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Ils sont encore jeunes, ils vont progresser ! Marionette a le potentiel pour faire parler de lui dans le futur. Ce premier album « Spite » est une excellente démonstration de savoir-faire en matière d’extrême mélodique agressif même s’il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre et autres lacunes. Formé en 2005 en Suède, le groupe a su très vite franchir les échelons à tel point que ce premier disque se voit signer chez l’une des pointures du métal extrême, un label qui fonde d’ailleurs de nombreux espoirs sur eux. La promotion aime insister sur le côté visuel de Marionette dont l’attitude inspirée par le « visual kei » japonais vient fusionner avec la puissance et la brutalité du métal suédois…

On se rendra vite compte que ces influences japonisantes ne se retrouvent que dans le look efféminé et travaillé des musiciens. En ce qui concerne la musique, « Spite » s’imbrique dans une musique pas originale pour un sou fleurant bon toute la scène suédoise. Ainsi les premières chansons « Parasite » et « Legion » viendront confirmer le manque d’innovation musicale par des plans vus et revus couplés à des refrains très discrets, des riffs pas vraiment inspirés, et une absence totale de moments forts. A vrai dire ces deux premières chansons, tout autant que « Burn Me » ou « Closed Doors » brillent par leur caractère formaté et prévisible en excluant tout phénomène de surprise. Il faut avouer que sur ces chansons rapides, Marionette déçoit et ne possède que sa puissance et son interprétation sans faille pour maintenir une intention vacillante. Malgré sa jeunesse, le groupe suédois parvient à garder une certaine agressivité dans sa musique sans céder aux sirènes de la mode, et c’est plutôt un bon point ! Ainsi le batteur n’hésite pas corser son jeu et malgré des rythmiques parfois trop linéaires, il insuffle aux compositions une bonne dose de puissance.

« Spite » propose 12 chansons : c’est beaucoup… Surtout lorsque le groupe peine à varier les tempos. Ce premier disque s’avère rapidement très uniforme et tourne assez vite à vide. La faute à des chansons qui se répètent par un manque évident d’inspiration aussi bien au niveau des riffs, des mélodies, que des structures. On peine à distinguer les chansons entre elles manquent d’arguments pour capter notre attention. Les breaks se font discrets, les quelques bons riffs et bonnes mélodies sont vite éclipsés par un ensemble toujours très prévisible et ennuyeux à la longue. « Spite » n’est pas le genre d’album que l’on écoute pour le plaisir de découvrir de nouveaux éléments. Les chansons s’essoufflent vite et malgré quelques titres qui sortent du lot, en l’occurrence « Release » ou « Flies », on n’en retient pas grand chose.

Ces dernières s’avèrent intéressantes en de nombreux points. Tout d’abord « Release » qui bénéficie d’une construction soignée et qui brille par un très bon refrain mise en valeur par un clavier aux allures symphoniques de très bel effet. Différente, « Flies » s’approche des frontières heavy et power métal par une rythmique posée et un riff entêtant. Ces deux chansons permettent de souffler un peu et s’érigent en alternatives réussies aux autres titres davantage ternes. D’autres comme « Black Hand » même si elles bénéficient de bonnes mélodies restent trop empruntes d’influences évidentes et gâchent le plaisir ressenti.

Marionette livre un premier album en demi teinte. Les Suédois font preuve d’une excellente énergie ainsi que d’une maîtrise instrumentale sans faille. De même, le chanteur évolue dans un registre crié agressif tout à fait maitrisé, et ses timides incursions dans un domaine davantage guttural se font sans peine. Le problème vient d’une relative naïveté d’écriture où le groupe se voit piégé par ses influences, que ni son attitude agressive, ni ses claviers modernes ne parviennent à masquer. Du potentiel qui ne demande qu’à être développé et une musique qui gagnerait à être plus personnelle. Malgré ses grosses lacunes, un album parfois ennuyeux lorsque l’on connait bien la scène suédoise et un sentiment d’ensemble pas très positif, j’accorde toutefois la moyenne.

…TeRyX…

0 Comments 17 décembre 2008
Whysy

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