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A quelques semaines de la sortie de leur nouvel album, Anima, le très sympathique groupe niçois a accepté de répondre à nos questions. L'occasion pour Smaug de faire ses premiers pas en tant qu'interviewer, et pour vous de découvrir un des grands espoirs de la scène prog française. Interview !!!

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Cliff: Pouvez-vous vous présenter tous les deux et nous parler un peu du groupe, de votre musique ?

Franck (chant) : Franck au chant, Vince à la guitare. Le groupe s'est formé complètement fin 2003, avec une ligne progressive, atmosphérique et un petit peu technique. Avec sur Anima des touches plus agressives et plus power.

Smaug : Vous étiez hier (le 02/03/07) en concert avec Heavenly, comment s'est passé ce concert dont vous assuriez la première partie ?

Vincent (guitare): C'était un concert un petit peu spécial car on a joué avec seulement trois membres du groupe, et de plus en acoustique. Donc on avait un peu les chocottes, on était très sceptiques là-dessus, mais finalement ça s'est plutôt bien passé, on a eu de bons échos et ça nous à également permis de montrer une autre facette de SUE : un côté plus atmosphérique, ambiant, notre côté humour aussi... c'était un défi qu'on a pris beaucoup de plaisir à relever.

Cliff: Le public a été réceptif ?

Franck : Le public a été très réceptif oui, je pense que le fait qu'ils n'aient pas eu d'électrique mais un concert acoustique avec un set assez court, 25 minutes environ, cela leur a permis de plus apprécier et ils ont finalement beaucoup applaudi. On a pu aussi faire des choses un peu … spéciales, on avait par exemple réarrangé un morceau à la base très speed prog en rumba, donc tu vois il y avait de la rumba dans l’air (rires) !! On aurait presque pu faire la première partie de Enrico Macias, c’est dire (rires) !! Nan c’était vraiment sympa.

Smaug: Cela montre quand même une bonne capacité d'adaptation, car vous avez continué là où beaucoup de groupes auraient tout simplement annulé la date.

Vincent : On adore relever des défis de ce type, car en plus cela nous a permis de retoucher complètement nos morceaux, on ne pouvait pas se permettre de balancer des riffs agressifs, il a fallu réarranger les titres. On a galéré mais finalement c'était une belle partie de plaisir. Et on a tellement apprécié qu'on essaiera pour le prochain album d'inclure plus de parties acoustiques, pour montrer quelque chose d'autre que notre musique habituelle.

Cliff: Justement, votre nouvel album «Anima» sort bientôt, le 26 mars. Quels sont vos sentiments au moment de sortir ce disque ?

Franck : Vraiment excités, on attend surtout les réactions des gens qui attendaient la suite du premier album. Il y a un gros travail de promotion, mais c'est vraiment plaisant à faire. Certes c'est fatiguant mais on s'éclate vraiment, c'est un véritable plaisir de pouvoir faire parler de nous et de présenter notre musique. On prend beaucoup de plaisir à le faire, c'est ce qui nous manquait à la sortie du premier album, on faisait surtout du phoner et c'est vrai qu'au niveau relationnel ce n'est pas tout à fait la même chose. On allait moins vers les gens, et c’est vrai que maintenant, on apprécie plus de pouvoir parler en direct de l’album.

Smaug : Vous avez signé avec Replica, qu'est-ce que ça fait d'avoir signé avec un nom aussi important ?

Vincent : On ne va pas le dire trop fort, mais c’est des requins (rires) !! Nan ça se passe très bien !! Replica avait déjà sorti «Mental Torments », il n'y a eu aucun souci avec eux pour le deuxième album. Il y a eu quelques soucis avec le label américain (ndt : Sensory Records) qui assure la distribution mondiale, les relations sont plus difficiles mais ils nous assurent une grosse distribution et c'est ce que nous voulions obtenir.

Franck : Ce sont des gens qui transpirent sans compter, ils font un boulot énorme, notamment pour toute l’organisation de la partie promotionnelle. On est extrêmement content du travail fait sur Anima, à tous les niveaux.

Smaug : Au niveau du son notamment ?

Franck : Oui tout à fait. Pour toute la partie production / son, on a travaillé avec Charles Massabeau, un ami à nous, au Carrigan Studio et un autre studio (ndt : Coccinelle Studio) pour les prises de son batterie / basse, et au mastering on a gardé Tommy Hansen, parce qu’il est rapide, professionnel, il s’adapte très vite à ce que tu veux obtenir, en fait on s’est entouré de gens très pros, et je pense que ça s’entend (rires) !!

Cliff : Expliquez-nous l’origine du nom du groupe qui est un peu …

Franck : C’est prog quoi (rires) !! Tu le dis trois fois en entier et tu peux t’endormir (rires) !! SUE, ça peut faire penser à LTE par exemple (ndt : Liquid Tension Experiment). Je vais parler au nom de Fred (ndt : claviériste du groupe) puisqu’il n’est pas là, il a une explication assez intéressante je trouve : un univers sphérique, où on serait soit à l’intérieur, où pleins de choses se passent, et un autre univers plus étendu à côté, un peu comme la Terre et à côté l’univers entier, où on pourrait vivre dans les deux sens des expériences spéciales…

Vincent : (il coupe) en fait il faut être sous acide pour comprendre ce que ça veut dire (rires) !!! On est assez fanatique de tout ce qui touche à l’espace, même au niveau graphisme, on avait par exemple demandé au graphiste sur une démo de faire des trucs du style sabliers retournés, des choses dans cet esprit-là. On voulait que le titre définisse bien l’univers prog de notre musique.



Cliff : Parlez-nous un peu des idées développées sur l’album ?

