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Cet EP de l’excellent groupe de pagan folk russe a le mérite de rompre l’attente qui s’était aussitôt installée une fois le dernier opus sorti, en 2009. «“Goi, Rode, Goi!”» avait enflammé les critiques et les auditeurs, il faut bien le dire ! Si la jolie Macha n’y est pas pour rien, c’est bien la qualité de la musique extrêmement expressive du groupe qui leur a valu un accueil plus que chaleureux, et ce, malgré les relents nationalistes qui font toute ambiguïté de quelques formations de l’Est.

Le disque est peut-être encore plus ancré dans le folklore que les précédents, si cela est possible : tous les instruments traditionnels de la vieille Russie sont là (notamment la bonne vieille balalaïka), les chants aussi, ces chants qui ont trouvé leur succès le plus étendu avec les choeurs de l’armée rouge, on les entend distinctement sur ces chansons d’Arkona, qui ne sont que célébration de l’âme slave.

On commence avec « Stenka Na Stenku », intro à l’accordéon, rythme enlevé, siflets de la danse, flûte, tout cela s’enchaîne en moins de trois minutes, pour laisser place à « Valenki », où quiconque ne verra pas des moujiks d’anthologie se déchaîner ivres de vodka et de froid pourra s’interroger sur son état d’éveil. Macha y apparaît romantique pendant quelques instants, avant que ne se relancent sans trêve les riffs de guitare et la rapidité du chant.
Ces deux bijoux inédits sont suivis par une reprise acoustique de « Goi, Rode, Goi » qui, épurée, diffuse plus encore son aura shamanique - vive le violoncelle. Le troisième inédit, « Skal », est un très bon titre porté par un chant (lead et choeur) exclusivement masculin. C’est l’invité Philipp Seiler de VARG qui s’y colle. Les deux reprises, on le sent, ne sont pas des titres d'Arkona, et pourtant, c'est comme une évidence que le groupe décide de tirer de l'oubli ces deux puissants morceaux : d'abord, " Duren' ", des Finlandais de Svarga, et " Noviy Mir ", reprise du premier single des finlandais de Shaman (à ne pas confondre, ce Shaman là officie logiquement dans du métal de la même veine d'Arkona). Plus puissants, mais moins évidents, ils donnent une grande profondeur à cet EP !

Le folk, le pagan métal trouve en Arkona mieux qu’un représentant, un héraut et un héros de ce courant. En exceptant les convictions arriérées.

0 Comments 18 mai 2011
Whysy

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