Quand on reprend la discographie d'un groupe, au bout d'un moment il n'est pas facile d'écrire les lignes d'introduction car on se remémore ce qui a déjà été dit on a la vilaine impression de se répéter. On ne sait pas trop non plus comment lancer cette fameuse phrase d'accroche qui saura tenir le lecteur en haleine, je pourrais éventuellement partir sur un concept mais je serais vite en manque d'imagination... Je compte alors sur le simple talent de Brainstorm qui selon moi est suffisant pour vous tenir pendant les trois prochaines minutes.  Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Brainstorm sort tout droit de son Allemagne natale et est actif depuis les années 97, le groupe est en constante évolution. Allant de surprises en surprises c'est enfin en 2001 en montrant les dents avec l'incroyable Metus Mortis que l'on sent la formation sur le point de toucher au but ultime. Le groupe effleure du bout des doigts la perfection musicale mais il manque encore quelque chose, un je-ne-sais-quoi qui fera s'embraser la carrière des Allemands. C'est donc dans ce contexte que sort en 2003 Soul Temptation, cet opus doit non seulement monter d'un cran pour continuer la progression qui a su séduire les brainiacs mais il doit aussi ravir instantanément les profanes.  La tache semble ardue et le projet ambitieux, pourtant dès la première note (un grondement) on sent toute l'intensité et le déploiement d'énergie qui sera un allié omniprésent dans cette quête à la recherche de la gloire. Le combo s'applique alors dans un power mélodique grandiloquent d'une puissance incomparable et d'un feeling hors du commun. Soul Temptation est un album qui démarre sur les chapeaux de roues avec « Highs Without the Lows », rien qu'avec cette chanson, (que dis-je ? Cette hymne au métal !) on est irrésistiblement conquit par la musique qui alors nous empoigne et on est envahi par un déluge de notes mélangées aux fantastiques vocalises de Andy. En effet, le frontman (et beau gosse de surcroit) parvient sans aucun mal à donner une tournure émotionnelle aux titres. Les chants sont un peu moins variés que sur le Metus Mortis, et là je pense plus particulièrement à « Weakness Sows It Seeds » avec sa teinte légèrement extrême sur les lignes de chants, néanmoins Andy envoie ses paroles en pleine face de l'auditoire qui sera complètement satisfait j'en suis certain. Le timbre du vocaliste se marie suprêmement bien avec les ambiances des titres puisque son chant oscille sans sourciller entre le aigu et le suave. Sur « Nunca Nos Rendimos », le germain s'essaie même à l'espagnol, voyez je ne cesse de répéter que ce chanteur est un Dieu mais ce ne sont pas des fabulations !  D'un point de vue mélodique, on ne pourra rien reprocher à Brainstorm car la qualité et le feeling sont de mise. Quand on entend des titres comme « Doorway To Survive » ou « The Leading » avec des intros aussi cuisantes, on comprend aisément une telle notoriété de Soul Temptation. C'est de la pure magie, les chansons s'enchainent dans une logique déconcertante, les soli enivrants et les parties instrumentales jouissives. De plus, les teutons repoussent les limites avec la trilogie sous-intitulées « Trinity Of Lust » racontant une histoire avec cette chère jeune femme qui se trouve en couverture : Shiva, déesse créatrice et destructrice. Il n'y a pas de mots pour décrire un tel chef d'œuvre, un album dans un album, les trois morceaux parfumés à l'encens indien et mis en évidence par des riffs inspirés par les meilleures influences du monde musical redonnent du punch à l'album. Non pas que Soul Temptation aie besoin d'un coup de boost mais il est toujours agréable de découvrir ce genre de petits cadeaux au sein d'un album. On sait à ce moment là qu'on ne se moque pas de nous.  Soul Temptation fait partie de cette catégorie de concentré musical déchainé et bourré de détails qui transforment le petit CD en une grosse production dantesque. Traversée par diverses ambiances toute la structure mélodique se retrouve ainsi immergée d'abord dans un power accéré et groovy à souhait, ensuite vient le moment ou la trilogie vient ternir le cadre musical par son aspect plus sombre et sérieux. Enfin arrive les chansons comme « To The Head » d'un niveau bon enfant peut-être plus inscrits dans un happy métal atteignant son apogée sur la bonus track avec « Amarillo ». Pour ceux qui ont la chance comme moi, de posséder l'édition digipack, un DVD de quarante cinq minutes ayant suivi le « Live Suffering » au SB festival en 2002. Vous pourrez ainsi découvrir que certes les musiciens sont époustouflant sur scène mais ils ne manquent pas non plus d'humour. Pour résumer la situation Soul Temptation est ce qu'on peut appeler le pilier central de la discographie Brainstormienne que je conseille vivement car il est à posséder absolument. Le tour de force est réussi et je peux vous dire que cet opus n'a pas fini de faire parler de lui même plusieurs années après sa sortie !  - ĦĐ -