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Slough Feg, en avez-vous déjà entendu parler ? Si l’on excepte quelques auditeurs des plus pointus d’entre vous, il y a fort peu de chances que cela soit le cas.
Slough Feg, c’est un peu comme Anvil. Des gars doués, qui tournent depuis longtemps, en l’occurrence 20 ans, mais alors que d’autres ont capté le succès (dans le genre, Iron Maiden, Thin Lizzy), eux sont restés sur le carreau de la notoriété.
Il y a des raisons à cela, au hasard, si je reprends l’exemple Maiden, Sloug Feg n’a jamais approché le talent marketing du groupe à la mascotte culte. En pensant à leur ancien nom, «The Lord Weird Slough Feg», et en regardant la pochette de leur nouvel opus, qui ne comporte aucun titre ni nom,  et un vieux vicaire moche et vicieux (même pas une blonde - ah oui parce que maintenant sont même plus brunes), on se dit que décidément, la promo, ce n’est pas leur truc. Et, ma bonne dame, mon bon monsieur, dans le monde dans lequel on vit, hein… Sauf si le but était de rester à jamais dans la sphère underground, et dans ce cas, y a pas à dire, c’est réussi.

Bien que justement, la musique de «The Animal Spirits» ne semble pas destinée à rester confinée dans des clubs miteux mais plutôt à retentir dans les plus grandes salles ! On peut particulièrement dire cela de la bombe «Trick the Vicar», moins de deux minutes pour ouvrir le disque, mais quelles minutes, un son à la Deep Purple qui donne envie d’aller plus loin ; et de «Free Market Barbarian», au rythme proche d’Edguy.
Les autres titres ne démordent pas de cette recherche de qualité : «Materia Prima»,  en premier lieu, instrumental dément (en prime, un solo d’enfer) qui rappelle l’énergie de Glyder que j’ai eu l’occasion d’encenser il y a peu… Et puis plusieurs sont d’un hard-rock fm «import direct» de la côté ouest des États-Unis, avec des rythmes bien prononcés à faire jouer dans de grosses cylindrées : «The 95 Thesis», «Tactical Air-War».
Certains titres recherchent du côté d’un folk irlandais réarrangé à leur sauce : «Lycanthropic Fantasies»,  «Ask the Casket», sans oublier «Heavyworlder», très «chanson à boire» (encore des titres issus d’un pillage éhonté des Pogues).
Les titres de la fin de l’album réalisent la synthèse entre le premier aspect très premier degré du hard rock et le second du rock-métal-folk irlandais, en proposant des titres aussi difficiles à décrire qu’à apprécier d’emblée. Il faut quelques écoutes pour en apprécier la relative lenteur après les titres précédents (en exceptant le dernier, bien sûr, une des meilleures chansons de l’album à mon sens, «Tactical Air-War», déjà citée, qui fait entrer Ghost rider dans votre salon).

Il est difficile de se prononcer sur un tel album, souvent parce que les titres semblent des réminiscences de morceaux écoutés les jours précédents (Maiden ? Judas Priest ? Mötley Crüe ? The Pogues ?).Le problème, c’est que cela revient un peu à dire que ce n’était pas vraiment la peine de faire du métal après Black Sabbath.
Mais Slough Feg ne se contente pas de venir «après», il ne renouvelle pas grand-chose non plus : les chansons sont bonnes, mais il manque quand même quelque chose, ce qui explique sans doute qu’ils hantent les clubs de San Francisco quand Maiden fait le tour de monde en jet.
Alors, pour ceux qui ne peuvent survivre sans leur dose de nouveauté de leur style préféré, je leur dis «foncez», aux autres, de se relancer leurs classiques, qui n’en apparaîtront que plus indépassables.

0 Comments 15 novembre 2010
Whysy

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