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Space Invader, dernier album du légendaire Ace Frehley, ancien guitariste de Kiss, méritait une chronique sur Heavylaw. Habitués du site, vous qui connaissez mon amour incommensurable pour les œuvres du Bisou, je sens que vous tremblez déjà, attendant fébrilement la prochaine insulte, la moquerie insolente venue titiller votre âme de fan. Heureusement, et vous le savez déjà car vous l'avez sans doute écouté, cet album est une bombe.  C'est pourquoi je voudrais plutôt dédier cette chronique à ceux d'entre vous qui n'aiment pas Kiss (oui, il en existe) ou Ace, pour tenter de vous convaincre que si j'ai pu adorer ce nouvel opus, vous le pouvez également.

Mettons de côté tout ce que l'on sait sur le bonhomme et sa foisonnante carrière, et prenons ce Space Invader comme il vient: vous aurez beau chercher les fautes de goût, les mauvais choix, les chansons bâclées, vous n'en trouverez aucun! Bon allez, la prise du Joker de Steve Miller aurait pu être mise ailleurs, une face B par exemple, mais ça ne gâche (presque) rien. Sans rien révolutionner, sans se prendre pour ce qu'il n'est pas, Ace a tout simplement sélectionné les meilleurs morceaux possibles pour nous les offrir sur un plateau. C'est simple, on va trouver sur l'album des moments de très grande qualité, sur lesquels on reviendra, mais également, et c'est inévitable, des morceaux un peu moins magiques. Là où le Spaceman nous surprend tous, c'est justement que même dans ces chansons moins originales ou intéressantes il se débrouille pour caser un break excellent, un solo dévastateur, les éléments traditionnels de son style.

C'est quand il est à son maximum que l'album prend soudainement une nouvelle dimension, et ce pour une raison très simple: Ace a mis de la pop dans son metal, les mélodies sont nombreuses et les refrains particulièrement accrocheurs. Space Invader est l'archétype de l'album attachant, qui va surtout vous faire passer du bon temps. Et puis, au fil des écoutes, vous vous rendrez compte qu'en plus d'être divertissant, il contient de nombreuses pépites, mêlant énergie, humour et beauté musicale, à un niveau relativement inattendu, on ne va pas se mentir. C'est une vraie surprise de découvrir Past The Milky Way est son excellente intro, Toys et son ironie grinçante, le tube rock & roll Gimme a Feeling, l'impressionnant Immortal Pleasures qui rappelle un peu les tentatives pop d'Ozzy avec bien plus de réussite.

Je continue? Rassurez-vous, j'ai gardé le meilleur pour la fin. Inside The Vortez, mid-tempo particulièrement heavy, ainsi que les magnifiques guitares sèches de Reckless. Du grand art. Mais le sommet de l'album, à mon goût, n'est autre que l'instrumental Starship, dont les sept minutes passent bien plus facilement qu'on ne l'aurait imaginé. Le grand Ace inflige ici une sévère leçon à tous les wannabe dont certains officient depuis longtemps: un instrumental de guitariste, même talentueux, c'est bien souvent une purge. Il n'en est rien du vaisseau amiral de ce Space Invader, trésor de mélodies entraînantes bien qu'un peu kitschouilles, j'en conviens.

Il est certain que cet album ne représente guère le fleuron de l'avant-garde metal moderne, mais ce n'était pas le projet de Frehley. Il espérait, en se faisant plaisir, nous réjouir de bons moments, de riffs heavy et de rigolade. Un album a écouter en bagnole, de bon matin, en partant au boulot, et la garantie de passer une excellente journée.

0 Comments 03 décembre 2014
Whysy

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