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Vierge, complétement vierge, je l’aborde telle quelle. Délicatement posée sur mon lit et habillée d’une parure bleutée soigneusement dessinée, je scrute ses formes parfaites et équilibrées. Hésitant et plein d’émoi, je m’approche d’elle tel un enfant volant son premier pétard. Arrivée à son niveau, je me penche au-dessus d’elle et accède au système d’ouverture soutenant la partie principale de son corps. La main tremblante, j’ouvre délicatement cette attache dévoilant toute la rondeur de son attribut central. La caressant de toute part, je cherche l’endroit précis me permettant de la détacher de sa longue léthargie. Arrivé au point sensible, je peux dorénavant enfiler mon doigt dans son trou béant et ainsi la faire voyager dans le monde qui est le mien jusqu’à ce qu’elle arrive à point nommé. Je la dépose alors sur sa prédestination pour en découvrir tous ses plaisirs.

Cette introduction, comme vous l’avez tous compris, caractérise la nouvelle galette que je dois vous présenter aujourd’hui. Je conseille à ceux ayant vu autre chose dans cette description d’aller consulter rapidement.

Accompagné d’un très joli artwork aux couleurs bleutées travaillées, cette nouvelle promo est celle du dernier effort des italiens d’Eldritch. Le choix du terme « vierge » de départ n’était pas innocent puisque je découvre le groupe par le biais de ce « Tasting the Tears » et ce même si le groupe a déjà plus de vingt ans d’ancienneté et 8 albums à son actif. Par conséquent, je ne ferais aucune comparaison avec leurs anciennes production en disant, par exemple, que ce nouvel album est plus heavy que l’ancien, que le chanteur a pris 4 kg de plus depuis leur début de carrière etc, etc…

Pour commencer, Eldritch pratique une musique hybride entre Heavy et Thrash basée sur des rythmiques acérées lorgnant vers le progressif. Un côté power est apporté grâce aux refrains, dans l’ensemble mélodiquement travaillés pour être fédérateur et entêtant. Les morceaux sont puissants, carrés soutenus par une excellente production. Les compositions sont limpides et bien nuancées avec des changements de rythmiques/mélodies aussi fluide que l’ouverture de la braguette de Strauss-Kahn devant une femme de chambre (c’est pour dire). La voix de Terence Holler est maitrisée et on sent, à son accent, ces longues années vécues en Italie. Il arrive à jouer de cette double nationalité (américaine et italienne) et choisit lorsqu’il souhaite mettre en avant plus l’une que l’autre (par exemple, sa ressemblance vocale avec Michele Luppi sur les ballades est assez frappante). Au final, à l’écoute des deux premiers titres « Inside You » et « Tasting the Tears », je me demande ce que j’ai fait pendant toutes ces années pour ne pas avoir connu ce groupe avant. On sent l’expérience accumulée par Eldritch, chaque instrument, chaque mélodie, chaque moment est calibré au millimètre pour nous offrir une musique percutante et efficace. On n’atteindra pas le statut de tube (ce qui peut paraitre frustrant) mais on n’en est jamais bien loin.

Par conséquent, pourquoi n’ai-je mis que 6 à cet album ? Car cette description ne concerne que le premier tiers de l’album…

En effet, même si les deux titres poussifs et assez insignifiants « Alone Again » et « The Trade » cassaient la superbe dynamique du début d’album porté par le court mais intense « Waiting for Something » au côté power très prononcé, les premiers titres nous montrent la plus belle facette des italiens. Eldritch joue donc aux montagnes russes et si les moments plaisants rattrapent assez facilement les fautes de goûts au début de ce « Tasting the Tears », cela ne va pas durer.
On ne peut pas reprocher un manque de travail sur la suite de l’album. L’écriture des morceaux est sensiblement la même et certaines parties restent efficaces mais on a très vite l’impression que le groupe tourne en rond et n’a plus rien à montrer. Les mélodies reprennent les précédentes (« Something Strong », « Clouds »), l’efficacité de certains refrains est absent (« Don’t Listen », « Iris », « Clouds ») et la voix devient même par moment stridente (« Don’t Listen », « Something Strong »). La ballade piano/voix « Iris » est complètement ratée à cause d’une mélodie et d’une ambiance biens pauvres. Alors certes, notre petit cerveau de metalleux bougera la tête sur la rythmique effrénée de « Love from A Stone » et sera enthousiasmé par la fraicheur d’un clavier ô combien juste sur l’ensemble de l’album mais l’envie n’y est plus. L’homogénéité de cette galette rend l’écoute lassante jusqu’à l’indigestion finale. On notera tout de même la belle seconde ballade « I Will Remember » qui conclue l’album (qui aurait pu être placée ailleurs).

Eldritch m’était complètement inconnu et si les premiers morceaux de leur nouvel album m’avaient furieusement donnés envie de me pencher sur leur discographie, le reste me fait comprendre pourquoi cet oubli était présent dans ma culture musicale. Je ne connais pas leurs albums précédents mais il est compliqué pour un groupe d’avoir une certaine reconnaissance si celui-ci ne fait que des demi-albums…

Doryan.

0 Comments 26 janvier 2014
Whysy

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