Vous recherchez quelque chose ?

Mnemic c’est moderne ! Mnemic c’est violent ! Mnemic c’est puissant ! Mnemic c’est mélodique ! La coqueluche de la nouvelle scène extrême danoise s’apprête à frapper très fort en ce début d’année 2010. « Sons Of The System » le très attendu 4e album semble tenir toutes ses promesses. Malgré une relative évolution stylistique vers une musique plus abordable et moins compliquée avec « Passenger », les jeunes ont su sauvegarder leur fougue et leur passion pour les rythmiques compliquées et les sonorités parfois hybrides. Point de révolution à l’horizon, mais un univers musical affiné où la verve mélodique se mêle aux riffs puissants, aux ambiances parfois futuristes et aux polyrythmies.

Ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est l’imposante production. Les moyens sont là pour transcender les compositions, et emmitouflent l’ensemble d’un voile chaud et organique, chose que l’on ne connaissait pas dans l’univers des Danois ! Mnemic quitte peu à peu les rivages de son metal froid, mécanique et déshumanisé pour atteindre une musique davantage rassurante tout en restant évidemment sombre. En cela Mnemic surprend par son coté catchy et un sens du refrain rarement atteint avec ses disques précédents. Il semblerait que le quintette ait modifié son approche de la musique. Ils le confirmaient d’ailleurs lors d’une interview : dorénavant l’écriture se focalisera sur les mélodies, l’aspect communicatif des chansons, et non plus uniquement sur l’exploration de nouveaux univers sonores ou la complexité des titres. Et il est vrai que « Sons Of The System » se révèle être moins fou et bien moins novateurs que ses illustres ancêtres. Déjà à son époque « Passenger » marquait une sorte de césure stylistique, ici confirmée et consommée à tel point que l’on pourrait parler d’une « époque » Bøgballe et d’une « époque » Bideau.

Et même si le changement de vocaliste n’est certainement pas l’une des raisons de l’évolution musicale des Danois, cette coïncidence reste en travers de la gorge à beaucoup de fans. Ce que « Sons Of The System » perd en invention, il le gagne en efficacité. Il faut se rendre à l’évidence, dorénavant Mnemic n’est plus cette machine hybride à la musique inventive et parfois déstabilisante que l’on a connu, jadis, par ses ambiances singulières et ses rythmiques labyrinthiques. Non ! Les Danois sont en quelque sorte rentrés dans le rang, et grâce à une machine bien rôdée, ils transforment chaque chanson en hymne ! En effet, difficile de résister aux refrains de « Sons Of The System », « Diesel Uterus », « The Erasing », « March Of The Tripods », « Hero(in) » ou « Within » ! Guillaume Bideau porte ces refrains avec conviction, et sa performance vocale risque de couper court à toutes critiques. Sa voix a progressé, elle a mûri et elle sied davantage aux chansons que par le passé. Il semble qu’il ait eu le temps nécessaire pour pleinement s’intégrer voire de même prendre part au processus de composition. Quoiqu’il en soit sa voix est excellente quelque soit le domaine qu’il aborde ! Une voix extrême gueulée percutante et puissante à plusieurs niveaux de saturation, un chant clair parfois ahurissant, techniquement très juste et un excellent placement rythmique. L’ouverture de « Sons Of The System » saura convaincre même les plus septiques.

Ce 4e album marque donc une certaine césure avec le son des débuts. Beaucoup de moyens ont été déployés pour conférer à la voix une véritable « main mise » sur le mixage. Non pas que la musique soit reléguée au second plan, mais on sent clairement une volonté, aussi bien dans la production que dans l’écriture, d’hisser l’effort vocal en place de choix. D’ailleurs les chansons semblent s’exprimer au travers de structures finalement assez simples pour à la fois insister sur leur aspect rythmique réussi, mais également permettre aux refrains d’être répété quatre, cinq, voire six fois par chanson, ce qui est assez énorme. Mais malgré cet aspect davantage formaté pour plaire, il subsiste, outre les refrains fédérateurs, quelques moments très musicaux où le groupe n’a pas perdu son don de composition qu’il s’agisse de son groove légendaire ou de ses atmosphères planantes. Il suffit de jeter une oreille à « The Erasing » à la fois violente et emplie de samples en tout genre ! Ou l’excellente « March Of The Tripods » : une chanson lente et martiale, planante par moment et servie par une voix excellente d’un bout à l’autre ! « Elongated Sporadic Bursts » quant à elle s’illustre par sa surprenante mélodie aérienne, entre groove et modernité. J’aime !

Même si le Mnemic cuvée 2010 s’annonce différent par bien des aspects, il supplante en tout lieu son prédécesseur. Je suis assez curieux de voir comment ce 4e album sera perçu par les « die hard » fans des premiers brûlots danois ! L’aspect parfois « easy listenning » de la musique, sa versatilité vocale et son attrait pour la mélodie devraient suffire à alimenter les débats au moins jusqu’au 5e disque ! Quant à moi, j’ai fais mon choix et j’adopte cette nouvelle orientation. Réussite stylistique ? Sûrement ! Réussite commerciale ? A voir…

…TeRyX…

0 Comments 29 décembre 2009
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus