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Il y a des groupes que l'on pourrait considérer comme bénis par la grâce d'Odin lui même tant leur parcours parait féerique. Ils sont rares les jeunes combos qui dès les brumes ingrates de l'anonymat ont vu la chance leur sourire de bout en bout, de la première démo enregistrée à la va vite sur une cassette au premier concert devant quelques dizaines de personnes. Pour finalement atteindre le statut appréciable de « grand espoir du Metal allemand », reconnu partout et parcourant avidement le monde en quête de salles pleines à craquer... Stormwarrior est de ceux-ci.

Cependant il serait trompeur de classer ce quatuor de vikings originaires du nord de l'Allemagne, parmi ces trop nombreux groupes préfabriqués par les majors et guidés dans toutes les étapes d'élaboration de leur musique par des producteurs renommés. Stormwarrior est en effet à des années lumières de ce genre de construction commerciale, fondé en 1998 par Lars Ramcke et André Schumann, il aura fallu quatre ans de travail et de dur labeur au jeune combo pour se hisser aux portes du prestigieux «Hansen Studio» pour y enregistrer son premier album. Pas un chemin de croix mais presque, car pour tous les groupes « ordinaires » il n'y a pas d'autre solution que le labeur pour parvenir à une renommée, si relative soit-elle.

Là ou je dis que Stormwarrior fait partie de ces groupes touchés par la lumière de Thor et d'Odin, c'est que dès la diffusion de la première démo le succès fut au rendez-vous. La première cassette «Metal Victory» fut d'entrée encensée par les critiques, la deuxième suivit la même courbe ascendante pour finalement aboutir aux deux premiers EP qui firent connaître nos vikings de la baltique au grand public en Allemagne, au Japon et en Europe. «Possessed By Metal» et «Spikes And Leather» rencontrèrent un tel engouement que même le grand Kai Hansen dans son château brumeux des Carpates se prit d'engouement pour la jeune formation, au point de lui offrir un contrat chez Remedy Records et de lui ouvrir grand les portes de son studio personnel... la classe !

Certes je vous l'accorde les titres de toutes ces démos ont de quoi en rebuter plus d'un, et les pochettes ne seront pas pour arranger les choses. Mais c'est en surfant sur tous ces clichés que Stormwarrior a su construire son succès sans que l'on sache vraiment si cela relève du premier ou du second degré (et à voir les grosses têtes de Warriors et les fringues en cuir je pencherai plutôt pour la première solution). Mais c'est réellement dans le domaine musical que Stormwarrior impose sa puissance, avec un Heavy Metal débridé et terriblement puissant, cherchant ses origines directement chez les maîtres d'Helloween à l'époque lointaine de «Walls Of Jericho» quand l'idée d'engager Michael Kiske ne leur avait pas encore traversé l'esprit. Gamma Ray n'est jamais très loin non plus, et les influences de Kai Hansen se font partout sentir avec insistance.

Mais c'est justement là que la bande à Lars Ramcke parvient à surprendre, en offrant un concentré d'Helloween roots gonflé aux amphétamines. La puissance en particulier est incomparable, là ou les citrouilles ont toujours penché vers le speed, Stormwarrior ne se pose pas deux milles questions et fonce dans la brèche. Des titres comme «Iron Prayers» ou «The Axewielder», sans oublier «Signe Of The Warlorde» sont de véritables tueries offrant un Heavy Metal rare en notre époque... allant d'ailleurs parfois jusqu'à titiller directement le Power américain, avec un Lars au chant rauque et agressif, savant mélange de Phil Anselmo (Pantera) et de Kai Hansen. Parfois très proche du cover-band, Stormwarrior va même jusqu'à inviter Kai Hansen sur deux titres, ainsi que sur une reprise très roots de «Heavy Metal Is The Law» (avec Marcus Grosskopf en guest de luxe), pour marquer le coup.

Pour le reste, et malgré un manque encore flagrant d'originalité dans certaines compos, ce premier album affiche une maturité et une régularité incroyable. Les influences de Gamma Ray sont nombreuses sans jamais êtres pesantes, notamment sur le titre épique de l'album «Chains Of Slavery» incroyable de maturité et d'intelligence dans la composition. Pour le reste ce Heavy Metal détruit tout sur son passage, alliant violence et subtilité avec virtuosité. Les allemands de Stormwarrior justifient tout le bien que l'on pensait d'eux, dans cette veine il y a fort à parier qu'ils ne mettront pas longtemps avant de devenir très, très bon.

SMAUG...

0 Comments 07 janvier 2007
Whysy

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