J’avoue que je suis bien enquiquiné avec cette chronique. Je me vois un peu comme celui qui doit chroniquer un album tel que X-factor d’Iron Maiden. Un bon album qui n’a rien à voir avec ses prédécesseurs. Ici c’est le même cas : the 13th floor est incontestablement un bon album mais par rapport au début, Sirenia a changé de cap. J’ai tourné et retourné la question et je vais faire de mon mieux.

The 13th floor présente sa dose de mélodies très accrocheuses et qui font mouche (The Path to Decay, Led Astray) jusqu’à nous proposer un titre décidément pop tel que Lost in Life. La voix d’Aylin (nouvelle chanteuse- la 4ème en 4 albums) passe bien et explore par moment un chant plus aigu. Mais a-t-elle un timbre que l’on peut distinguer dans la masse des chanteuses goth ? L’approche death/doom métal des débuts est bien reléguée au placard car chaque chanson présente ses 10/15 secondes de grunt ou ses riffs plus lourds mais ça ne fait même pas peur. En outre les chœurs sont omniprésents sans rajouter de la valeur à l’album : certes ils sont bien ciselés mais je trouve qu’ils sont lassants et qu’ils ressemblent trop à des chœurs de messe. Pour des chœurs épiques il faudra repasser. En ce qui concerne les insertions d’instruments classiques tels que violons ou piano là aussi ça sonne faux. Ils sont bien peaufinés mais on dirait des morceaux rajoutés ici et là pour remplir et pas pour se fondre avec la mélodie. Une sorte de copier coller. La preuve – très souvent un changement (de voix, de temps, d’atmosphère) est anticipé par un open-chord. Ça sent le montage à l’ordinateur : intro, couplet, refrain, instruments classiques, chœurs, grunt et « tutti quanti » plus la coda. Oui car souvent on ne sait pas comme terminer la chanson et on pond un open-chord.

Le dernier titre Sirens of the Seven Seas est très bon. Ça groove, le chant clair masculin est (finalement) très présent, la voix féminine en deuxième plan rajoute des touches de mélodie et d’harmonie. Le chant grunt explose ensuite très convaincant et les insertions classiques terminent une chanson bien rythmée, dynamique. Ce titre m’a vraiment transporté.

Pour résumer : s’il s’agissait d’un premier opus nous tenons alors un album correct où il y a du bon et du potentiel. Malheureusement si on le regarde dans la discographie de Sirenia par rapport à la rage du début il n’y a plus grand-chose. Le groupe se dirige vers un pop goth metal grand public : chanteuse "comme l’on veut" et mélodies d’écoute facile presque simplistes. Si le dernier Nine destinies and a downfall vous a plu, cet album vous conviendra sinon rebroussez chemin et vite.


Ps. Je trouve que la pochette a des points en commun avec celle d’Evanescence – The open door. Est-ce que c’est moi qui déraisonne ?

Ps 2. parfois des titres se rassemblent (j’ai eu du mal à voir que de la 7ème chanson mon cd était passé à la 8ème.