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Lorsqu'est sorti Ocean Machine en 1997, tout le monde a crié à juste titre au génie ! Ce disque, monumentale ode à l'infinité de l'océan, fut en effet une incontestable réussite artistique, tant le Canadien avait su capturer sans problème l'essence même de ce à quoi il rendait hommage afin de le graver sur disque.

Des tonnes de participations et plusieurs albums plus tard avec ses différents projets, Devin Townsend n'a jamais réussi à faire mieux, quand bien même certains albums, dont son dernier effort en date, l'excellent Accelerated Evolution, demeurent fondamentalement riches.

Synchestra n'est toujours pas ce miracle que l'on attendait de la part du Canadien, mais il faut avouer qu'il est surprenant et intéressant à plus d'un titre. Ce nouvel opus est peut-être même ce que le savant fou a osé de plus aventureux tant, malgré son incontestable beauté, il se fait beaucoup moins accessible que ses prédécesseurs.

Ce disque est en effet le fruit de quelqu'un qui a avant tout cherché à se faire plaisir quitte à déstabiliser complètement l'auditeur.

Vous connaissez ces disques de relaxation qui ont été enregistrés dans la Nature, genre les cascades d'eau avec les oiseaux qui gazouillent ou les prises de son dans les bois où l'on entend le bruissement des feuilles et le pas des chevreuils, et qui vous convient à un réel épanouissement interne ? Hé bien, imaginez cette même ambiance mais avec des guitares, des claviers et des chants et vous aurez une vague idée de ce voyage auquel nous convie le Canadien !

Car c'est bien de voyage dont il s'agit ici. N'écoutez pas un morceau au hasard pour vous faire une idée, car l'intérêt s'en trouverait fortement étiolé, chaque plage se devant d'être abordé davantage comme une ambiance, une humeur que comme une véritable chanson avec une structure classique, même s'il existe deux-trois titres plus accrocheurs qui constituent autant de points de repère comme "Triumph", "Babysong" ou "Vampira".

Si la réussite est indéniable, la qualité de ce type d'album représente en même temps son plus gros défaut: très expérimental, le disque, qui multiplie les ambiances et saute du coq-à-l'âne sans prévenir (on passe du death metal à... la country (!!!) toujours le plus naturellement du monde ceci-dit), ne dispose pas d'entité propre et donne au final l'impression qu'il n'est pas achevé, même s'il s'avère suffisamment touffu et varié pour que l'auditeur ait l'impression d'avoir effectué ici un long et enrichissant parcours. Car oui, au final, l'expérience est unique et le plaisir d'écoute bien présent ! C'est finalement bien là le principal.

0 Comments 12 novembre 2006
Whysy

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