Pourquoi l’Allemagne si proche de nos frontières arrive-t-elle à créer sans cesse des véritables hymnes métalliques ? Comment cette nation arrive-t-elle toujours à se surpasser, à créer l’effet de surprise et à proposer continuellement de nouvelles idées sur le monde musical ? C’est un sujet qui serait peut-être ennuyeux, il est possible que la réponse serait « parce que c’est comme ça » ou on peut imaginer tout un tas de solutions. Dans les réponses, sans avoir la prétention d’apporter la vérité, nous pouvons chercher dans les nouveaux groupes naissants. Kissin’Dynamite pourrait être cet exemple pouvant expliquer ce phénomène, Steel Of Swabia (debut album : élément important à prendre en compte) débarque en cette année et les jeunots âgés de seulement 17 ans en moyenne en mettent plein les oreilles. Malgré sa cover « too much » la production attire notre attention...

Il est vrai que nos Allemands font de la musique heavy qui nage dans la facilité, ultra inspirée par ses pères mais qui au final est orgasmique pour plusieurs raisons :
- Parce que la jeunesse teutonne sait déployer toutes les armes nécessaires à l’adhésion et à la participation des headbangs. Ils ajoutent des refrains entêtants, très bien menés de surcroit, des riffs de guitares aiguisés et même des filtres sont utilisés sur le titre éponyme par exemple.
- Parce que le combo n’a pas peur de se lancer dans des soli éléphantesques du coup la base musicale en devient vertigineuse. Certes, on pourra reprocher une notable répétitivité au sein d’un même morceau mais cela est gommé par le chant incroyablement épinglé par les refrains fédérateurs.
- Parce que le groupe sait nuancer son métal par de superbes ballades comme « Against The World » dans lesquelles nous retrouvons une mélodie coulante, une justesse vocale comportant différentes modulations et des notes qui restent dans la droiture de ce que l’on peut attendre de telles chansons.

D’un point de vue argumentaire, je pense que l’on peut trouver encore d’autres aspects, néanmoins ce sont les principales raisons qui déjà fournissent un sacré effet à cette production et mettent littéralement pas mal de monde sur le cul ! On pourrait penser que ce sont des qualités certes nécessaires propulsant sur le chemin de la gloire mais ce n’est pas tout. Et c’est vrai ce n’est pas tout, Kissin’Dynamite parvient par ailleurs à cumuler dans un même temps différents avantages comme le magnifique timbre de (Jo)Hannes. Nan mais sans blagues, au début j’ai vraiment cru que c’était son homologue allemand qui chantait à savoir le formidable Kai Hansen. Or ce n’était que supercherie, en effet l’illusion d’entendre l’un des maitres du heavy metal allemand a bel et bien fonctionné. Les vocalises du frontman sont effarantes et cette sensation est d’autant plus confortée lorsque  je me rappelle qu’un certain James Hetfield, à l’âge de 20 ans, n’avait pas encore atteint sa maturité vocale sur un Kill’Em All. Cette particularité venant de derrière le micro démultiplie la capacité du groupe puisqu’au-delà de la technicité instrumentale, on retrouve cette stabilité vocale en tant que réel pilier du groupe. Le timbre oscille du rugueux et survolté sur un titre déchainé comme « Let’s get Freaky » et devient doux et tempéré sur « Against The World » ou le titre hard rock de l’album « Lie For Me ».

Autre point, si ce n’est le plus important concernant la tracklist. Le premier constat c’est évidemment la captation de l’écoute et les hymnes qui sont disséminées un peu partout sur Steel Of Swabia. « Let’s get Freaky », « Steel Of Swabia » ou encore « My Religion » sauront s’imposer à ce rang de leader musicaux et mélodiques sans forcer. Pour le reste de l’album, les titres sont plus contrastés voire conventionnels mais ne s’enfoncent pas dans le commun ou le prototype du heavy. Autre particularité plus discrète cette fois-ci, « Welcome To The Jungle » ça ne vous rappelle pas un titre des Guns’n’Roses ? « Only Good Die Young » n’était-ce pas un titre des anglais Iron Maiden ? On pourrait penser à première vue que la formation a bouché les trous avec des reprises mondialement connues. Cependant ce n’est qu’une illusion une fois encore, car les musiques ont été réécrites et ne ressemblent en aucun cas à leurs analogues. Pourquoi donc avoir fait cela ? La réponse est simple : pour susciter l’intérêt voyons !

Pour finir, Kissin’Dynamite est un groupe qui annonce ses convictions et comme ils le disent si bien « My religion is Rock’n’roll ». Ceci illustre à perfection la musique de ce jeune groupe. Les Allemands sont sacrément exaltés et n’ont pratiquement rien à apprendre puisqu’ils appliquent le rite avec ferveur. En outre, la bonus track « I Hate Hip Hop » est aussi un message qui sert plus à se mousser qu’à autre chose, lorsqu’ on appréhende l’environnement de Steel Of Swabia, on comprend aisément que ce n’est qu’un délire ni plus ni moins.
Dans sa globalité ce premier opus  se tient, on pardonnera au passage le titre « Heartattack » trop poussif au rythme basique et comportant un refrain assez cliché mais « Zombie » vient  contrebalancer la tendance avec ses nappes de claviers et sa batterie lorgnant sur un St Anger mais en amélioré. L’écoute est agréable malgré ces défauts car la production, qui est loin d’être celle d’un album cheap, laisse le loisir au sens auditif d’apprécier le décor. Je conclurais simplement en saluant la très bonne prestation de Kissin’Dynamite et en soulignant le fait que la compilation passe d’un trait, sans superflu, des debut albums « bateaux » comme ceux-ci on en voudrait tous les jours.

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