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En écoutant Systematrix, le nouvel album des germains Ivanhoe, il m'est venu une idée assez géniale. Plutôt que de laisser les groupes décider seuls en studio, on pourrait imaginer qu'une personne, embauchée par la maison de disques par exemple, serait sur place pour superviser l'enregistrement de l'album et guider les choix artistiques, ce qui pourrait éviter que des personnes au potentiel intéressant se fourvoient lamentablement.

Une personne de ce type aurait pu par exemple conseiller à Mischa Mang, chanteur du groupe, de gentiment prendre la porte, se barrer, loin, fuir, et changer définitivement de métier. Ou de se cantonner aux bals populaires des vallées du sud des Vosges au pire, c'est connu, après ta huitième knack et quand tu attaques ta deuxième bouteille de riesling t'es déjà vachement moins regardant question qualité.

C'est sans doute le nombre qui fait ça, si je ne limitais qu'à quelques bouses par an j'aurai sans doute moins cette sensation d'odeur nauséabonde mais toujours est-il que j'ai l'impression que beaucoup de groupes manquent de discernement. C'est vraiment ça, une capacité à faire le bon choix, à séparer le bon grain de l'ivraie, à décider qu'un chanteur à la voix criarde, fausse et aux lignes mélodiques foireuses plombe le groupe. C'est vous dire : le mec se la joue clone de Tobias, on fait pas plus con. Après c'est son timbre, c'est vrai qu'il y a une ressemblance, il n'avait pas vraiment le choix. Enfin je sais pas, le jour où tu découvres que tu as la même voix que Tobias Sammet tu ne te mets pas à chanter, tu fais quelque chose de plus intelligent, tu te suicides par exemple, voilà une idée qu'elle est bonne.

Revenons à mon directeur artistique. L'idée est attirante n'est-ce pas ? Un mec qui aurait pu dire aux membres du groupe que oui, ils sont super talentueux, et que leurs propositions musicales sont vraiment bonnes, mais que ça ne les autorise pas à se toucher la nouille en proposant dix fois le même morceau. J'exagère à peine. C'est pourtant pas trop mauvais, presque pas, juste un peu nunuche mais vraiment très peu, ouais bon c'est pas génial : le premier morceau par exemple, Systematrix, est un sympathique tempo saccadé, soutenu par de gros riffs, et si on met de côté le fait qu'on se retrouve une fois encore en plein exercice de style « ouah j'aime bien ton couplet très Tool, il faudrait l'enchaîner avec un riff à la Dream Theater écoute-ça ». Est-ce que tous ces gens qui exposent crûment leur manque d'originalité se rendent compte que ça nous saoule ? Un groupe de jeunes boutonneux sortis de la cave pour atterrir sur un podium lors de la fête de la musique j'ai rien contre mais là c'est leur sixième album bordel. Les mecs si vous avez plus rien à dire vous pouvez aussi arrêter c'est pas interdit.

Nan mais désolé ça m'énerve parce que j'ai l'impression qu'on me prend pour un con, qu'on me propose un album bâclé (malgré cinq ans d'interruption), rempli de bonnes idées foutues n'importe comment et vendues par un chanteur pourrave. Heureusement que je n'avais jamais écouté ce groupe avant d'en faire la chronique. Bref, je ne veux pas non plus les accabler, si vous arrivez à vous faire au timbre du gus et que vous n'êtes pas trop trop regardants question originalité dans le domaine, l'album devrait vous plaire, parce qu'il est toujours bien interprété et bien enregistré, ce qui est déjà pas mal.

0 Comments 02 juillet 2013
Whysy

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