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Deux ans après Mirror Of Creation II, les Allemands de Tomorrow’s Eve reviennent avec leur nouvel album en main, intitulé Tales From Serpentia. Le précédent nous révélait un groupe déjà expérimenté et talentueux, mais qui souffrait encore de légères séquelles Dream Theateriennes.  C’est donc avec beaucoup de curiosité que j’aborde cet album, derrière lequel se cache peut-être une véritable claque.

La puissance qui se dégage de cet album subjugue. Eh oui, la première impression c’est le son. Du gros son, des guitares puissantes relayées par une section rythmique en béton armé. Les influences du géant américain sont très bien assimilées et utilisées avec profit, rendant les breaks et les rythmiques savoureux, conférant une amplitude monstrueuse aux morceaux. Cet effet trouve de l’écho dans la performance incroyable que nous réserve Martin Lemar. À l’écouter, on sent tout le charisme qui se dégage de lui, on a affaire à un véritable frontman, qui emmène son orchestre d’une poigne de fer. Le bougre passe d’un registre à l’autre sans mal et à chaque fois avec grand talent. On savoure chacun des instants, que ce soit son chant le plus doucereux, qu’on pourra rapprocher par moment de celui de Daniel Gildenlow dans l’interprétation (Remember, No Harm), ou le plus colérique comme sur la fin de The Years Ahead ou même l’ensemble de The Curse.
Cette dernière est d’ailleurs impressionnante de puissance, c’est avec une verve incroyable que LeMar chante ces paroles. On pourrait rapprocher cette performance de celle d’un Andy B. Franck de Symphorce, tant la conviction est là. On a bien là un chanteur d’envergure.

Pour relayer cette verve, on a une batterie tout simplement excellente. Le batteur martèle de bon cœur ses futs et d’une manière fort intéressante. On est bien loin, du batteur/boite à rythmes qui nous fait la même chose toutes les quatre mesures. C’est bien simple, on pourrait se contenter d’écouter la batterie pour elle-même et on l’apprécierait. Technique, progressive, tout ce qu’il faut pour mettre en valeur cette musique.
Le clavier quant à lui, nous offre un jeu très dynamique et rivalise d’ingéniosité avec la guitare lors des solos. Tout s’emballe et nous entraine sur des rythmes endiablés comme peut en témoigner le riff extatique de Dream Diary ou encore Muse à partir de la douzième minute.

Mais où se trouve la douceur dans ce monde de brute ? Elle apparaît épisodiquement sur la plupart des pistes et reste souvent le prétexte à ce que l’ensemble reparte de plus belle. Cela dit, ces rares passages sont tout aussi réussis que le reste. La grosse pièce finale Muse de dix-neuf minutes reste dans la lignée des autres pistes jouant de changements d’ambiances : calme, endiablée, partie instrumentale, chant. Voilà toutes les composantes que le groupe engage sur près de dix-neuf minutes.

Tales Of Serpentia est donc un très bon album si l’on affectionne son style très rentre-dedans. On a un chanteur talentueux, des riffs et des rythmes ravageurs doublés d’un son puissant. Même si les mélodies sont soignées, je regrette que cet aspect de la musique ne soit pas particulièrement développé en profondeur, mais là c’est le fan de prog rock qui parle.

7,5/10

0 Comments 03 décembre 2008
Whysy

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