Adeptes de Tolkien ou de metal épique et original, cette chronique vous concerne.... :)

Un peu plus d’un an après le prometteur « Where the shadows lie », Battlelore remet le couvert et nous livre son second opus, sobrement intitulé « Sword’s song ». Attiré par la démarche originale et l’univers épique du groupe finlandais (le mélange des voix avec chant féminin, death, et chant clair masculin, textes entièrement basés sur Tolkien, costumes élaborés…), je me lançais avec curiosité dans l’écoute de cet album. Et autant je jugeais correct mais pas transcendantal le premier effort studio des guerriers scandinaves, autant là je restais bouche bée, émerveillé devant l’incroyable qualité de ce nouveau recueil !!


Battlelore a progressé à tout niveau. Les grandes qualités dont témoignait déjà le premier opus (superbe mélange des voix et des ambiances, originalité du groupe, efficacité des rythmiques) et qui m’avaient déjà impressionné semblent ici décuplées, car mises au service de compositions bien plus solides, et d’une production absolument parfaite. Chaque morceau varie les ambiances et ravit les oreilles. Les rythmiques, omniprésentes et toujours efficaces, possèdent un son particulier propre au groupe. La voix de Kaisa, simple, juste, planante et chaleureuse distille toujours autant de magie, tandis que le chant death, mixé en retrait, donne chœur à la musique, la rendant plus puissante ou agressive selon les circonstances.

Plus homogène que son prédécesseur, « Sword’s song » se paie tout de même le luxe d’être très original, de proposer des tempos variés d’un morceau à l’autre, en bref de n’être jamais monotone. Subtiles touches industrielles sur la puissante et directe « Attack of the orcs », rythmiques proches du Metal extrême sur l’introduction de « Chazad-dum part. 2 », approche légèrement gothique au niveau du chant clair masculin, et sur le morceau « Forked height »… La musique de Battlelore est vraiment originale et difficile à qualifier, très reconnaissable.

Et cet album est un recueil de bombe. Chaque morceau s’avère extrêmement bien construit, permettant aux personnages de jouer leurs rôles, accompagnés par la musique (accalmies lorsque survint Kaisa, etc…). Les duos sont particulièrement excellents (« Sons of Riddermark », terrible morceau d’ouverture où les voix se mélangent à merveille, « Buccanneers inn », morceau ultime et tout bonnement excellent), mais ce qui marque surtout, ce sont les parties de claviers. A la fois discrètes et indispensables, elles viennent habilement surmonter les rythmiques pour répandre leurs mélodies aussi efficaces et inspirées qu’enchanteresses… A ce titre, « Sons of Riddermark » contient une mélodie très simple, mais vraiment parfaite ! Et les rares solos de guitares (« Chazad-dum part. 2 ») sont également irréprochables.

Cet album présente aussi quelques surprises : lignes de chant doublées et aériennes de Kaisa sur « Dragonslayer », intermède symphonique instrumental épique et absolument grandiose (« Horns of Gondor », majestueuse et qui rompt agréablement l’homogénéité de l’album par son côté bande originale).
Tempos plus rapides (« Sword’s song ») et morceaux plus lents (l’étrange et mystérieuse « The mark of the bear ») côtoient les hits ultimes (« Sons of Riddermark », « Buccaneers inn » et « The war of wrath ») sur cet opus, vraiment irrésistible.


En bref, je dirais qu’il est regrettable que le groupe soit si méconnu, car avec la qualité de cet album, il aurait les moyens de séduire un très large public dans nos contrées ! En effet, je pense que malgré le chant death, cet album est plutôt accessible, le chant féminin y étant majoritaire et les rythmiques particulièrement heavy. C’est donc avec un immense regret que j’ai vu partir Patrik (il quitta le groupe après la tournée réalisée pour cet opus), excellent chanteur et frontman hors pair. Mais Battlelore est avant tout le projet du guitariste Jyri Vahvanen donc soyons sûr que la flamme unique qui anime le groupe ne s’éteindra pas de sitôt !!


A noter que la couverture de l’album est très belle, et que le livret vaut aussi vraiment le coup, on peut y voir chaque membre du groupe dans son costume, et je trouve la mise en scène du groupe vraiment soignée ! Pour ceux qui veulent avoir un aperçu du rendu du groupe sur scène, essayez de vous procurer le DVD « The journey », la prestation donnée au Tavastia Club en Finlande y est tout bonnement incroyable !

Gounouman