Pour un fan de Metal un tant soit peu au courant de l'actualité de sa musique préférée, il est difficile de passer à côté d'un phénomène comme Jorn Lande. En effet non content d'être un chanteur hors du commun, le grand blond norvégien est aussi littéralement hyperactif. A tel point qu'à la rédac Heavylaw on en serait presque à lui demander la liste des produits dopants qu'il utilise, ce qui nous permettrait d'améliorer radicalement le rendement de chaque chroniqueur (c'est pas humain je vous dis) !  Cependant la carrière de Jorn est atypique, en effet si chacun s'accorde à reconnaître le talent du bonhomme, les spéculations vont bon train sur sa personnalité soit disant tumultueuse. En effet impossible de le voir durer plus de quelques années dans la même formation, à tel point qu'on en finirait presque par se demander s'il n'y a pas derrière cette voix chaude et rocailleuse un ego un peu trop surdimensionné. Rien que la biographie musicale de Jorn est longue comme le bras, pendant deux ans chez Vagabond au début de sa carrière... il enregistre ensuite un album avec The Snakes avant de les quitter pour Ark qu'il abandonnera deux ans plus tard ! On le croit enfin stabilisé chez les américains de Millenium, que le voilà déjà parti...  Bref vous l'aurez compris, difficile de trouver plus volatile dans la sphère métallique que notre cher Jorn, et gageons que s'il n'avait réussi à se stabiliser quatre ans chez Masterplan avec toute la réussite qu'on lui connaît, bien peut d'entre nous aurions entendu parler de ce sympathique norvégien. Car finalement le seul projet qui parvient à le conserver durablement dans ses rangs, c'est naturellement son projet solo qui devrait encore durer quelques années à moins que Jorn n'entre directement en divergence musicale avec lui-même et provoque par la même le split de son propre projet solo !  Car contrairement à ce que vous devez tous penser, ce n'est pas sur la carrière de Jorn que porte cette chronique, mais bien sur «Starfire» le premier album du dit projet paru en 2000. Mais qui dit projet, dit nécessairement composition, et le gros défaut de Jorn, c'est qu'il est finalement bien meilleur musicien que compositeur. Et qu'il n'est jamais aussi bon que quand il chante pour un artiste habité qui lui permet d'exprimer pleinement son talent (c'est notamment le cas de Magnus Karlsson sur le projet Allen / Lande, ou de Roland Grapow chez Masterplan), vous vous doutez que de tels talents manquent ici cruellement.  La première chose qui frappe avec «Starfire» c'est d'abord la part prépondérante des reprises, en général prises chez des formations de rock d'outre-atlantique donnant raison au vieil adage commandant d'aller chercher chez les autres ce qu'on ne peut faire soi-même. Je ne vous mentirai pas en vous disant que je ne connaissais pas la plupart des titres repris. Mais il est évident que toutes ces reprises à la sauce norvégienne sont le plus souvent bien meilleures que les titres originaux, ce qui pose évidemment problème. «Edge Of The Blade», «Break It Up», «The Day The Earth Caught Fire» et «Just The Same» sont des grands moments de rock très agréables à re-visiter. Et les chansons composées par Jorn volent beaucoup moins haut et apparaissent désespérément fadasses, seule l'ouverture «Starfire» tire son épingle du jeu, et s'impose d'entrée comme le meilleur titre jamais composé par Jorn, un très grand moment de Hard FM avec un refrain en béton armé, l'album vaudrait limite l'achat juste pour ce titre... le reste n'étant malheureusement pas fabuleux !  Vous l'aurez compris, pour apprécier ce «Starfire» il faut non seulement être un inconditionnel de Hard Rock US, mais également un bon avocat pour ne pas crier à l'arnaque devant aussi peu de composition personnelle. Étant un fan du chanteur, je me réjouis de le retrouver dans un répertoire qui lui convient plutôt bien plutôt que de le voir se débattre avec des compositions approximatives qui ne le valorisent absolument pas. C'est le syndrome du verre à moitié vide ou à moitié plein, chacun fera son jugement.  SMAUG...