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Ce qui suit est une épopée musicale… Voilà c’est fait, la couleur est annoncée. Depuis quelques années on assiste à l’ascension des allemands de Blind Guardian. Leur dernier effort Tales From The Twilight World était venu mettre en accusation un passé teinté d’helloweenisme. Les juges lui ayant donné raison, cet effort avait vu l’édifice Blind Guardian se consolider et s’émanciper de ses formes premières. C’est en l’an de grâce 1992 que Blind Guardian présente un nouveau-né à la critique. Son nom : Somewhere Far Beyond. Il s’agit donc d’un nouveau voyage que nous propose Blind Guardian.  Contrairement à ce qui se fait dans le style, Blind Guardian présente une face plus noire du fantastique. Grandement influencée par le monde de Tolkien, la musique blind guardienne affiche, tout comme le monde de l’auteur, une diversité incroyable. Si un parfum de magie s’extirpe incontestablement de ce nouvel album, ce n’est pas pour autant que Blind Guardian délaisse son côté percutant et rentre dedans qui fait sa force et à la fois son identité.  Cet album recèle de petits bijoux qui au fil des années se sont imposés comme des hymnes de référence aussi bien au sein de l’œuvre du groupe que pour un genre tout entier. Quel genre ? Il est bien difficile à l’admirateur du groupe que je suis de classer ce groupe. Et oui Blind Guardian est l’un des rares groupes à avoir su imposer SA griffe et ce de façon si particulière qu’il est devenu difficile de le comparer à des groupes comme Stratovarius, Grave Digger, Helloween ou Iron Maiden. Blind Guardian se démarque par sa combinaison unique de riffs incisifs et tranchants, sa complexité musicale, sa puissance, ses ambiances.  Le son de cet album est relativement sec et de cette manière exacerbe la puissance qui se dégage du riffing qui se révèle bien plus complexe que ce que peut proposer les groupes classiques de true heavy ou de speed mélodique. Les allemands pousseront le vice jusqu’à monter une pièce que je qualifierais d’épique et progressive à savoir Somewhere Far Beyond qui s’inscrit parmi ces titres de références qui jalonnent la carrière de Blind Guardian. Le groupe intègre à sa musique des éléments celtiques et si cela reste relativement peu prégnant dans les mélodies et rythmiques sur cet album, on aura toutefois droit à un surprenant break à la cornemuse sur la title-track.  Je parlais plus haut de magie. La magie provient souvent d’influences assez médiévales. Quoiqu’il en soit elle a coutume de se dégager des mélodies acoustiques que ce soit dès l’ouverture de l’album avec l’entrée de Time What Is Time ou sur une chanson devenue maintenant institution dans le genre à savoir The Bard’s Song – In The Forest. Mais la seconde nature de cette musique, à savoir sa puissance et son grandiose, découle aussi de son chanteur Hansi Kursch dont le chant ne fait que se bonifier d’album en album. Hansi impressionne par son charisme et s’impose comme un élément crucial de la musique de Blind Guardian, d’autant plus qu’il est souvent renforcé par des choeurs. En effet, ce dernier possède une voix assez atypique, écorchée la plupart du temps. Toutefois, le chanteur possède un large spectre vocal permettant à Blind Guardian de ne pas sombrer dans la monotonie vocale.  Et oui ce danger existe et persiste, mais pas seulement au niveau de la voix. Peut-être vous en souvenez-vous mais le groupe avait chut d’une monotonie rythmique avec son album Follow The Blind qui condensait toute la rage, et la hargne de Blind Guardian. Ici, l’expérience porte ses fruits et c’est captivé d’un bout à l’autre de l’album que nous le savourons. La hargne et l’aspect poignant de la musique de Blind Guardian n’en sont pourtant pas tombés en désuétude. Le groupe a su conjuguer à merveille les divers aspects de sa musique. C’est de cette grammaire unique que naissent des titres comme The Quest of Tanelorn, épique, mystérieuse et hargneuse. Si cette hargne semble indubitablement un des traits majeurs de la musique de Blind Guardian c’est notamment grâce à la frappe de Thomen Stauch qui martèle sans ménagement ses fûts. Toutefois, cette hargne s’est vue pondérée depuis les premiers albums par une place croissante cédée à la mélodie. Cette hargne tend aussi à être exprimée plus encore par les changements de rythmes et les breaks au détriment des tempos ultra-speeds.  Au final, Blind Guardian nous livre là le meilleur album depuis ses débuts. Ce dernier restera une pierre angulaire dans la carrière du groupe. Mais plus encore il lèguera des chansons qui deviendront de véritables références. L’album se révèle, malgré sa complexité, terriblement direct et il bénéficie d’une très longue durée de vie, croyez-moi. Si en cette année 2007 la production semble un peu poussiéreuse on lui trouve toujours du charme avec son son sec et agressif.  Dreamer

0 Comments 10 février 2007
Whysy

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