Vous recherchez quelque chose ?

Ne voyez aucune sorte de dénonciation de la part du groupe Allemand, au fait de juxtaposer leur nom de scène « S.I.N » (le « pêché ») et leur titre d’album, « The 13th Apostle », nous rappelant l’histoire du treizième apôtre dénigré par l’église chrétienne. En effet, le patronyme S.I.N est constitué de trois initiales bien distinctes constituant le véritable nom du groupe : Somewhere Into Nowhere. Pourquoi un nom aussi intrigant ? Tout simplement car, à la formation du groupe, les musiciens ne savaient pas trop quel style musical adopter. Tout cela ne les empêchera pas de sortir deux album, « Somewhere Into Nowhere » et « Equilibrium », avant de nous offrir un troisième cette année : « The 13th Apostle ». Et c’est sous forme de concept album que les allemands vont donc nous conter, comme l’indique le titre, cette histoire qui est mensonge pour certains et péché pour d’autres…

Je tiens tout de suite à vous rassurer, S.I.N a fini par trouver son emprunte musicale. Le heavy mélodique est la langue utilisée pour nous guider tout au long du concept. Et j’insiste bien sur le côté mélodique car cet aspect est très largement représenté. Belles, travaillées, percutantes, les lignes mélodiques sont en grande partie l’œuvre des guitares. Celles-ci alternent technique (« Junia’s Eyes », «  Sealed with a Kiss ») et feeling (« Awakening », « In Your Darkest Hour ») et apportent une réelle force émotionnelle aux compositions. On en oublierait presque la basse qui avec sa technique accompagne les mélodies de façon magistrale et de ce fait correspond à un des nombreux atouts de l'album.
L’omniprésence de parties vocales accentue cet agencement mélodique. Plusieurs chanteurs officient sur l’album. Tous, sans exception, possèdent une faculté vocale impeccable et un grain de voix collant à merveille au heavy. Que ce soit la demoiselle sur « For Eternity & Beyond » ou le monsieur sur « Awakening » et « In your Darkest Hour », la complémentarité des différentes voix est exemplaire. Et quand la puissance masculine s’allie à la douceur féminine, on touche à l’extase. Seul petit reproche, il est assez difficile de discerner les différents intervenants tant leurs voix semblent identiques.

Cette profusion de mélodies n’enlève en rien à la puissance des compositions. Les rythmes essentiellement heavy sont d’une grande efficacité et intensifie les divers airs. Une grande majorité des musiques lorgnent vers le métal progressif (« Awakening », « Chosen are Few », « For Eternity & Beyond »…) de par quelques rythmiques saccadées ainsi que des breaks et riffs guitares rappelant Dream Theater et autres consorts du style. Ces alternances rythmiques apportent une diversité musicale fort appréciable et permettent d’aérer les compositions.

Ne l’oublions pas, « The 13th Apostle » est un concept. Si la très belle pochette représentant le tableau « La Cène » (avec une treizième silhouette) et les titres des chansons nous le rappellent de façon visuelle, ce sont les différents interludes qui nous le commémorent de façon auditive. L’album en compte quatre, dont trois structurées de la même manière (« Signs of Doubt », « The Faithful Offer », « Circuit »). Sur chacun d’entre eux, un narrateur développe une des légendes du tableau de De Vinci (sur fond de mélodie clavier) et est coupé par des chœurs grandiloquents d’une clarté et d’une jouissance hors norme.
On retrouve beaucoup de chœurs sur l’album des allemands puisque ceux-ci composent la majorité des refrains des chansons. D’une qualité certaine (« Awakening », « Chosen are Few », « In your Darkest Hour », « Sealed With A Kiss »), ils sont valorisés par ces ensembles de voix à majorité féminine (rappelant des chœurs gothiques). Même si les refrains sont d’une grande efficacité et extrêmement percutants, on regrettera, tout de même, l’absence de véritables hymnes parmi ceux-ci.  

Tous ces éléments positifs, soutenus par une excellente production et de très bons arrangements, font du troisième album des germains une des agréables surprises heavy de cette année 2008. Je conseille donc cet opus à tous les amateurs de heavy et même aux chrétiens réticents à l’idée d’écouter un album détaillant un tel sujet, car je pense que ce serait un réel péché de passer à côté d’une si belle offrande.

Doryan.

0 Comments 28 septembre 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus