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De passage à Lyon pour un concert fort dynamique dans la petite salle du Lyon's Hall, le groupe français Soulmaker a très gentiment accepté une looooongue interview pour votre webzine préféré. Alors installez-vous bien tranquillement dans vos fauteuils (chaises, tabourets...), et c'est parti pour un agréable moment en compagnie de ces musiciens vraiment sympatiques !

1) Pouvez-vous nous parler un peu des débuts de Soulmaker et nous présenter le groupe ?

Samuel : Ca a commencé en 1999 avec Salva notre gratteux, on a fait le groupe avec un pote à nous qui n'est plus dans le groupe. On a eu un batteur ainsi qu’un chanteur qui est Vivien. Le batteur est parti, et on a donc eu un nouveau batteur qui est Nico. Puis on a fait quelques scènes, jusqu'à l'arrivée de Sébastien en 2002. C'est là qu'on a vraiment établi un schéma de travail et qu’on a pu commencer à faire vraiment des concerts réguliers avec un groupe solide. Et cette année on a eu l'arrivée de Marina dans notre groupe.

Seb : Elle nous a contactés pour rejoindre notre groupe parce qu'on n'arrivait plus à avancer avec notre précédent chanteur, Vivien. On avait vraiment l'impression d'être sur différents niveaux. C'est-à-dire que nous, musicalement, on était peut-être un peu plus avancés que lui.  Le rythme des répètes s'intensifiait, on voulait vraiment avancer. Il a retrouvé un autre groupe depuis, donc tout va bien. Puis Marina s'est présentée, elle nous a épatés, et on l'a prise dans notre groupe. Et on a tout de suite enchaîné sur le maxi. Marina a tout enregistré en un week-end, parce que nos parties musicales étaient déjà prêtes depuis avril.



2) Comment en êtes-vous venus à engager Marina ?

Seb : Comme je viens de le dire, c'est parce qu'on n'avançait plus avec notre précédent chanteur. En avril 2006 nos parties musicales étaient prêtes et on lui a laissé neuf mois pour enregistrer cinq titres. Quand il a eu fini, vers décembre, il a lui-même reconnu qu'il ne trouvait pas ça très bon. On n'aurait pas fait un mastering au Finnvox avec son chant. On aurait ressorti une démo avec la gravure faite chez soi. Nous n'étions vraiment pas satisfaits.

3) Qu'est-ce que ça change pour vous d'avoir une voix féminine ?

Samuel : Maintenant on a des groupies de 15 ans ! (rires). Non, sérieusement, pour moi, pas grand chose.

Seb : Marina, c'est le jour et la nuit. Elle arrive à assurer différents types de voix, ça nous ouvre pleins de possibilités au niveau compo. Avant on composait souvent les lignes de chant avec le chanteur, là, on lui laisse carte blanche.

Samuel : Pour nous, que ce soit chant masculin ou féminin, ça ne nous change pas vraiment finalement. Mais ça change la vision de la musique, ça change le style. Ce que Marina nous a vraiment apporté, c'est sa musicalité, sa justesse au niveau vocal et rythmique.

Seb : Sa présence sur scène, aussi. Puis faut dire que ça n'est que quand Marina est arrivée dans le groupe qu'on s'est rendu compte qu'il y avait pleins de groupes avec des chanteuses. Alors que nous, dans le groupe, on connaissait seulement les plus grands : Nightwish, Within ... On s'est dit qu'on allait se faire taxer d'opportunistes : "on va mettre une chanteuse dans notre groupe parce qu'en ce moment ça marche bien", mais ça ne s'est pas du tout fait comme ça.

4) Puisque vous venez de parler de Nightwish, j'en profite pour vous demander ce que vous pensez de leur nouvelle chanteuse.

Marina : Je n'ai jamais beaucoup aimé la voix lyrique à outrance de Tarja, même si je sais qu'elle chante très bien. Là je trouve qu'ils ont voulu faire quelque chose de plus original et moderne, mais ça fait très pop/variété. C'est joli, c'est mignon, mais j'attendais quelque chose de plus particulier. Là, je trouve que ça fait un mélange entre du Within et de la pop.

Seb : Moi j'attends d'écouter l'album, parce qu'on a entendu qu'un single.

Marina : Et le single en lui-même est cul-cul la praline.

Seb : J'attends de voir, je pense que c'est un groupe quand même très respectable pour tout ce qu'ils ont fait. Once est vraiment un album énorme. Par contre, nous, on ne s'engagera pas du tout dans cette voie. On n'a pas de claviers et on reste un groupe plutôt rock n' Roll.

Marina : Et je ne veux pas faire de lyrique du tout dans ce groupe-là.

5) Quelles sont les influences principales de Soulmaker ?

Samuel : Je pense qu'on peut dire qu'on a tous des influences différentes, mais qui tournent toujours à peu près autour du métal mélodique,  speed et heavy.

Marina : Y’a du death mélo aussi.

Seb : Pour faire plus simple, on va citer des groupes.

Samuel : Megadeth !

Salva : Maiden, Metallica, Machine Head, Korn...

Marina : Pantera, System, Eths, Children of Bodom

Seb : Pour moi c'est plus la scène finlandaise, et Bon Jovi. Et pour le batteur, Genesis, Marillion, Rage Against The Machine et le rock progressif.

6) Comment en êtes-vous venus à faire mixer votre EP au Finnvox ?

Seb : Alors c'est pas un mix, c'est un mastering qu'on a fait au Finnvox. En fait, c'est tout simple, n'importe quel groupe peut le faire. Il suffit d'aller sur le site du Finnvox et de demander un devis. Nous on cherchait un bon studio pour le mastering, et en France ça coûtait plus cher que d'aller le faire là-bas. Et au moins, on était sûrs d'avoir un son qui sonne metal, vu la quantité de productions du Finnvox. Mika Jussila, comme on était un groupe qui débutait, et que nous avions tout fait tous seuls, nous a fait un très bon prix. Le rapport qualité / prix était incomparable.

7) Pouvez-vous nous parler un peu de chaque morceau que contient cet EP ?

Marina : En fait, ils m'ont envoyé la maquette instrumentale et je devais poser dessus une ligne mélodique et  des paroles. Donc, j'avais parfois déjà des paroles, par exemple celles d'Obsessions que j'avais écrites deux semaines avant, et je me suis dit "tiens, celles-là iraient bien sur cette musique-là". Par contre, pour  Les mouches , j'avais appris en spé musique le figuralisme, c'est-à-dire, comment la musique est très liée avec les paroles. Et donc pour les Mouches le refrain m'a fait penser à quelqu'un qui courait, qui était perturbé par quelque chose, et le passage plus lent, avec la guitare malsaine, m'a fait penser à quelque chose qui le rattrape. Et comme je suis en prépa, autant me servir de ce que j'apprends et le mettre dans le metal. Donc je me suis dit que Les mouches de Sartre, ça pouvait être intéressant. Les mouches, ça symbolise le remord dans l'antiquité, donc au lieu d'appeler ça « Remords », je me suis dit qu'on pouvait appeler ça Les Mouches. Rape My life, je trouvais que ça faisait très strip-tease comme musique, donc je me suis dit qu'il fallait que je fasse un truc avec un thème un peu sensuel. J'ai pensé à "faire l'amour", "faire la mort", à cette relation assez intime avec la mort. Par contre, les parties vocales et les paroles de Masque de Verre sont entièrement celles de Vivien, l'ancien chanteur.

Seb : C'est un hommage, parce que c'était vraiment un texte qu'on trouvait très bien écrit, et donc on l'a conservé.

Marina : Au niveau de la musicalité, j'ai essayé de faire un truc à chaque fois différent. Pour Rape my life c'est beaucoup plus soul, pour Les Mouches c'est un peu plus Eths, Obsessions on va dire que ça fait plus Evanescence parce que c'est plus rock.

8) Avez-vous des attentes précises concernant cet EP ?

Seb: En fait, cet EP est vraiment une carte de visite pour nous présenter et essayer de tourner un maximum.

9) Question pour Marina : comment en es-tu venue à composer certains de tes textes en français ?

Marina : C'est vrai que c'est un truc que je n'avais jamais fait et que je ne voulais vraiment pas faire parce que je trouvais que l'écriture en français ne passait pas sur le metal, que ça faisait cul-cul, que les paroles étaient toujours la même chose. Puis là, Masque de Verre était déjà en français, et le groupe m'a dit qu'il voulait garder le mélange français / anglais. Donc je me suis dit "pourquoi pas". J'ai écrit Les Mouches en fonction du texte, et finalement j'ai réussi à trouver des rimes, et je trouvais que ça sonnait bien avec la musique. En fait, je trouve qu'il y a des compos où je ne pourrais pas mettre de français dessus parce que je pense que ça ne sonne pas. Et le problème c'est que l'anglais, personne ne le comprend, donc si j'écris des textes pourris, tout le monde s'en fiche, mais le français, tout le monde comprend, donc si je me plante on l'entend. Et puis il y a des sonorités beaucoup moins faciles. Donc ça dépend. Par exemple là il y a une nouvelle compo qu'on a faite où je trouvais que le français passait bien. Mais ce n'est pas tout le temps le cas. On a voulu garder ce mix entre anglais et français mais on s'est dit que les gens n'allaient pas forcément aimer. Au contraire, c'est même le français qui passe le mieux auprès de l'international et même auprès des français eux-mêmes.