Vincent : Déjà, le nom, Anima, veut dire « la vie » en latin. Ça décrit bien les paroles de l’album qui sont assez liées. Même si ce n’est pas à proprement parler un concept album, quelques titres sont liés, mais c’est surtout au niveau des paroles, puisqu’on a intégré des passages dans des langues, dans des parlers différents en français, italien ou espagnol, que l’album est cimenté. Au-delà de ça, disons que chaque titre a son histoire, son univers propre.

Smaug : C’était compliqué je suppose d’allier des idées parfois un peu complexes, et une musique très power, très catchy ?

Franck : Oui c’est vrai. Ca nous est arrivé parfois d’annuler nos seuls dimanches où on peut répéter, parce qu’on a tous une vie à côté, pour aller tous boire un coup, pour discuter de la vision de chacun, des petites différences d’idées entre nous. Ca permet de tout remettre à plat et de repartir dans le bon sens.

Vincent : On a des parties instrumentales assez compliquées, mais aussi des refrains très directs, que les gens arrivent à retenir, c’était ce vers quoi on voulait arriver. C’était important aussi pour les concerts, pour que les gens repartent du show avec les refrains toujours dans la tête.

Cliff : Quels sont les groupes qui vous ont influencés de près ou de loin ?

Franck : Pour ce qui est du métal, je dirais évidemment les grands groupes de prog, Dream Theater, Andromeda, Angra, Zero Hour, Symphony X, pour le métal au sens large, on aime beaucoup Artefact par exemple, Opeth aussi, Metallica, Maiden. Et hors du métal, je dirais qu’on aime la musique en général, du jazz ou de l’électro, de la musique cubaine, de la musique de film, même de la musique de RPG, on a fait d’ailleurs un clin d’œil à Final Fantasy avec le titre Black Materia. Nico lui c’est plus du métal extrême, Artefact par exemple.

Cliff : Quelles sont les différences entre les deux albums ?

Vincent : Anima est clairement plus rentre dedans. C’est l’expression qui définit le mieux l’album je pense. Il nous fallait des titres plus live, que les gens arrivent à retenir très vite. Sur Mental Torments, c’était un peu trop technique, sur Anima, c’est plus direct, plus agressif, le chant par exemple est plus puissant. Tout est plus rentre dedans.



Smaug : Vous suivez un peu la scène française ?

Vincent : Oui, on suit quelques groupes très bons, par exemple Venturia qui marche bien, Gojira aussi qui est quand même un super exemple en France d’un groupe à succès. Ils le méritent bien d’ailleurs, c’est un groupe très pro, qui bosse beaucoup. Plus généralement, il y a beaucoup de groupes vraiment bons en France, qui méritent de sortir du lot, et ça fait plaisir de voir ça.

Smaug : Et puis en dehors de Gojira, les groupes français ont beaucoup de mal à s’exporter ?

Franck : Problème de diffusion je pense !! La France est un pays de chansons à textes, et puis il y a un aspect social aussi. C’est pas un hasard si le rap par exemple marche aussi bien, il y a tout un écho social derrière. Et puis dès qu’on parle du métal en France, c’est pour dire que tel ou tel gars satanique a tué un curé (rires), donc forcément c’est loin d’être facile de percer. C’est quelque chose qu’on ne peut pas changer du jour au lendemain à notre niveau, il faut faire avec. Les pays scandinaves par exemple ont toujours eu la réputation d’être des guerriers quoi (rires), et tu vois que là bas, Stratovarius plafonne en tête des charts.

Vincent : Même s'il y a quand même des signes positifs en France. Tu vois Deep Purple et Motorhead qui passent à Taratata, quelquefois des albums qui marchent bien dans les charts, même si c’est juste une semaine, nous aussi on a eu la chance de passer sur une émission de France Inter où ça s’est super bien passé. Donc il y a de l’espoir quand même en France , c’est pas désespéré (rires) !!

Smaug : Et de manière générale, quels artistes écoutez-vous en ce moment ?

Franck : Les Musclés pas mal en ce moment. Un nouveau groupe qui s’appelle Sego-Sarko aussi (rires), c’est à la mode ces temps-ci.

Vincent : Moi c’est plutôt Rammstein en ce moment, les groupes de prog en général. Mais c’est vrai que j’aime bien écouter autre chose que du prog.

Cliff : C’est difficile pour un groupe de prog de signer sur un bon label en France ?

Vincent : Oui et non. C’est vrai que l’étiquette prog n’est pas forcément très vendeuse au départ, mais en dépassant ça, si un groupe bosse, a du talent, fait de la bonne musique, je pense qu’il n’aura pas plus de difficultés qu’un autre à signer.

Franck : De notre côté, on a beaucoup bossé pour ça aussi, évidemment il y a une part de chance derrière, mais ça n’a pas été un handicap d’être un groupe de prog. Surtout qu’on avait déjà travaillé avec Replica, donc ça a été plus simple pour nous.

Smaug : Vous avez des projets de tournée pour promouvoir Anima ?

Franck : L’équipe travaille déjà sur tout ça. Pour l’instant on construit tout ça, on n’a pas de réponses mais on espère que ça va pouvoir se faire assez vite. On est très motivés pour ça.

Cliff : Merci pour cette sympathique interview. On vous laisse le mot de la fin !!

Vincent : Merci à vous. L’album sort le 26 mars je le répète (rires), allez-y, écoutez-le c’est super sympa (rires). On espère que les gens aimeront l’album, et que ça leur donnera l’envie de venir nous voir en concert.

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Interview réalisée par Smaug et Cliff
Paris, le 3 mars 2007

0 Comments 03 mars 2007
Whysy

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