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Comment percevez-vous le futur amis lecteurs ?

Si pour l’un des plus grands philosophes de la fin du XXième siècle, « dans le futur, le temps n’existe pas », force est de constater que pour le groupe suédois Nation Beyond, l’avenir ne s’annonce guère festif. Ce groupe de power gothique orchestral nous présente avec sa première réalisation The Aftermath Odyssey un disque conceptuel sur une histoire d’amour dans un monde post guerre nucléaire madmaxien sans les magnifiques coiffures des barbaro-punks ni dôme du tonnerre. En effet, le futur s’annonce infernal (« Rainy day in Hell »), guerrier (« War of the wasteland »), où tout serait à reconstruire (“Point zero”).

Et dire que tout commence par un morceau introductif assez évocateur, The End où une orchestration grandiloquente (roulement de tambour, nappes de violons, ambiance grave et solennelle) se pose en bande son de samples de discours guerriers germanophones que l’on peut vraisemblablement attribuer à Hitler et à des passages de discours très volontaristes de Georges.W.Bush en réaction au 11 septembre (« we’ll never forget »). Ces interventions parlées, cette musique et quelques bruits de sirène de police ou d’applaudissements fanatisés aux meetings nazis créent ainsi dès le premier titre une atmosphère inquiétante qui fait entrer directement l’auditeur dans l’Histoire : Le XXème siècle a abouti à une catastrophe et une nouvelle ère commence.

Et cette renaissance est martiale, la majorité des titres officiant dans un power assez épique (In the Ashes, War of Wasteland, The wanderer)  qui se teinte de sonorités gothiques grâce à la mélancolie qui se dégage des textes et à de subtiles orchestrations piano-violon. Ces intermèdes instrumentaux sont vraiment réussis, grandiloquents et les titres évoquent rapidement et irrésistiblement les œuvres de Kamelot (surtout The Black Halo, et Ghost Opera) pour le soin apporté à de tels passages (notamment New eden city, final avec chœur d’ Aftermath) qui conditionnent et structurent grandement la musique de Nation Beyond. La comparaison avec la formation américano-norvégienne est d’autant plus inévitable que le chanteur Nielz donne dans un registre vocal assez similaire à celui de Roy Khan, ce qui vous en conviendrez aisément amis lecteurs, s’apparente assez à un point très positif pour nos Suédois. Ecoutez In the Ashes et The Last deceiver, c’est vraiment saisissant !

La musique penche aussi vers des tonalités gothico-progressives en fonction du développement narratif de l’histoire. Deux titres se développent ainsi directement autour du piano  (très présents par ailleurs comme pour l’introduction de Point Zero qui se meut rapidement en titre bien power)pour A rainy day in Hell, titre grandiloquent sur fond de pluie qui tombe, (ah l’adéquation entre les sentiments du narrateur et le déchaînement des conditions climatiques est une ficelle éculée jusqu’à la corde mais elle marche toujours !) et The Council avec des chœurs conclusifs et une montée en puissance finale très théâtrale.

Un titre se veut particulièrement représentatif de l’identité du groupe puisqu’il a été choisi en single et est disponible en format radio edit (je ne savais même pas que cela se faisait encore ! :p) en bonus très dispensable de l’album, j’ai nommé Soulmates. Ce morceau est vraiment direct, simple, assez commercial et il se caractérise par un duo entre Nielz et une chanteuse prénommée Sara. C’est seulement sa deuxième intervention (avec un autre passage très bref sur Confessions) ce qui est assez court pour un concept au départ centré sur une romance et on peut le déplorer même si son intervention est finalement assez anecdotique. Vous l’aurez compris c’est l’un des titres les plus faibles de l’album.

Par ailleurs, les rythmiques massives de guitare, si elles procurent les meilleurs titres de l’abum (The Last deceiver, War of the wasteland, final de The council) sont dans l’ensemble assez linéaires( Aftermath, sur les couplets de Confessions), les riffs introductifs finissent par se ressembler et l’absence de soli manquent cruellement pour donner de l’amplitude à l’Histoire.
Ainsi amis lecteurs, ne vous laissez pas tromper par cette pochette….euh….. disons sobrement qu’elle n’aurait pas été reniée par Icarus Witch ;p. Nation Beyond développe une musique à mi-chemin entre un progressif gothique (intermèdes parlés, histoire conceptuelle travaillée sans être complexe, orchestration et place du piano) et un power épique et massif (riffs des guitares). L’album est intéressant, à conseiller aux fans du dernier Kamelot, Ghost Opéra, mais il lui manque des guitares plus percutantes et des soli nom d'un boxer réincarné en moule goitreuse cyclothimique.

0 Comments 01 février 2008
Whysy

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