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Avec Starfire burning upon the ice-veiled throne of ultima thule, Bal Sagoth s’éloigne des atmosphères nimbées d’ombres pénétrantes de son premier opus pour atteindre plus de maturité et de maîtrise. Le style du groupe s’affirme réellement, la production gagne en ampleur et en qualité. Et même si la musique reste toujours aussi complexe (difficile de rester sans rien faire et d’écouter religieusement l’album d’une traite), le groupe a réussi, grâce à l’adjonction de subtils passages atmosphériques, à aérer sa musique. C’est un point très important que je tiens à préciser, car c’est en cela que l’évolution est la plus notable par rapport au premier opus. Le temps de la profondeur death de certaines lignes vocales d’A black moon broods over Lemuria est hélas révolu à jamais, place maintenant à de longues narrations déclamées avec solennité, et à un chant black fort peu varié mais qui a le mérite de ne pas s’avérer trop agressif. Ainsi, cela ne gâche pas le plaisir d’écoute.
On découvre aussi une autre caractéristique très typique du groupe : regardez moi la longueur des titres des chansons !! Dans « And lo », Byron met 8 bonnes secondes pour lire le titre de la chanson en entier !!!

L’album s’ouvre sur une superbe introduction, qui marque déjà la longueur du chemin parcouru depuis l’hésitant et maladroit opus précédent. Ici, place à de belles et originales mélodies de claviers soutenues par des chœurs (artificiels, mais bienvenus). Un prologue vraiment parfait et glorieux pour s’immerger dans l’ambiance de l’album, qui sur le fond, n’a pas évolué d’un pouce !!

Les guitares sonnent toujours grave, les claviers ont cet aspect artificiel qui en ont découragé tant de s’intéresser au groupe (disons que même si c’est un effet voulu, au lieu d’apparaître comme une magnifique bande originale de film, les sons électroniques ont tendance à ramener davantage vers des jeux vidéos bas de gamme !!). La batterie tape toujours rapidement mais les riffs se font meilleurs et l’ambiance nettement moins obscure. On ressent mieux le rendu d’une bataille, avec ses victoires, sa furie sanglante, mais aussi une certaine beauté dans toute cette rage dirigée vers un idéal. « To dethrone the witch queen of Mythos k’unn » s’avère donc d’ors et déjà bien meilleur que n’importe quoi sur l’opus précédent. A noter une ligne de clavier me rappelant très fort Children of Bodom vers le milieu du morceau. La fin de ce titre, notamment, par un aspect presque guilleret, dépeint une excellente ambiance. On sent le groupe tellement plus épanoui dans cet aspect mi-kitsch mi-black, qui leur fait enfin mériter leur surnom de « Rhapsody du black » !! De black, musicalement ne reste d’ailleurs que les batteries et la voix, la musique du groupe se fait donc bien plus accessible. Et parfois jouissive justement !!!

Autre bel exemple, le début du morceau titre, beau, presque tragique, presque poignant !! Même si Bal Sagoth est toujours à considérer avec une certaine distance humoristique à force d’accumuler les clichés, force est de reconnaître le talent et le travail des musiciens pour nous peindre une fresque épique prenante. Ce morceau semble même composé de plusieurs parties distinctes. La reprise des hostilités aux environs de la troisième minute, par exemple, est magnifique !!

Un reproche néanmoins que j’adresserais à la bande à Byron : tout album, heavy, black ou autre, se doit de proposer des repères pour aider l’auditeur. Pas Bal sagoth. J’ai écouté cet album et ses successeurs de nombreuses fois. Et bien, impossible d’identifier de refrain, de thème récurrent, de couplets. Des breaks atmosphériques pour laisser respirer et permettre des transitions, oui. Des changements de rythmes brillants, des introductions parfaites, oui. Mais en fait, Bal sagoth ne compose pas de « chansons » mais dépeint de longues fresques guerrières, où il ne se passe jamais la même chose. Donc, nul besoin de repères ? Moi, en tout cas, cela m’arrête. En cela, la musique du groupe est vraiment particulière. Par exemple, les riffs et mélodies si bien pensées de « As the vortex » ou « starfire » mériteraient vraiment une mise en valeur supplémentaire pour être plus appréciées. Après, on ne s’étonne pas que Bal sagoth ne fasse que très peu de concerts !! Car le groupe n’est pas extraordinaire sur scène et perd la dimension magique qui fait son charme en studio.

En conclusion, une évolution notable par rapport au son et à la recherche mélodique (cet album est bien moins brutal que le premier opus). Avec ce second opus, Bal Sagoth découvre son véritable style et affirme la personnalité de sa musique. Un grand groupe de black mélodique est né, cet album en est la preuve flagrante !! Très recommandable, donc. A essayer…

Gounouman

0 Comments 07 avril 2006
Whysy

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