La persévérance finit-elle par payer ? Une telle question peut vous paraître curieuse, mais si l’on se réfère à l’évolution de la scène Metal en Italie, on est en droit de se poser la question. Car si les franco-germano-italiens de Rhapsody of Fire ont su se forger un réel succès au-delà de leur frontières d’origine, force est d’admettre que de nombreux autres groupes, tout aussi talentueux, peinent à s’imposer sur la scène européenne et internationale. Citons, en vrac, Labyrinth, Eldritch, Skylark, The Dogma, DGM et, dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, Vision Divine !  Vision Divine fait en effet partie de ces groupes immensément doués, dont la musique est en tout point irréprochable, et qui restent malheureusement confinés à un seul succès d’estime auprès des connaisseurs. Point d’orgue de la carrière des transalpins, Stream Of Consciousness, leur troisième album, est un modèle du genre, une véritable petite pépite de Metal mélodique, remarquable de maîtrise et de mélodie. Un album qui, en toute logique, aurait dû asseoir la popularité du groupe à l’échelle européenne. Pourtant, trois années et 2 albums plus tard, le groupe n’est toujours pas considéré comme une référence, statut qu’il mérite pourtant amplement. Autant dire qu’avec The 25th Hour, deuxième album réalisé sous la houlette du maître Timo Tolkki, l’enjeu est d’importance et l’on espère voir le groupe atteindre enfin les sommets qu’il convoite.  Signe annonciateur de qualité, cet album reprend la suite du concept développé sur le mythique Stream Of Consciousness. 40 ans se sont écoulés pour le personnage principal de cette histoire... 40 longues années passées dans un sanatorium avec pour seule compagnie un ange gardien. Celui-là même qui l’avait ramené à la vie après sa tentative de suicide. Mais aujourd’hui cet ange est mort, et notre personnage passe de l’autre côté de la vie... dans la 25ème heure !  Musicalement parlant, ce nouvel album est dans la droite lignée des dernières réalisations du groupe, à savoir un Metal mélodique particulièrement soigné, dont le professionnalisme en terme de composition pourrait faire pâlir plus d’un groupe. Les ingrédients qui ont fait le succès du groupe sont plus présents que jamais (l’album se clôt d’ailleurs par une reprise du thème principal de Stream Of Consciousness). On retrouve donc avec plaisir des ambiances travaillées, des mélodies enchanteresses imparables, et cette voix magnifique... LA voix du Metal mélodique italien !  Mais si Michele Luppi possède un organe remarquable de justesse et de puissance, il est également doué quand il s’agit d’élaborer des harmonies vocales qui font mouche (Out of a Distant night (Voices), Perfect Suicide). Les gratteux ne sont pas en reste et font preuve tantôt d’un feeling mélodique exceptionnel, tantôt d’une hargne évidente sur certains riffs bien sentis (Out of a Distant night (Voices), Essence Of Time, Alpha & Omega). On appréciera également les nombreux duels de guitares et de claviers qui émaillent cet opus (The 25th Hour, The Daemon you hide, …). Concernant la section rythmique, elle est impeccable et assure aussi bien les passages calmes que les envolées "speed" où la double pédale fait son petit effet (Eyes of a child, Perfect Suicide).  Quant aux défauts de cet album, soyons honnêtes, c’est quasiment mission impossible que d’en trouver ! On pourra seulement reprocher au sieur Tolkki d’avoir doté l’album d’une production un poil trop « gentille » ; elle aurait en effet gagné à être plus massive et imposante. Sinon, certains reprocheront à cet album d’être un peu linéaire, sans véritable temps forts (du fait de la qualité égale de chaque titre). Mais de nombreuses écoutes leur permettront alors de percer les secrets de cet opus et d’apprécier pleinement le travail d’orfèvres des italiens.  En définitive, si vous ne connaissez pas encore Vision Divine, foncez vous procurer The 25th Hour (et Stream of Consciousness par la même occasion) afin de découvrir ce qui se fait de mieux en matière de Metal mélodique de l’autre côté des Alpes.    Line-up de l'album :Olaf Thorsen - Guitare Michele Luppi - Chant Cristiano Bertocchi - Basse Federico Puleri - Guitare Alessio "Tom" Lucatti - Claviers Alessandro "Bix" Bissa - Batterie