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1998 était sans doute une année trop calme pour ne pas s’attendre a une catastrophe d’envergure ! C’était écrit et comme qui dirait dans l’ordre des choses. Et ce drame se produisit une nuit glaciale de pleine lune (ben ouai c’est théâtrale le Heavy Metal) lorsque deux intermittents du spectacle : Chris Bay (ingénieur son de renom) et Dan Zimmermann (batteur en fonction de Gamma Ray) se rencontrèrent et décidèrent sur un coup de tête de fonder un groupe de speed mélodique, un groupe qui se nommerait Freedom Call (tout un programme)… les choses auraient alors put en rester là, malheureusement les deux hommes mirent leur projet a exécution un an plus tard.

Apprenant l’affreuse nouvelle, je m’employai à connaître mon ennemi pour mieux le détruire. Sorti un an après les désormais mythique Symphony Of Enchanted Lands de Rhapsody, et le non moins important Somewhere Out In Space de Gamma Ray, ce premier album de Freedom Call allait puiser une grande partie de son inspiration dans ces deux groupes, en empruntant également au Heavy allemand plus roots, et au speed finlandais. On mélange et on voit ce que ça donne.

Bien entendu tout cela ressemblait fortement à ce genre de décoction explosive que l’on retrouve a la pelle en cette fin de millénaire, allait-on encore assister à la naissance d’un énième groupe plagiat, s’apprêtant a venir s’empaler sur la lame vengeresse de ma rhétorique acerbe. Rien n’est moins sur, d’autant que non content d’évoluer dans un genre musical prêtant délicieusement à rire, le groupe se complaît dans la démesure en ajoutant à l’ensemble un superbe concept héroïco fantastique à l’eau de rose, et des paroles kitsch à faire pâlir de jalousie le grand Rhapsody lui-même. A l’annonce de la sortie imminente du sobrement nommé Stairway To Fairyland, j'aiguisais ma batte de Base-Ball et me préparait à pratiquer un massacre en règle de ce jeune combo innocent. Cependant que ne fut ma stupeur et mon désarrois à la première écoute (impression qui s’est malheureusement confirmée), en me rendant compte qu’il m’était a peu prés aussi impossible de taper sur Freedom Call que de démolir un jeune chiot de 3 mois à coup de pied de biche.

Et pourquoi cela me direz-vous, et bien tout simplement car, malgré ses nombreux clichés, son côté kitsch à l’extrême, son orgue imposant et ses choeurs massifs et religieux, la musique de Freedom Call n’en reste pas moins cohérente et très bien écrite. Au fil des écoutes, la qualité de la composition de Dan Zimmermann et de Chris Bay apparaît de plus en plus évidente, et l’ensemble kitschissime aux premiers abords s’avère en réalité porteur d’une joie particulièrement communicative. Malgré des lignes de chants un peu simples, les modulations de Chris Bay au chant fonctionnent bien et les chansons tournent à merveille, l’ensemble sans être exceptionnel ne se montre jamais lassant, et l’album passe d’une traite, en laissant une impression finale excellente.

Quelle est alors la force de Freedom Call ? Sans nul doute celle d’assumer totalement son sens de la démesure et de l’excès en l’exacerbant au point de le voir servir le résultat final, un peu à la manière de l’étoile montante Rhapsody.
De cet album je retiendrai surtout la piste d’ouverture «Over The Rainbow» excellent morceau speed, qui nous permet de découvrir un chanteur très talentueux, jusqu'à la dans l’ombre, Chris Bay! Mais également, et malgré des choeurs un peu trop omniprésents, les morceaux «Tears Falling», «We Are One» et «Holy Knight» fonctionnant particulièrement bien. Sans oublier des mid-tempos un poil plus subtiles comme «Shine On» ou «Graceland». Malgré des chansons beaucoup trop clichesques, comme «Tears Of Taragon» ou «Fairyland» (fallait le faire ce refrain), l’album se montre vraiment accrocheur. Pas de titres exceptionnels, pas de titres inécoutables, un ensemble au final homogène, sans prétention, mais très honnête, et une acquisition qu’un fan de Heavy européen ne devrait pas regretter.

A vous de juger maintenant, je partais très remonté contre ce groupe avant même de l’avoir écouté, et l’atmosphère joyeuse de Stairway To Fairyland a finalement eu raison de mes velléités destructrices. J’en déduis donc que Freedom Call a un coup à jouer sur cette scène surchargée. Cependant si vous avez un problème avec l’optimisme béat et la gentillesse à toute épreuve, passez votre chemin, vous risqueriez de tuer quelqu’un.

SMAUG...

0 Comments 22 septembre 2006
Whysy

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