d’une carrière mouvementée et fascinante, ce « Solens Rötter », sans m’emballer profondément, m’enthousiasme bien plus que je ne l’aurais pensé ! En espérant que le maestro reste dans cette voie-là pour la suite… c’est tout ce que j’espère !
En attendant… Voilà une bonne surprise, à découvrir !



Gounouman

0 Comments 17 mai 2007
Whysy

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