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Pour vous parler de cet album, je suis obligé de partir de la référence en terme de musique progressive : Dream Theater. En effet, cette formation américaine, compte parmi les groupes les plus fameux du monde du métal. Le groupe a parcouru son petit bonhomme de chemin déployant toujours plus d’intensité et ensorcelant de plus en plus son auditorat. Les membres honoraires poussés par la gloire (ou par l’appât du gain) se sont tous plus ou moins retrouvés à écrire des albums sur des projets personnels. Jordan Rudess, John Petrucci se sont satellisés sur des side-project et/ou diverses formations et c’est le cas aussi de James Labrie. Avec ce deuxième album Static impulse, le chanteur introduit une notion qui semblait éloignée de lui : le métal extrême. Car oui, c’est en cela que réside la surprise! Le frontman officie dans un album progressif certes, mais nuance ses compositions dans un genre un peu plus furieux qu’à l’accoutumée.

En effet, les grands amoureux de métal progressif pur seront déroutés par les parties de chant dissonant sur Static Impulse. Alors rassurez-vous car ce n’est pas James mais Peter Wildoer à la batterie qui crie comme un dératé sur les refrains (“One More Time”). Il faut dire que cette dimension instaurée par le compositeur a la  bonne idée de rafraîchir les mélodies et de couper le chant de James. Les guitares se couplent avec justesse sur le rythme des batteries donnant un côté jouissif et dansant alors que les claviers renforcent l’apparence douce et mélodieuse des partitions. C’est vraiment agréable et les idées foisonnent sur chaque élément qui composent Static Impulse. D’où la présence de blast-beats sur l’intro de “I Need You” avant de rentrer dans une dimension rythmique plus martiale.

Cependant, les parties extrêmes au chant sont ponctuelles, car comme je viens de le dire, seulement les refrains bénéficient de cette particularité et le reste de l’abum se plonge à corps perdu dans un métal traditionnel. De plus, seulement six titres sur douze (donc la moitié pour les mauvais en maths) sont teintés de violence. Et lorsque vient le tour du titre “Euphoric”, on comprend tout de suite que la chanson sera uniquement animée par un frontman qui souhaite donner toutes les couleurs à son art. Il s’agit du premier morceau tentant de jouer la carte de l’émotion avec ses envolées aux chants poussés par des choeurs. Le tout invoque la mélodie et au niveau des instrumentation ce n’est pas en reste. Car tout comme l’expérience du cerveau du groupe, il faut reconnaitre que les chansons sont assez impressionantes et douées d’intérêt. Les riffs de guitares sont vraiment incroyables et donnent une dimension très appréciable à l’album dans son intégralité (“Jekyll Or Hyde”). “I Tried” et ses magnifiques nappes de clavier (Matt Guillory) approfondira cette dimension émotionnelle et forcera l’esprit avec son refrain tout en douceur.

Il est vrai que Static Impulse brille par son aspect soigné et peaufiné. Ainsi, nous rencontrons une structure mélodique vraiment intelligente et les instruments sonnent parfaitement en harmonie. Il sera dur de resister au package musical avec des titres convainquants tels que “I Need You” ou “Mislead”. L’intensité conserve son régime de croisière avec des titres raisonnablement survoltés comme “Who You Think I Am” ou “This Is War”, mais ces morceaux mettent une fois de plus en exergue la faiblesse de l’album : James LaBrie. Son timbre ne convient pas forcément à tout et quand il essaie de faire des effets c’est pratiquement réussi. Certes, il chante juste, mais mon dieu que cela devient pénible à la longue d’avoir un chant si régulier et malgré ses modulations l’effet ne suit pas. Je trouve à titre personnel, que son chant devient vite irritant, je ne saurais vraiment expliquer mais tout ce que je peux dire c’est que ton timbre devient vite casse-pied et les interventions du chant harsh donne un second souffle aux parties vocales. Après si on ne pense pas comme moi, cet album a de sérieuse chance de séduire...

En fait, je trouve que cet opus est à deux vitesses. D’abord, une partie instrumentale, qui n’a pas à rougir d’un point de vue mélodique et se montre catchy au niveau de la composition. C’est entraînant, progressif et remplis d’amplitudes vertigineuses. Et enfin une partie vocale, composée de deux niveaux. Autant l’aspect méchant de l’album aurait pu soulever l’effet de surprise d’un bout à l’autre du CD, mais l’idée a vite été abandonnée et au final on se retrouve avec un album ambitieux, pleins d’idées mais qui ne transforme pas l’essai. On fait face à un album qui revient parmi le commun des mortels et il est vite rattrapé par les clichés comme la balade “Coming Home”. On sort tout le tralala habituel, un chant mielleux et chamarré, des guitares sèches et des paroles  intimistes... Sur le papier c’est bien joli, mais ça ne touche pas. J’ai tellement préféré l’effet de surprise et le fait que James greffe des parties “evil” sur sa tracklist. Après je ne suis pas bien sûr que mon avis sur un mastodonte de la musique tel que Monsieur Labrie aie un quelconque impact sur les intentions d’achats. Ceci dit, il ne faut pas noircir pas le tableau car les qualités de Static Impulse sont bien ostensibles et il suffira de très peu d’écoutes pour s’enticher des passages transcendants.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 10 septembre 2010
Whysy

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