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Certains étaient déjà au courant, et vous allez désormais tous le savoir, la décision de chroniquer ce «Tales of Tragedy», est née d’un fou rire impossible à réprimer.
Pour assumer un nom pareil, doublé d’un titre également très prometteur, le tout s’affichant sur un visuel qui rappelle autant Ayreon, l’écoute de Winter's Verge allait devoir me ravir pour me faire ravaler mes postillons. Et, j’assume complètement, l’album a battu en brèche mes préjugés, et j’ai (presque) honte de m’être (autant) moquée. Surtout que, loin de toute allusion gauloise, le nom du groupe fait référence aux limites temporelles (ou géographiques ?) de l’hiver.

Parce que «Tales of Tragedy» est un très bon album ! Il ne va pas révolutionner le métal, c’est sûr, mais, ça, quand même, on s’en doutait (et, puis alors, heureusement que tous les albums n’ont pas ce but, parce que, la révolution permanente, c’est fatiguant).

Par contre, on comprend pourquoi le groupe a fait la première partie de Stratovarius en ce début d’année. Les chypriotes livrent ici un troisième album jouissif, qui démarre sur les chapeaux de roues avec «World of Lies»,  véritable hymne speed qui égale ceux des maîtres comme Gamma Ray.
Si le headbanging est vraiment mauvais pour la santé (selon une étude scientifique australienne...), alors à vous les lésions cérébrales, car le groupe ne s’arrête pas à cette entrée en matière : ce premier titre annonce la couleur : le groupe va trop en faire, des tonnes même, le style sera pompier, mais qu’est-ce que c’est bon ! Les râleurs, les pisse-froids, étant priés de passer leur chemin, ce disque n’est pas pour eux, qu’ils ne viennent pas cracher dans la soupe de la bonne humeur.

D’abord, il semble que le line-up emmené par George Charalambous soit le bon : il y a, tout au long de l’album, une véritable alchimie entre les musiciens, qui se ressent dans la musique : celle-ci semble évidente. À tel point que parfois, l’enthousiasme général est tel que le chant de Georgie est un peu trop en retrait.

Ensuite, point de présomption. Les paroles sont simples, les refrains accrocheurs, les titres efficaces, portés par une rythmique parfaite et le chant puissant de George.
Le groupe ne recule devant rien : «I Swear Revenge» a des sonorités pagan (intro sauce elfique, voix parfois sardonique, choeurs lointains, roulements de tambour) dans un speed mélodique du meilleur acabit, les choeurs épico-sympho de «Captain’s Log» sont poignants (si, si !), sur «Dark Entries», les claviers laissent place à l’orgue qui précède un solo d’une virtuosité remarquable sans rien de pédant, sur «Reflections of the Past», il ose même l’épique version longue, plus de six minutes qu’on aurait d’ailleurs bien vu plutôt après «Curse of Time» en final qu’avant.
Les avis divergeront sur «A Madness Once Called Love», aux allures de seconde ballade pas vraiment assumée. Parce que l’album en contenait déjà une ? Pourtant le titre «For Those Who Are Gone» est franchement réussi. Le chant de George se fait plus calme, plus soul, plus chaud, va-t-il en faire un gospel ? Eh bien non, l’émotion vocale se convertit en solo au milieu du titre, la tête recommence à dodeliner. Winter’s Verge devrait plutôt se renommer Summer’s Verge.

En définitive, si Winter’s Verge peut se targuer d’avoir converti son île natale au métal, cet album est certainement celui de la conquête de l’Europe ! Voire plus si affinités.

L’eau a coulé sous les ponts depuis «Rum Sodomy & the Lash», mais on s’amuse toujours autant sur les rafiots, et c’est tant mieux.

0 Comments 07 mars 2010
Whysy

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