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Deux semaines maintenant que j'écoute cet album en boucle et mon intérêt pour celui -ci  ne fléchit pas, bien au contraire il augmente chaque jour un peu plus. Dans la lignée d'un Avantasia ou d'un Aina sur le point de vue artistique, HDK rassemble toute une foule de guests autour d'un seul homme à l'origine de ce concept. Sander Gommans, guitariste émérite du groupe After Forever, propose ainsi System Overload qui se hisse sans conteste au niveau d'œuvre musicale. La liste des invités est longue et ce n'est pas les talents qui manquent comme l'omniprésent Arjen Anthony Lucassen, le talentueux Andre Matos ou l'oublié Peter Vink venus prêter main forte sur la production afin de finaliser ce formidable album. Il ne manque que Tobby à l'appel mais on m'a dit discrètement qu'il était occupé avec Tinnitus sanctus... Mais recentrons-nous un peu sur l'initiateur, Sander est le guitariste de son groupe mais il réalise aussi les voix plus rudes, on comprendra donc pourquoi son projet HDK (Hate Death Kill) propose des chansons teintées d'une ambiance extrême pour les mélodies les plus abouties... Un peu à son image en quelque sorte...

Nous avons évoqué la violence en effet, mais on n'a pas dit brutalité, car il ne faut pas faire l'amalgame des genres. C'est au travers de titres tous aussi entrainants que frénétiques que nous découvrons l'incroyable aptitude d'écriture de la tête pensante de la formation. L'œuvre du Néerlandais est plus complexe qu'il n'y paraît et la réussite de celle-ci repose sur deux facteurs essentiels selon moi. La première évidente est induite par le fait que l'album bénéficie du savoir faire spécialisé dans un domaine précis de chacun des protagonistes et ces derniers apportent concrètement une plus value ostentatoire et enrichissante que d'ordinaire. En effet, les chants féminins d'Amanda Somerville viennent apporter toute la douceur nécessaire sur le break monumental de « Terrorist » et est en totale opposition avec les chants sauvages des death métalleux invités pour l'occasion (Patrick Savelkoul, Mike Scheijen). Vous l'aurez compris System Overload joue sur les mélanges musicaux et traverse les univers du power progressif speedés et se dirige vers un style plus rugueux en passant par des essais aux chants rappés de Paul Niessen (qui soit dit en passant ne m'ont absolument pas dérangé et pourtant j'en suis allergique !) ou encore ponctués par des nappes de claviers électroniques en guise d'introduction.

System Overload est « touche-à-tout » et en plus de la visite guidée réalisée tout au long des 47 minutes, nous aurons aussi l'incroyable surprise de découvrir que HDK laisse une place considérable aux mélodies et là j'en viens au deuxième facteur. En effet, étant guitariste de carrière, monsieur Gommans savait pertinemment que sans véritables hymnes toute cette réunion aurait pu s'avérer stérile et se transformer en un superbe gâchis. C'est pourquoi l'accent est porté sur les lignes instrumentales tout au long de l'écoute et la place de choix revient bien naturellement aux cordes. Ainsi, les leads de guitares, donnant du groove à la structure mélodique, sont orgasmiques et ce n'est pas sans compter sur les nombreuses envolées de guitares et l'habileté des guitaristes que l'impression de grandeur s'accroit et/ou s'impose. En outre, la trame musicale tout en conservant sa fibre mélodique prend de l'ampleur avec des cavalcades à la batterie (« The March ») de plus en plus prononcées sur la fin de l'album (quelle puissance de frappe ce Arien van Weesenbeek!). Les lignes de percussions sont à couper le souffle et la meute de musiciens impliqués s'affairent avec une ferveur peu commune afin de concrétiser et de donner une véritable contenance à l'album (« The Pedestal »).

HDK dispose à l'évidence de tous les facteurs nécessaires pour faire concourir le succès. Néanmoins est-ce suffisant ? Est-ce que la simple jonction de matière première de qualité est satisfaisante pour élever le niveau ?
Le mélange prend grâce au ciment (= Sander) qui arrive à lier tout cet ensemble suivant une idée ordonnée et une abondance de mélodies bien pensées. Ainsi le compositeur saura susciter l'émotion et créer des effets de surprises en piochant méticuleusement des éléments dans des sphères musicales pouvant paraître contradictoires de prime abord (« Breakdown »). De plus, il est arrivé à les arranger de manière intelligente dans le seul but de rendre System Overload non univoque. La preuve de son génie musical apparaît comme une évidence et c'est donc sans mal que la magie s'échappe de la galette et prend possession de l'auditoire. La production s'érige alors en temps que monument musical à la profondeur colossale et dont la qualité n'est plus à mettre en doute. Les grands amateurs de melting pot metallique pourront vraiment s'en mettre plein les oreilles car System Overload est à consommer sans modération !


- ĦĐ -

0 Comments 14 février 2009
Whysy

Whysy

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