On peut dire que  Bewitched aura mis le temps pour sortir un nouvel album.  En effet, Le groupe suédois avait à l'aube de l'an 2000  sorti chez le label français Osmose une flopée de galettes malfaisantes de  Heavy Black dont le foudroyant Pentagram Prayer  et le mini album de reprises Encyclopedia of Evil en 1996 qui rendait hommage à Venom, Bathory ou bien encore Mercyful Fate.

Mais les années ont passé et Vargher s’est fait oublier par les amateurs de brutalité blasphématoire. Cependant cet oubli n'a pas empêché   le groupe de tenter  de revenir sous les feux des candélabres et de signer avec le label Regain pour la sortie de ce Spiritual Warfare.

Le temps qui s'est écoulé ne semble pas avoir eu d'impact sur les compositions de Bewitched qui propose encore et toujours 10 morceaux tout autant inspirés par Venom que par Destruction. Et d'entrée le groupe frappe fort avec Fucked by Fire (quelle poésie !) qui est une véritable ode au Speed made in Germany à la Kreator/Destruction. Gracefallen, le second titre est lui beaucoup lent avec un riff répétitif qui n'est pas sans rappeler  le groupe suisse Celtic Frost : production antédiluvienne quasi identique, vocaux similaires, ambiance morbide, guitares accordées très bas pour un hommage qui tourne ici à la copie carbone. Et cette impression ne va pas s'estomper avec les titres suivants. De Black Burning Hatred à This is Goodbye en passant par she is in meBewitched exploite l'héritage laissé par les Suisses récemment reformés tout autant que celui de Venom.

Les influences de Bewitched sont donc multiples mais ne nuisent en rien à l'unité de cet album : riffs lourds, solis mélodiques et simples (à la Saxon), cet album prouve que Vargher a encore le feu sacré comme sur le titre éponyme qui emmène le spectateur durant six longues minutes dans une sorte de sarabande diabolique lancinante et cauchemardesque.

La qualité est donc au rendez-vous mais l'auditeur ne peut que se trouver  face à un dilemme avec ce Spiritual Warfare : considérer Bewitched comme un copieur et les envoyer brûler en enfer ou alors tout simplement les considérer comme un groupe de plus qui s'inspire d'un autre (la liste est infinie)  et simplement profiter de cet album pour ce qu'il est : du bon Heavy/Black qui déménage mais qui ne fera pas date dans l'histoire du Métal comme l'a pu faire Venom avec son Black Metal.