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Helloween est une légende du metal allemand depuis presque 30 ans, et comme pour toute légende étant restée en haut de l’affiche du style qu’ils ont quasi inventé (enfin presque), chaque nouvel album est véritablement attendu, tel un test grandeur nature de la santé du heavy metal allemand au sens large...  Certains argueront d’emblée que ce «Straight out of hell» n’est forcément qu’un album d’Helloween de plus (et ils auront en un sens raison, le groupe ayant abandonné depuis longtemps toute aventure musicale risquée, en tout cas sur leurs albums), pendant que les fans attendront fébrilement de découvrir si ce nouveau disque est supérieur au moyen/bon «7 sinners» (qui avait la lourde tache de succéder à l’excellentissime «Gambling with the devil»).  1er contact avec cet album : l’artwork, parfaitement raté, parvenant même à atteindre le niveau déjà excessivement bas du «Keeper of the Seven Keys: The Legacy». Le logo est également légèrement modifié, et renforce le coté sombre et dépressif proposé par le titre du disque. Selon Weikath, tout cela fait vendre... Cependant, je vous arrête tout de suite, cet album n’a rien d’un «The dark ride 2», et s’avère même être un des albums les plus ouvertement mélodiques du groupe, la participation toujours importante d’Andi DERIS aux compositions n’y étant pas pour rien... Car rappelons nous que c’est bien Deris qui a sorti ce groupe du marasme dans lequel il était tombé (en participant à l’écriture de la moitié des titres de «Master of the ring» : pas mal pour un «nouveau» sur un «album retour»), et jamais un album d’Helloween n’a autant sonné comme un album solo de Deris que ce «Straight out of hell»... Il faut dire qu’il a composé seul quasiment la moitié de ce disque, et ça s’entend ! «Waiting for the thunder», par exemple, sans doute un des titres les plus radiophonique et tubesque de l’album, aurait pu figurer sur «Come in from the rain», pendant que «Wanna be god» renvoie directement à l’original et intéressant «Done by mirrors». Il est aussi l’auteur de «Nabataea», morceau d’ouverture et premier single de l’album (avec clip à l’appui), proposant durant plus de 7 minutes un titre ambitieux, travaillé mais vraiment accessible.  Weikath et Gerstner, quand à eux, proposent du pur Helloween, mais ont droit chacun a une petite récréation... Weikath, ainsi, reste dans un schéma de composition qu’on lui connait depuis bien longtemps (avec un «Live now!» accrocheur mais un peu trop simpliste et le sympathique «Burning sun» déjà disponible en EP) mais nous surprend avec les arrangements de «Years». Gerstner, quand à lui, nous propose un «World of war» sympathique (mais largement déjà entendu chez ce groupe tout de même), la ballade «Hold me in your arms» (rappelant le «Time» de «Better than raw»), et nous surprend également avec un «Asshole» pas inintéressant, mais qui va sans doute faire grincer quelques dents... Et pendant ce temps là, Grosskopf (pas le plus prolifique, il faut bien le dire...) nous sort l’excellent titre éponyme, enjoué, entrainant et très accrocheur... Un peu à son image finalement !  Pourquoi accentuer cette chronique sur le songwriting ? Et bien tout simplement car il s’agit clairement du reproche principal qui pourrait être formulé à propos de ce disque. On le sait, chacun écrit dans son coin, et c'est Charlie Bauerfeind, producteur des citrouilles depuis plus de 10 ans, qui tranche et choisit les morceaux... Alors oui, c’est comme cela depuis quelques disques, mais ça se sent franchement sur cet album, qui manque clairement d’homogénéité et de spontanéité...  Ceci dit, le râleur que je suis ne peut nier que, malgré cet aspect organisationnel qui ne fait que peu rêver, le plaisir est bien présent à l’écoute de ce "Straight out of hell" ! Car oui, Helloween reste Helloween, et tous les membres de ce groupe restent infiniment plus talentueux que la moyenne, rendant ces compositions addictives au possible, et au passage meilleures que celles figurant sur le «7 sinners» précédemment cité. Le meilleur exemple étant «Make fire catch the fly», morceau absolument fantastique, au refrain vous replongeant instantanément 20 ou 25 ans plus tôt... Ce genre de morceau, comme certains des autres cités dans cette chronique, ne peut venir que d’Helloween, un groupe qui avance sur sa route (droite... on risque pas de se planter...), avec une longueur d’avance sur tous les autres.  Il est certain que nous souhaiterions ardemment revoir Deris, Weikath et les autres composer ensemble, sans ce choix final de sélection qui ne leur appartient plus, et qui impose sans doute un filtre lors de la phase d’écriture (schéma classique : «je compose ce qu’on attend de moi afin que mon titre apparaisse sur l’album») : filtre aux tenants et aboutissants tout de même peu artistiques...  Cependant, et pour conclure, tant que ce groupe fantastique nous proposera des albums aussi bons (même si je ne doute pas que le prochain pourra être meilleur), il serait dommage de faire la fine bouche. Alors profitons de ce cru 2013, car il s’agit là d’un très bon cru pour accompagner ce début d’année, et un bon jus de citrouille, ça ne se refuse pas !

0 Comments 19 décembre 2012
Whysy

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