10 ) Quelles ont été vos expériences musicales avant/ à côté de Soulmaker?

Samuel : Moi, je peux dire : nul. C'est-à-dire que j'ai appris la basse en intégrant Soulmaker. Salva, qui était mon voisin à l'époque m'a dit "pourquoi tu ferais pas de la basse? On ferait un groupe comme ça." Et voilà !

Salva : Pareil, je suis arrivé à la guitare un peu par hasard. Je voulais faire de la batterie, mais j'ai pas pu parce que ça faisait trop de bruit. Donc j'ai commencé la guitare, puis je suis vite tombé sur du Maiden et d'autres trucs comme ça. Avec mon voisin, qui écoutait NTM, on a commencé à faire du Maiden, on a trouvé ça chouette, puis on a monté le groupe avec Samuel. On a enchaîné sur un premier concert dans un lycée. Voilà comment c'est parti !

Marina : Alors moi par contre, c'est beaucoup plus compliqué. A la base je faisais du classique. J'ai fait de la flûte traversière dans un conservatoire pendant douze ans, je faisais de l'orchestre et tout ça. Puis j'ai toujours fait partie d'une chorale. Depuis que je suis toute petite je chante et je soule tout le monde avec ça. J'ai pris des cours de jazz, j'ai fait du gospel, j'ai fait du R'n'B, de la variété... Je ne connaissais pas du tout le metal, je n'aimais pas ça, je trouvais que c'était du bruit. Et un jour, un pote a moi m’a fait écouter l'album de Pantera Cowboys from Hell, j'ai trouvé ça génialissime, et je suis tombée dans le metal. C'était en seconde en fait, donc ça ne fait pas du tout longtemps, ça fait 5 ans. Et là j'ai tout découvert d'un coup. Je suis allée au concert de Sonata Arctica, et deux semaines après à celui d'After Forever à Strasbourg. Et là je me suis dit "faut que je fasse partie d'un groupe". Et j'ai rencontré un collègue de l'orchestre classique qui était bassiste d'un groupe et qui m'a dit qu’il cherchait une guitariste. Je faisais de la guitare à la base. J'étais très mauvaise donc on s'est dit qu'on allait faire autre chose. Et on n’avait pas de chanteuse, donc je l'ai fait. C'était avec Lost Legacy, qui est mon groupe parallèle. Après, j'ai intégré plusieurs formations, j'ai commencé la basse dans un groupe de true black sympho, après j'ai fait du clavier, j'ai fait du chant dans un groupe de thrash, j'ai fait du chant dans un groupe de Pantera et j'ai fait du chant dans un groupe de reprises... puis je continue à faire du classique, à faire pleins de styles différents. Et je continue aussi la flûte.



Seb : Je vais parler pour notre batteur qui n'est pas là. Il a fait partie de huit groupes avant nous, qui ont très bien marché, avec des concerts devant environ 5000 personnes. Il a participé à des formations diverses et variées.

Salva : Il n'a pas commencé par la batterie, il a commencé par le synthé je crois.

Seb : Oui. Enfin bref, il est bon en chant, il est bon partout, il sait un peu tout faire. Et pour ma part, je suis autodidacte. On écoute Metallica quand on est jeune, on trouve ça cool, et puis un jour on a les moyens de se payer une gratte, puis on essaie chez soi, et puis à force ça marche.   Depuis septembre dernier j'ai aussi un autre groupe en parallèle.

11) Est-ce que ça n'est pas trop difficile de travailler avec une chanteuse qui habite à Lyon alors que le reste du groupe est de la région de Strasbourg ?

Seb : Contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est beaucoup plus facile, parce qu'il y a internet. En fait on perd beaucoup moins de temps. On crée les morceaux à quatre. La salle de répète est à Belfort, pour la bonne raison qu'elle est gratuite, et on a la chance d'avoir notre local de répétitions. Donc on se réunit tous les quatre tous les week-ends, on crée les morceaux, et une fois qu'un morceau est prêt, je fais une maquette, je l'envoie à Marina. Une fois qu'elle est prête elle peut venir répéter avec nous. Depuis qu'elle est arrivée on a fait trois nouveaux morceaux et ça marche très bien. Ce soir on va faire un morceau qu'on a joué qu'une fois en balance à un concert la semaine dernière. On ne connaît même pas le texte. On lui fait confiance. Elle pourrait dire "tous les musiciens sont des connards dans mon groupe", que ça passerait nickel !

