C’est dingue le nombre de groupes de Metal qui sont apparus aux U.S.A dans les années 80. De Savage Grace à Helstar en passant par Vicious Rumors, ces groupes pour la plupart encore en activité  s’inspiraient ouvertement de la vague européenne  et pratiquaient (et pratiquent encore) un Heavy souvent technique, mélodique et souvent savamment accrocheur.
Parmi tous ces groupes de seconde zone (ce n’est pas du tout péjoratif mais il fait bien avouer que leur succès n’a jamais atteint celui d’un Metallica ou même de Slayer), Attacker formé en 1983 va être un des premiers à s’inspirer ouvertement de Tolkien  bien avant les italiens de Rhapsody of Fire ou même Blind Guardian.
Ainsi le premier album se nomme tout simplement Battle at Helm’s Deep  et la pochette parle d’elle -même.
Après ce premier coup d’éclat le groupe va continuer jusqu’en 1988  mais le manque de succès a raison de Attacker qui se sépare.

Les années passent et finalement le groupe se reforme en 2001 pour sortir en 2004 un nouvel album Soul Taker  qui va permettre au groupe de relancer sa seconde carrière.
Le groupe va tourner en Allemagne (notamment au Keep it True Festival) et dans son propre pays avant de nous proposer pour cette fin d’année une compilation regroupant les meilleurs titres du groupe.

Au programme et dans l'ordre chronologique de sortie, 4  titres du premier album, 4 de The Second Coming, 4 de SoulTaker et enfin quatre du petit dernier The unknown édité en 2006.
Du coup le son sur les premiers morceaux risque d’en étonner plus d’un car manquant de puissance mais pourtant il permet à chaque instrument de se faire entendre ce qui n’est pas toujours le cas avec des productions plus récentes.

Ça commence donc très bien avec un (Call on( the Attacker et son introduction bien sympa avant d’enchainer directement avec le morceau de bravoure qu’est Slayer’s Blade et son riff ultra entrainant qui ne peut que vous inciter à appuyer sur la pédale d’accélérateur si vous vous trouvez en voiture. Ce titre est  assez proche de ce que peut faire  3 inches of Blood sans les grunts mais est malheureusement handicapé par une production faiblarde et des effets de réverb trop prononcés.
Disciple est plus passe partout, c’est un mid tempo sans grand intérêt si ce n’est pour le travail de grande qualité de la part des guitaristes.
The Hermit est le titre le plus ambiancé de cette compilation : une nouvelle fois les guitares sont mises bien en avant alors que le chant un petit peu nasillard irrite quelque peu. C’est malgré tout un des meilleurs titres d’Attacker grâce à une rythmique sans faille et des solis de grandes classes.

The second Coming est représenté par un Zero Hour plutôt moyen, la production s’est améliorée sur ce second album mais c’est bien là le seul progrès réalisé. Bob Mitchell a été également remplacé au chant par John Leone (R.I.P) mais cela ne s’entend pas vraiment tant le timbre de voix est quasiment le même. C’est d’ailleurs le point faible du groupe : autant la musique est d’un très bon niveau autant les différents chanteurs employés ont le même défaut : pousser leur voix pour un résultat pas toujours convainquant.

L’album de la reformation (Soultaker) bénéficie forcément d’une production plus moderne même si le son semble un petit peu étouffé. Le titre éponyme est une longue plage de Heavy/Power de haute volée au niveau musical. Une fois de plus le chanteur en fait des tonnes mais bien  heureusement il n’arrive pas à gâcher l’excellente tenue de composition.
Jack est un titre sur Jack l’éventreur et malgré une introduction guillerette l’ambiance y est sombre et menaçante. Un titre bien Heavy de très bonne facture…
Sleepy Hollow se rapproche de Slayer’s Blade   dans sa teneur mais pas au niveau de la qualité : c’est un titre d’inspiration Speed Metal comme ont pu en faire des milliers d’autres groupes. Efficace mais sans aucune originalité avec en plus un refrain absolument horrible.
The End remonte à peine  le niveau et semble démontrer que les reformations ne sont pas toujours de bonnes idées.

Cette compilation se termine avec titres tirés du dernier album disponible depuis  2006. The Unknown voit le retour du premier chanteur Bob Mitchell qui ne s’est malheureusement pas amélioré avec le temps. Toujours ce timbre de voix nasal qui passe le temps de 2/3 morceaux mais qui devient vite épuisant à la fin d’un album. C’est fort dommage car des titres comme Nail it Down ou This is Power de par la puissance qu’ils dégagent auraient mérité un vocaliste à la hauteur.
En résumé, Attacker a tout du groupe qui se situe dans la moyenne : alternant entre compositions de qualité et d’autres plus communes  mais surtout handicapé par des chanteurs très limités, ce groupe de vieux briscards prouve avec cette compilation qu’il a encore  de beaux restes mais sans jamais vraiment   parvenir à convaincre totalement.
Peut mieux faire…