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Ode mélancolique et contemplative… Exaltation de la beauté de la nature, vierge et sauvage, et de la puissance des sentiments… Evocation profonde de notre sensibilité, plus grande faiblesse de l’être humain !

Un peu plus d’un an après le fabuleux « A wintersunset », Empyrium nous propose une nouvelle promenade en solitaire au sein de paysages bucoliques plus mystérieux et romantiques que jamais !

Si le style musical (à savoir un black/doom extrêmement mélodique et atmosphérique rehaussé d’ambiances folkloriques) n’a pas changé, le rendu s’avère nettement plus mature et abouti qu’auparavant. L’expression musicale est bien plus riche (Nadine, violoncelliste et flûtiste, a officiellement intégré le groupe) et les émotions retranscrites sont beaucoup plus pénétrantes.

Ici, nul besoin de technique hallucinante ou de soli virtuoses… Au contraire, l’expression musicale, quoique très riche, avec ses éléments folkloriques et ses variations si bien pensées, se veut simplifiée, avec des mélodies directes, pour emporter l’auditeur… Et cela fonctionne à merveille, cet album étant beau à en pleurer !

Par rapport à l’opus précédent, les claviers sont placés plus en retrait, au profit de la flûte et de la guitare acoustique. Ainsi, leur douceur s’oppose avec grâce et délicatesse aux rythmiques métalliques, et offre à chaque morceau de doux moments de répit qui achèvent de nous émouvoir par leur splendeur…Leurs mélodies restent néanmoins magnifiques ! Lointaines et atmosphériques, elles surveillent ou accompagnent notre périple dans cet univers dont l’ineffable beauté effraye et fascine à la fois.

Les voix sont languissantes ou black, exaltées ou âmes en peine, capable de nous faire ressentir toute la souffrance de l’âme humaine… Les paroles sont splendides, touchantes de sincérité et de beauté crue (« Lover’s grief »..)

Les brumes nocturnes bleutées nous noient dans leur étrangeté et nous laissent pantois par leur évocation de mystère et de magie, et où les changements de tempos sont légions… On pense à l’Orchid d’Opeth dans ce morceau, avec ces lignes de guitares qui se croisent, se mélangent, s’enchevêtrent inextricablement, qui se séparent pour mieux se retrouver, se compléter et exprimer cette si profonde tristesse…

Chaque titre de l’album est une perle !! Inutile de les décrire tous… Mais je ne peux lutter contre mon envie de vous parler de « Mourners »…

« Mourners », ou la plus terrible des expressions d’un doom gothique et mélancolique dans lequel on se plonge et duquel on ne peut plus ressortir… prisonniers de notre tristesse, relayée par ses claviers atmosphériques, cette batterie monocorde et ses guitares ! Rayonnantes de noirceur, mélodiques au possible, leurs rythmiques nous supportent et leurs soli nous transportent… Quand à Markus, jamais chant black, pourtant si calme, si posé, ne m’aura fait autant vibrer… Ici, point de haine ou de colère… juste l’évocation des tourments intérieurs d’une âme déchirée qui trouve sa consolation dans la contemplation des éléments. Le refrain, en chant clair, soutenu par ces chœurs, paraît si beau qu’on ne voudrait le voir finir. Sans changement majeur, les 9 minutes du morceau s’écoulent pourtant à une vitesse folle, car c’est pour moi dans ce morceau que réside la quintessence même de l’âme du groupe.


Les passages instrumentaux qui ponctuent le milieu de « The Ensemble of silence » sont aussi d’une noire solennité, d’un calme aussi apaisant que troublant, aussi tristes que beaux.


Même si cela m’avait été assez pénible, j’avais réussi à trouver quelques défauts au premier album du groupe. Ici, cela me paraît impensable ! C’est un tel plaisir de se noyer dans les méandres de la mélancolie de cette œuvre… Seul reproche, le son de la boîte à rythmes, trop artificiel, et pouvant nuire un peu à l’ambiance de certains titres.

Mais, se détachant de cette légère imperfection, je continue de trouver cet album absolument magnifique, sans temps mort malgré sa lenteur, bouleversant jusqu’au bout. Mon seul regret est qu’Empyrium signe ici son dernier album de Metal, choisissant d’emprunter une voie uniquement acoustique et folklorique sur les albums suivants. Ainsi, cela contribue à faire de « Songs of Moors and Misty Fields » un album unique et intemporel... Si pur et intense qu’il m’est finalement impossible de ne pas lui accorder la note maximale.


Gounouman

0 Comments 03 janvier 2007
Whysy

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