12 ) Si vous pouviez organiser un concert aux côtés du groupe de votre choix, lequel choisiriez-vous ?

Salva : Beh déjà je demanderais à Machine Head s'ils peuvent faire notre première partie !

Samuel : Le problème c'est qu'on a tellement d'influences différentes qu'on voudrait tous un groupe particulier. Donc ça serait plus un festival !

Seb: Ouais c'est ça, participer à un festival, avec tous nos groupes préférés qui nous botteraient le cul !

Samuel : Je pense qu'il y aurait Children of Bodom, Megadeth, Machine Head, Nightwish et Genesis.

Seb : et Pantera!  On n' a pas un groupe de préférence, c'est pas possible.

Samuel : Genre, on jouerait au Hellfest cette année, beh voilà!

Seb : Ca c'est clair que cette année le Hellfest a fait très fort, c'est super pour la France d'avoir un évènement comme ça.

13) Quels sont vos projets concernant Soulmaker ?

Seb : Donc, là, c'est une tournée.

Samuel : Tournée européenne de l'Est de la France !!

Seb: Ce que je veux dire par tournée, c'est trouver des dates. Là on a la chance de faire une série de trois petites dates sympas. On va jouer en première partie d'ADX à Colmar la semaine prochaine. On a des propositions pour le Maroc, la Suisse, l'Allemagne... et on est en pleine phase de composition du vrai premier album. C'est ce qui va nous occuper à mon avis jusqu'à mi-2008.

14) Et vous pensez sortir l'album quand ?

Seb : Moi je verrais bien ça l'année prochaine. Eté 2008.

Samuel : Un album avec 12/13 titres.

15 ) Que pensez-vous de la scène metal en France actuellement?

Seb : En fait y'a pleins de groupes qui ont un super niveau. Par contre, c'est sûr qu'au niveau structures, ce n’est pas tout à fait ça. On sait que cette musique là n'est pas du tout exposée. On n’a qu'à voir les commentaires qu'il y a eu quand Lordi avait gagné l'Eurovision. Cette année, pareil, y'avait Apocalyptica qui faisait un show et les animateurs parlaient pendant la musique, c'était insupportable. Mais ça bouge de plus en plus. Là on est très contents, on trouve que la scène lyonnaise bouge vraiment bien, y a pleins de bons groupes, y'a Skox, In Arkadia ...Et vous avez le Lyon's Hall, c'est vraiment sympa pour les petits groupes.

14) Que pensez-vous d'Heavylaw ?

Seb : Je connaissais parce qu'on avait signé la pétition avec Sam. Je trouve que le site a bien évolué. Je connaissais la première version. Maintenant c'est beaucoup plus clair et lisible. Vous êtes spécialisés dans le metal mélodique, c'est pas mal, plutôt que de faire un gros webzine généraliste qui ne sait pas forcément de quoi il parle. Moi je trouve que c'est bien qu'il y ait des webzines qui soient concentrés sur tel style de metal ou tel autre.  

15 ) Et que pensez-vous du système d'écoute d'Heavylaw?

Seb : On est tout à fait pour, vu qu'on a proposé notre démo en écoute. De toute façon, la musique dans le metal est, comme partout ailleurs beaucoup piratée, donc, quitte à faire de la diffusion, autant que ce soit par un site où on sait que ce sera au moins des metalleux qui écouteront. Les gens peuvent se connecter et écouter. On trouve que c'est un très bon système. Tout le monde devrait faire ça.

16) Avez-vous encore d'autres choses à ajouter pour cette interview?

Samuel : On va faire une diffusion télévisuelle en Alsace mercredi soir (30 mai) qui sera diffusée sur Télé Alsace, une chaîne du câble.

Seb : Je ne sais pas si elle est accessible partout en France, mais sur le site telealsace.com ça sera possible, à mon avis, de voir la vidéo une fois qu'elle sera enregistrée.  On va faire deux morceaux live, plus une petite interview.  Et puis, merci à vous pour cette interview. Et merci à tous ceux qui nous soutiennent et qui aiment bien ce qu'on fait.

Samuel : Qu'ils viennent nous voir en concert, surtout ! C'est le plus important ! C'est que du bonheur ! (rires)

PS: Ecoute de la démo le 25 Juin 2007 !

0 Comments 26 mai 2007
Whysy

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