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Tout est cohérent dans ce «Soul Creeper» étonnant de virtuosité pour un groupe dont l’histoire n’est vieille que de quatre ans. Le sentiment d’urgence à donner à entendre des titres rapides, dans leurs refrains comme dans leur enchaînement.

Et pourtant, la cohérence n’allait pas de soi puisque l’album sonne comme l’enfant étrange d’un métal américain volontiers hardcore et aux accents punk et du meilleur du prog thrashisant. Le groupe se revendique lui-même comme étant au croisement de Metallica et Disturbed, mais ces noms sonnent trop old school à nos oreilles : Phonomik fait vraiment oeuvre de création, il n’y a pas de redite, il ne s’agit pas d’un mélange d’influences sans âme mais d’un produit chaud-froid que je vous recommande de déguster rapidement.

Au début donc, Phonomik n’est encore que Phon. Rapidement, une démo, l’enregistrement de «Soul Crepper» (décidément, dans le métal, on aime nommer des albums du nom de groupes préexistants et inversement), la transformation du nom en Phonomik, et voici le premier album.
Les compos sont mélodiques, mais elles distillent la rage à la manière d’Agnostic Front. D’ailleurs, le chant fait fortement penser à celui de Roger Miret.
Faites vite : on n’a pas le temps de s’ennuyer, l’album passe à une rapidité qui ne fait pas regretter l’existence de deux titres bonus. Guitare saturée, percussions massives, production impeccable, c’est avec bonheur qu’on se coule dans l’ambiance chaudement malsaine proposée.

Mis à part «Caveman» et «Die Alone», quelque peu quelconques, mais demeurant écoutables avec plaisir, les titres sont de purs bijoux !
La chanson éponyme de l’album est un condensé des courants qui sont synthétisés par le groupe, et présente une sorte de trailer démontrant toutes les subtilités dont est capable Phonomik, sachant que l’ambiance générale est à chercher du côté de l’époque «Untouchables» de Korn.
«Wake up Dead» est le tube de l’album, avec son côté BO de film d’épouvante et ses claviers années 80. Back to the eigthies le temps d’une chanson ! «Infected» nous rappelle plutôt le chant et la violence de Rage Against The Machine, ou même parfois, Sick it of all. «Atmos Fear» nous trouble avec une ambiance empruntée au «Meds» de Placebo, mais qui ne se départit pas pour autant d’un passage scandé, à l’image des autres titres, mais celui-ci prend le temps d’une montée en puissance. Enfin, ne le prend pas tout à fait, rapport à l’urgence dont j’ai déjà parlé,... «Life lies», c’est le slow métal, le titre ballade, réussi bien sûr. Néanmoins, l’énergie est toujours présente, la hargne toujours latente, avec un chant heavy porté par les violons... Phonomik cale un petit solo bien à propos, tout à fait approprié à ce type de chanson. Superbe aussi car nous changeant des ballades spongieuses baignant dans l’artifice des fioritures symphoniques éculées. Du côté heavy, il y a également «Broken Son», moins original mais très réussi, avec la guitare en majesté. Et puis, et puis, il y a «Massacre» et «Mental Fire», les deux titres ouvrant l’album, les meilleurs, parfaits, aux refrains sans faute, des titres de nu-metal portant la marque Phonomik, celle qu’on retrouve ensuite sur tous les titres, et nous fait lever les bras et bouger la tête.

Bonne écoute.

0 Comments 02 mai 2010
Whysy

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