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Alors oui je te comprends, toi qui vois cette chronique, mais calme-toi je vais mettre un terme à l’étonnement et à l’excitation qui te parcourent à la vue d’une nouvelle offrande de Liquid Tension Experiment. Et oui, il faut lire, Liquid TRIO Experiment. Le cd que tu as en face de toi ne regroupe, en réalité, que trois des légendes du prog qui composent Liquid Tension Experiment. De plus, ce Spontaneous Combustion n’est pas réellement nouveau, puisqu’il regroupe en fait la session jam de Mike Portnoy, Tony Levin et Jordan Rudess durant les enregistrements du second volet de Liquid Tension Experiment.

Et oui, tout ça nous ramène à 1999. Des années ont passé depuis lors, mais ce n’est qu’aujourd’hui que Mike Portnoy retrouve le fruit de ces enregistrements, la capture d’un instant de quand même 78 minutes qui nous révèlent une nouvelle fois la productivité et la masse de travail exceptionnelle accomplie par ces musiciens. Si John Petrucci est absent, c’est tout simplement qu’il se trouve au chevet de sa chère et tendre qui a commencé à mettre au monde ze petrucci’s son.

On tient donc là quelque chose de très particulier, un trio très rythmique puisque composé d’un batteur et d’un bassiste. Heureusement Jordan Rudess est là pour introduire un peu de mélodie dans ce monde de brut. Les jams sont souvent, pour les groupes de prog, le moyen de composer, on laisse alors jaillir peu à peu l’inspiration. Donc évidemment c’est très progressif, ça ne va pas non plus à la vitesse de la lumière, et on a en fait plus une sorte d’étude qu’un réel album. Puisque l’instant est en fait complètement capturé, de manière spontanée comme l’indique le titre, et c’est pourquoi il n’a pas été mixé et laissé tel quel. Par conséquent tout sonne très naturel mais aussi très austère, et celui qui attend des morceaux détonants, comme on peut être en droit de l’attendre de Liquid Tension Experiment, se trompera sûrement.
La note pourra alors varier suivant que l’on se place du côté de ces derniers qui descendront sans remord ces 78 minutes d’énergie créatrice et ceux, plus versés dans l’étude des parties exécutées, qui parviendront tout de même à tirer un intérêt de cet album et éprouver du plaisir à l’écouter.

Le premier morceau Chris And Kevin’s Bogus Journey est certes marrante et groovy les deux premières minutes mais on se lasse très vite de ce duo batterie, basse qui n’évolue guère ; on attend alors Rudess avec impatience.
On n’a évidemment plus grand-chose de métal, on met davantage l’accent sur le groove avec du funk et du jazz rock ; même si Mike Portnoy comme à l’accoutumée se montre très inspiré, boite à rythme tentaculaire il impose sa cadence à l’ensemble et se fait plaisir avec quelques solos (cf. RPP. Il se montre en pleine forme dès les premiers assauts de Hot Rod où il se voit accompagné par les claviers enchantés de Rudess, belle entrée en matière pour le claviériste.
Jordan, le magicien, nous délivrera quelques jolies parties jazzy au cours de cet album, notamment sur Return Of The Rubberband Man ou bien sur l’intéressante Jazz Odyssey où il vient faire parler gracieusement son piano. On le retrouve également très présent sur Fire Dance où il nous délivre un final tout en feeling.
On a également des pistes plus expérimentales au niveau des sonorités comme Capuccino ou encore Boom Boom avec ze porky keyboards.

L’album se clôture par Disneyland Symphony un petit peu intrigante. Les plans paraissent un peu décousus mais on observe également un gros travail d’ambiance avec l’ami Rudess qui nous balance des notes très chargées.

On distinguera alors deux conclusions différentes, l’auditeur qui aura trouvé cet album mou, long, avec pas de grand boom puisque reposant essentiellement sur le duo batterie/basse. Forcément celui qui n’aura pas appris à apprécier les rythmiques n’appréciera pas cet album malgré le groove qu’on peut y trouver. Pour le musicien en revanche il contiendra pas mal de choses qui ne manqueront pas de l’interpeler même si tout comme l’auditeur lambda, une écoute sans attention ne le laissera pas sans quelques déceptions. Un album donc pas du tout facile à apprécier qui est à recommander à ceux qui apprécient les jams avant tout. Pour les autres à seul titre de curiosité.

Dreamer

0 Comments 20 octobre 2007
Whysy

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