La nuit du 5 juin 1960 , sur les bords du lac Bodom près d’Espoo en Finlande , un individu fait irruption dans la tente de quatre adolescents campant là , et les poignarde avec sauvagerie . De ce massacre nocturne , seul Nils Gustafsson , 18 ans , survit , grièvement blessé . L’assassin ne sera jamais retrouvé et la seule information que Nils pourra fournir , sous hypnose , à propos de l’individu est que ses yeux avaient brillé dans la nuit . Une affaire qui a durement ébranlé la Finlande .

En 1997 , 37 ans plus tard , Children of Bodom fait irruption sur la scène Metal avec un premier album : Something Wild . La formation joue un heavy black teinté de speed mélodique et , ses membres étant originaires d’Espoo , son nom et sa principale source d’inspiration sont tous trouvés . Et si , musicalement , le groupe n’a rien inventé , on ne peut pas dire qu’il ne soit pas accrocheur . Les compositions sont inspirées et pêchues , et certains morceaux s’apparentent parfois à des hymnes heavy black , comme les excellents « Lake Bodom » et « Touch Like Angel of Death » ( mes préférés sur cet album ) .

Le jeune Alexi Laiho se fait déjà remarquer par sa voix haineuse et bien dans le ton , ses qualités de guitariste ( virtuose ! ) et ses positions de compositeur brillant et frontman énergique . Solos de guitare , de clavier , le niveau technique est déjà élevé et le professionnalisme étonnant chez ces jeunes Finlandais . A noter aussi les ambiances discrètes mais réussies grâce au clavier du fantastique Jane Warman . L’album renferme des incontournables de Children of Bodom , tels « Deadnight Warrior » et « Red Light in my Eyes » , chanson en deux parties . Un morceau comme « Lake Bodom » présage quant à lui du futur du groupe , avec son côté speed et mélodique prononcé . Ajoutez également de sympathiques extraits de film en introduction de certains morceaux , autre caractéristique de CoB ( Alexi est cinéphile ) , et un easter egg pas très utile mais plaisant : à la fin de la piste 7 , vous trouverez un solo de clavier aussi amusant que désastreux , réalisé au studio par Alexi et Alexander Kuoppala , tous deux apparemment sous l’emprise tenace de l’alcool …

Seul bémol : 7 pistes , 36 minutes , c’est court … Something Wild n’en reste pas moins un bon album , pas aussi bon qu’un Hatebreeder , mais à posséder , surtout si vous êtes fan de ce merveilleux groupe qu’est Children of Bodom . Il est aussi la première offrande d’un groupe qui démontrera vite qu’il a du talent , énormément de talent , et qu’il faudra compter un moment sur les Enfants de Bodom . Aujourd’hui le « reaper » du lac Bodom court toujours , Children of Bodom aussi … KreVett