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Death… Le groupe par excellence contre qui on peut avoir des préjugés énormes ! En effet, connus pour être les instigateurs du death metal, on a tendance à penser que le combo américain officie dans une musique plutôt brutale, avec un chant quelque peu rebutant. Et pourtant… Pour la petite histoire, c’est avec Epica, lors de leur dernier concert, que j’ai découvert Death, avec le titre Crystal Mountain, repris par le groupe hollandais (sans Simone, hein ?!). Complètement sous le charme de ce titre surpuissant, je m’empressai de m’enquérir auprès de mon bon ami Gounouman du titre du morceau ainsi que de l’album auquel il appartient. Et me voilà à écouter un album incroyable, avec des mélodies terribles, des riffs tranchants mais efficaces au possible et une voix déchirante et saisissante comme on n’en fait plus !

Comme c’est le premier album de Death chroniqué sur le site, voici un petit topo biographique histoire de vous situer un peu. Le groupe est né officiellement en 1983 en Floride, composé de Chuck Schuldiner, (guitare et chant) âgé de 16 ans seulement, Rick Rozz (guitare) et du batteur Barney « Kam » Lee, qui formèrent alors Manta, qui deviendra plus tard Death (en 1984). Leur première démo Reign of Terror sortira à la fin de l’année 84 et malgré de pauvres moyens d’enregistrement, le succès sera immédiat. Après moult changements de line-up, s’en suivra un certain nombre de démos qui aboutiront au premier album studio Scream Bloody Gore en 1987. On dénombrera au total huit albums studio, un best-of et deux live. Bon c’est très synthétique, mais la biographie du groupe n’est pas le but de cette chronique. Un dernier mot pour vous dire que Chuck Schuldiner s’est éteint le 13 décembre 2001 à la suite d’un cancer. RIP…

  Connu pour être un des incontournables du groupe, voire même le meilleur, Symbolic est un excellent début pour découvrir le groupe. Laissez donc tous vos a priori de côté et laissez-vous entraîner dans l’univers de Death !
Alors bien sûr, c’est un metal qui ne pourra pas plaire à tout le monde… Si vous aimez les voix douces, le metal symphonique et que vous ne jurez que par de bons soli de claviers, passez votre chemin… En revanche, si vous aimez la puissance de guitares graves, une batterie rapide qui ne se contente pas d’une simple double pédale, et surtout, si vous adhérez à l’école américaine en matière de metal, alors Symbolic pourrait vous plaire…
  D’un point de vue global, Death nous offre avec Symbolic, un album homogène qui officie dans un metal technique qui comme seul le groupe peut se permettre de faire. Death pratique un metal agressif, sombre et profond, aux consonances majoritairement graves, ce qui n’empêche pas de bons soli aigus. C’est également une musique très chargée émotionnellement, de par la voix de Chuck Schuldiner (déjà atteint à l’époque du cancer qui l’emportera en décembre 2001), époustouflante, et de par l’efficacité des mélodies, très travaillées et très poignantes. Et même si la musique de Death est avant tout une musique puissante, marquée par des riffs dévastateurs, cela ne l’empêche pas d’être très mélodique à certains moments, comme le prouvent Crystal Moutain, Without Judgement ou Perennial Quest.
Le groupe a choisi de faire des guitares (assurées par Chuck et Bobby Koelble) son cheval de bataille, en misant sur la gravité, la rapidité et l’agressivité de leurs riffs ainsi que sur la qualité des mélodies, excellentes aussi bien sur le plan technique qu’artistique. En effet, ces dernières apportent un contraste intéressant par rapport aux riffs, dans le sens où elles se situent plutôt dans les aigus et qu’elles sont généralement plus calmes, rythmiquement parlant, comme le montrent Sacred Serenity ou 1,000 Eyes. Cela permet ainsi de ne pas être submergé par la rapidité et la puissance des riffs et de la batterie, et d’avoir des moments de répits, où on apprécie la technicité et le son de beaux soli, pour mieux repartir dans le tempo infernal propre à la musique de Death.
Chapeau bas également au batteur, Gene Hoglan, qui fait montre d’une rapidité incroyable, accompagnant on ne peut mieux les guitares, grâce à des rythmes insaisissables et techniques à souhait, donnant ainsi une énergie dévastatrice au metal du groupe. Ecoutez plutôt l’intro de Symbolic ou Without Judgement et après vous vous inclinerez bien bas devant le maître Hoglan !
La basse de Kelly Conlon, elle, contribue surtout à donner de la lourdeur et de la profondeur à la musique, ne se distinguant pas beaucoup des guitares, comme elle peut l’être dans d’autres groupes.
  Côté chant, si vous aimez les voix death, alors Chuck Schuldiner vous régalera ! En effet, peu de voix de ce registre possèdent sa capacité à faire transparaître des émotions. Déchirant, bouleversant, saisissant, et ce tout au long de l’album, le chant de Chuck ne peut vous laisser indifférent, et encore moins intact. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’il est quelque peu difficile d’écouter cet album en boucle car même si au niveau musical il est irréprochable, la voix du chanteur est tellement chargée émotionnellement, elle suscite tant de désespoir, qu’à la fin, on sort de l’écoute lessivé et on n’a qu’une envie : écouter un album bien joyeux pour se changer les idées.

  En bref, Symbolic est un album d’une qualité rare, œuvre de musiciens, ou plutôt devrais-je dire techniciens, hors pairs, composé de mélodies accrocheuses et recherchées et de riffs puissants, rapides et dotés d’une agressivité instinctive. Et si, il est vrai, la voix de Chuck peut en déranger certains, il faut lui reconnaître qu’elle est porteuse d’émotions, chose pas forcément aisée dans le milieu. Si vous aimez le metal américain, alors il est indispensable de jeter une oreille à cet album d’excellente facture, véritable pilier dans la discographie des pionniers du death metal.
Bonne écoute !

~ La Dame à la Licorne ~


0 Comments 21 juillet 2006
Whysy

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