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Coup marketing ou réelle envie ? C’est la question que je me suis posé en apprenant que, pour leur nouvel album, Secret Sphere allait s’inspirer des œuvres du cinéaste Tim Burton. Et qu’ils allaient, par conséquent, intégrer des passages et éléments symphoniques dignes des compositions de Danny Elfman (compositeur attitré de Tim Burton). L’univers gothique et poétique du réalisateur est en vogue en ces temps-ci et la cote de Danny Elfman ne cesse de grimper depuis son talentueux travail sur le tout aussi beau conte « Nightmare Before Christmas ». C’est donc en toute logique qu’on est en droit de se poser cette question.

L’aspect visuel de l’album nous plonge donc fort logiquement dans une atmosphère sombre et fantastique propre à Tim Burton. L’artwork de la pochette, si on omet les deux donzelles, nous immerge en plein milieu de Londres à l’époque Victorienne. Une ère chère à Burton qui l’a souvent mise en scène notamment pour le film Sweeney Todd. A côté de ça, les différents titres des compositions nous ramènent également au côté gothique tellement enchanteur des œuvres du réalisateur. « Evil or Divine », « From a Dream to a Nightmare », « The Shadows of the Room of Pleasure », les écrits de Secret Sphere transpirent la mélancolie et la poésie morbide. Mais attention, Secret Sphere n’est point passé du côté obscur pour retranscrire cette magie lugubre. Aucun passage death ou black n’est réalisé et c’est bien la puissance du power speed mélodique qui va nous conter l’opus des italiens.

L’album s’ouvre sur une introduction symphonique utilisant la même structure et les mêmes sonorités des compositions de Danny Elfman. Il n’y a donc aucun doute sur la volonté de Secret Sphere de nous plonger dans l’esprit torturé de Burton. Même si celle-ci reste assez classique, elle n’en demeure pas moins efficace et permet une entrée en matière des plus plaisante. C’est alors que la puissance jaillit avec « Stranger In Black ». On se rend vite compte que Secret Sphere n’a pas vraiment changé depuis « Heart & Anger » si ce n’est les breaks symphoniques à la Danny Elfman qui sont intégrées à la musique et qui parsèment, de manière générale, les compositions de l’album. Le rythme est toujours aussi speed, les guitares toujours aussi folles, et le chant de Ramon toujours autant italien. On regrettera juste le manque d’efficacité du refrain, une batterie un peu trop « mécanique » (et ce sur l’ensemble de l’album) et certaines transitions pas toujours bien effectuées. A part ça, « Stranger In Black » reste de bonne facture et nous promet un bon album.

Et effectivement, la piste qui suit, « From A Dream To A Nightmare », nous éblouit par sa folie, sa puissance, sa magnificence. Son début symphonique grandiloquent apporte, tout comme les breaks symphoniques, ce côté classe et majestueux qui montre que Secret Sphere a su évoluer et se détacher du power/speed plutôt brut de « Heart & Anger ». La suite est un pur condensé des points forts du groupe tels que la folie de ses deux guitaristes, son sens de la mélodie et ses nappes de claviers, atmosphériques et électros, très bien pensées. Ajoutez-y, cette fois ci, un refrain percutant et une excellente fluidité dans l’enchaînement des mélodies et vous obtenez la meilleure piste de l’album et, pour l’instant, tout simplement la meilleure piste power/speed mélodique de cette année. Rien que ça !

Les compositions suivantes sont toutes de la même qualité que « From A Dream To A Nightmare ». Certes un poil en dessous tout de même, sinon on aurait eu plusieurs compositions au rang de meilleure chanson power de l’année. Mais comment résister au charme de ces claviers hyper présents, de ces guitares tranchantes, de ces merveilleuses mélodies, de ces refrains si simples mais tellement efficaces (sauf celui de « Bring On » ressemblant un peu trop à celui de « From A Dream To A Nightmare »), de ce chant si italien (même si Ramon a peu progressé depuis le dernier opus). De plus, le côté progressif que le groupe avait tant mis en avant sur leur troisième album « Scent of Human Desire », revient le temps de quelques rythmiques sur « The Shadows of the Room of Pleasure » et « Sweet Blood Theory ». Une variation très appréciable. Et même la ballade « The Butterfly Dance », exercice pas toujours bien négocié par les groupes de power, fonctionne et n’a rien à envier à celles de Kamelot, à part peut-être la voix (n’est pas Khan qui veut).

Malheureusement je finirais cette chronique sur une mauvaise note. La fin de l’album porte lourdement préjudice à la qualité globale de l’album. Que ce soit « Feed My Fire » ou « All These Words », ces deux pistes font littéralement tâche. Non pas qu’elles soient mauvaises, mais elles paraissent bien fades et peu inspirées aux côtés de tubes tels que « From A Dream To A Nightmare » ou encore « Welcome To The Circus ». Seul « Vampire’s Kiss » rattrape légèrement le coup avec ses riffs et solos guitares acérés, dommage cependant que le refrain ne suive pas. On se consolera en nous disant que cette fin d’album, en l’occurrence « Feed My Fire » et « Vampire’s Kiss », est la partie la plus représentative du concept, duquel les paroles des chansons sont influencées, provenant de la première œuvre de fiction traitant des vampires : "The Vampire" de John William Polidori (1819).

Au final, on peut dire que Secret Sphere a plutôt bien réussi son coup. La promotion de leur album sur le buzz autour de Tim Burton était donc bien légitime (même si on aurait aimé plus de passages à la Danny Elfman). Cependant, même si son homogénéité atmosphérique (concept oblige) rend l’album plus fluide que son prédécesseur, c’est son hétérogénéité sur les différentes qualités des compositions (moins bonnes sur la fin) qui me fait dire que « Sweet Blood Theory » reste en deçà de « Heart & Anger ».


Note réelle : 7.5/10


Doryan.

0 Comments 19 novembre 2008
Whysy

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