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Le groupe Syn Ze Sase Tri, dont ceux qui ont écouté l’album ont prié très fort pour que Metalarchives en connaisse l’orthographe exacte histoire de pouvoir copier coller le nom tranquille, est une jeune formation qui arrive de Roumanie. Rapides à la composition, Sub Semnul Lupului suit d’un an seulement le premier album du combo de black symphonique et s’inspire de la mythologie roumaine. Certes, c’est toujours bien de voir des groupes plein d’inspiration enchaîner les albums, mais, quelques fois, un peu de recul ne fait pas de mal…

L’ensemble est très moyen. On a quelques bons morceaux qui arrivent à se faire une place au soleil en proposant des harmonies différentes. Dans « Nascut Din Negura » et « In Pantecu Pamantului », par exemple, qui sont les titres les plus agréables de cet album, les musiciens, visiblement inspirés, livrent une jolie performance à base de mélodies plus racées et moins tape-à-l’œil. Dans le même registre, l’outro est  plutôt efficace.  « Venirea » puise sa réussite dans l’air morose autour duquel elle se construit. Ce n’est pas un nouveau procédé mais ça laisse toujours son petit effet, en plus de proposer une conclusion finale claire, et ENFIN différente des autres morceaux, à Sub Semnul Lupului.

Ce dernier est solide dans sa composition . Il bénéficie d’une production de qualité qui englobe les titres dans une puissance évocatrice nécessaire au genre. En black sympho, il faut taper vite et fort pour marquer les esprits. Ainsi, la toute première chanson qui suit la partie introductive ne fait que confirmer cette impression. « Nascut Din Negura » se sert d’effets puissants pour supporter ses lignes mélodiques. « Sambata Apelor », plus loin dans l’album, suit un peu le même procédé. On dirait le groupe décidé d’en mettre plein la vue à tout le monde.

Cependant, ce second album de Syn Ze Sase Tri laisse une impression  de surenchère pénible à l’oreille. Il y a beaucoup de tout. Trop d’effets, trop de puissance, trop de claviers. Beaucoup trop de claviers. L’auditeur est pris dans un tourbillon destiné visiblement à impressionner à en juger dans les lignes musicales énergiques qui ponctuent l’opus de Syn Ze Sase Tri. Mais, la célérité avec laquelle le quatuor (dont un ex-membre de Negură Bunget ) tente d’emprisonner son audience donne le tournis. On est lâché dans l’album sans garde-fou. Trimballé que nous sommes de « Vatra Stramoseasca » et sa batterie répétitive à « Inaripat Si Impietrit » (qui est par ailleurs assez irritante), sans trop comprendre ce qui nous arrive, on est viendrait presque à oublier que la technique ne fait pas d’un album une réussite.

De plus, le groupe roumain semble incapable de composer des titres différents les uns des autres. « Legea Strabunilor » ressemble à sa voisine. « Nemuritor Si Vecinic » et sa répétition dans le jeu de la batterie (encore, c’est une constante à vrai dire) horripile. De la même manière, « Sub Semnul Lupului », malgré une timide tentative d’insuffler un peu de nouveauté dans Sub Semnul Lupului, retrouve vite les sempiternels accords qu’on entend partout dans l’album. Dès la quatrième chanson, le charme est rompu et on se rend compte qu’on a fait le tour de ce que Syn Ze Sase Tri avait à proposer. En conséquence, avec ses 12 morceaux, Sub Semnul Lupului semble non seulement bien long mais aussi beaucoup trop monotone. De là à bailler d’ennui, il n’y a qu’un pas.

Parce que l’ennui, justement, c’est que Syn Ze Sase Tri ne propose rien qui révolutionne le genre. Et quand bien même on se destine pas à changer la face du black sympho, mais qu’on cherche seulement à faire entendre sa voix, ce qui est un objectif tout à fait honorable en soi, choisir une chanson de Dimmu Borgir est  l’imiter jusqu’à plus soif c’est, tout de même, manquer d’ambition. C’est bien simple, l’esprit de Sub Semnul Lupului colle tellement à celui de « Gateways »  qu’on se croirait coincé sur une face B d’un album de la bande à Shagrath. C’est peut-être voulu mais c’est un peu fatiguant à la longue.

C’est aussi un peu la faute au chant qui, a lui aussi du mal à décoller vraiment. Corb et Lycan ont, tous les deux, une jolie voix mais ils restent, l’un comme l’autre,  beaucoup  trop en retrait. Sur « Inteleptul Intrupat », les lignes musicales dégoulinantes ont le pouvoir et il n’y a rien que le chant puisse faire pour s’imposer au dessus des mélodies répétées. Mineur de prime abord, ce problème s’ajoute à la liste de toutes les petites fautes de goût qui plombent Sub Semnul Lupului.  « Sorocul », le morceau d’introduction, partait sans doute d’une bonne idée mais la narration est creuse et finalement on se fiche un peu de ce qu’on nous raconte.

Sans aller jusqu’à dire que ça fait du bien quand ça s’arrête, Sub Semnul Lupului lasse très vite. La linéarité est rédhibitoire et il est dommage pour le groupe de s’enfermer dans un schéma si étroit. Si vous avez aimé Abrahadabra, il y a chances que cet album vous plaise. Si, au contraire, il vous file des boutons, soyez avertis de ce que vous allez trouver en écoutant Syn Ze Sase Tri. Se réclamer du Transylvanian Spirit pour faire des albums et espérer que ça fasse des miracles n’est pas suffisant. Il est rare que les mythes fassent le boulot à eux seuls !

Nola

0 Comments 19 mai 2012
Whysy

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