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De son propre aveu, sans Mustasch, Tom SELLECK n’aurait jamais pu jouir d’une telle renommée internationale en conduisant la Ferrari d’un autre dans la série culte Magnum. Fan absolu de l’un des plus grands chef d’œuvres télévisuels depuis l’apparition de la lanterne magique voici plus de vingt deux siècles, je pense qu’il est grand temps de rendre un hommage appuyé à ce groupe pourtant issu d’un pays dont on cherchera en vain le moindre cousinage avec l’île paradisiaque d’Hawaï, à savoir: la Suède.  Mustasch se veut plutôt du genre difficile à cataloguer, rock, stoner, heavy, hard rock, doom même, les étiquettes foisonnent, et ce n’est pas cet album, le septième du combo, qui va me contredire. En 2012, c’est le titre The Challenger qui va les propulser sur le devant de la scène métal et les faire connaître en France. Heavy sophistiqué et refrain brillant sont l’apanage de ce The Challenger, mais pas vraiment représentatifs finalement de la galette Sounds Like Hell, Looks Like Heaven où cohabitent Speed Metal, réjouissante pépite hommage au genre musical du même nom, et qui vous donne le sentiment joyeux que l’on peut à la fois écouter du speed et se sentir intelligent, et Dead Again, morceau de stoner pur jus qui réjouira les amateurs du genre, mais pas forcément ceux qui ont craqué pour The Challenger. Leur volonté de brouiller les pistes, ou plus simplement de s’éviter la facilité, va se retrouver sans surprise sur ce Thank You For The Demon.  Après le départ de deux des membres fondateurs, la formation semble s’être stabilisée autour du chanteur Ralf GYLLENHAMMAR. Sa voix, caractéristique - et qui , au passage, me fait beaucoup penser à celle de Ian ASTBURRY ( The Cult)- possède un grain un rien rocailleux, un rien écorché et fait merveille qu’elle gueule ou qu’elle chante sur un registre allant de doux à énervé.  Difficile à cataloguer, donc, disais-je . Grand écart oblige, commençons par exemple avec Feared And Hated. Les oooooohoooh et aaaaahaaaah peuplant l’intro et le refrain de sonorités pop inattendues n’occulteront pas pour autant le heavy rock rugueux délivré par Ralf et les guitares sur les couplets. Heavy rock rugueux, oui, mais qui a le bon goût de rester mélodique. Voilà pourquoi ce Feared And Hated - qui pourrait fort bien passer sur une station courageuse et pas coincée des fesses- se déguste comme une friandise épicée, certes, mais acidulée juste ce qu’il faut. A son exact opposé, on ne suçote plus vraiment le radio friendly avec From Euphoria To Dystopia. Débarrassé du superflu, y compris d’une mélodie, mais pas des riffs dont les suédois ont le secret, ce titre plaira peut-être aux aficionados d’un stoner metal sans concession. Ralf y gueule avec conviction, les guitares alternent riffs plombés et trash ou s’effacent carrément devant les fûts de Danne, accentuant l’aspect dépouillé de la compo. Mais en ce qui me concerne, le verdict est sans appel: c’est émotion zéro. Mais avec The Mauler, et bien là je ne fais plus la gueule. Et cela tient à peu de choses, en définitive. Un filet de synthé qui s’invite sur la rythmique pachydermique, apportant sporadiquement et profondeur et un aspect indus, un peu d’écho dans le refrain, de la mélodie, du lancinant, quelques effets de production, et voilà un bon gros bullstoner paré d’une belle carrosserie bien profilée qui le rend tout de suite plus sympathique. Vous craquez pour le french cancan, coquinous? Vous avez pris goût au grand écart? Alors en voilà un autre! A ma gauche, le titre éponyme, Thank You For The Demon, incontestablement le morceau le plus mélodique de la galette, mélange de hard rock et de heavy qui met de bonne humeur et un refrain qui vous rentre bien dans la tête. Si l’on ajoute chœurs et claviers, voilà qui peut faire passer ce hit en puissance pour un titre surproduit, au regard du reste. Mais j’y reviendrai. 3mns40, c’est efficace, c’est fougueux, c’est concis, c’est parfait. A ma droite, All My Life. Ca commence comme une ballade. La voix - chaude pour l’occasion- de Ralf simplement accompagnée de guitares acoustiques et de violons… Deux minutes plus tard, Ralf pousse une gueulante et les guitares tirent en rafale façon Apocalypse Now. Le rythme reste néanmoins mid tempo, le joli refrain survit, et on finit avec une outro d’une minute de piano. Là, on pense remplissage. 7 minutes au compteur, deux de moins, c’était mieux.  Pour faire court, Sobriété semble bien être de mise sur cet album. Sobriété en matière de production. On s’en tient à l’essentiel, pas de tape-à-l’oreille clinquant, peu ou prou de fioritures. L’adjectif sophistiqué a été prié d’aller planter sa tente chez Lagerfeld. Le son sera plus volontiers âpre. Sobriété mélodique aussi. Là, on a envie de dire un peu hélas quand même. Deux tubes incontestables, des titres sympas, certes, comme I Hate To Dance, martelé avec humour sur le rythme caractéristique autant que simpliste de la Dance, ou encore Don‘t Want To Be Who I Am aux faux airs de rock sudiste. Mais il faut bien l’avouer, passés les deux premiers titres, on commence à manquer de mélodies qui seraient autant de balises mémorisables dans les sillons de cet opus. Mais cette sorte d’abstinence mélodique peut-elle être une volonté délibérée du groupe? Peut-être décidé à se contenter d’une matière brute, magma avant le diamant, Mustasch empêche finalement ce Thank You For The Demon d’être le successeur espéré du Sounds Like Hell, Looks Like Heaven.  La note de la raison devrait être un 7, mais je garde une affection particulière pour ce groupe toujours un peu trop «  underrated » aujourd‘hui dans notre pays.. Je leur mets donc un 8, assorti de la mention «  Doit et peut faire mieux! »    Toujours à propos de sobriété, quelqu’un parmi vous a t’il remarqué quelque chose de particulier sur cet album au sujet des guitares?… Oui, mon Doryan? Oui, en effet, tu as déjà remarqué que ce n’était pas un album de prog, quoi d’autre?… Et bien oui! Tu as tout à fait raison! Pas un seul solo de guitare!! C’est incroyable, mais vrai. Et tu as raison encore, on ne s’en rend même pas compte!

0 Comments 17 mars 2014
Whysy

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