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Quand on pose la question de savoir quels sont les groupes qui sont originaires de Belgique, il faut plutôt se creuser la tête pour enfin répondre à la demande. C'est avec difficulté que j'ai personnellement pu trouver deux groupes, j'étais sûr pour Aborted mais beaucoup moins pour Ancient Rites. Pourquoi se poser cette question me direz-vous ? Parce que la formation que je vous présente ici est belge, et je vous prie de bien vouloir porter attention à ce que Oceans Of Sadness réalise dans l'univers musical, car pour un groupe qui a maintenant plus de dix ans de carrière et six albums à son actif, ce n'est que maintenant que mon travail croise le chemin de celui des Flamands. Tel un blockbuster cinématographique, The Arrogance Of Ignorance est une œuvre qui se veut complète et riche, abordant notamment diverses influences Death/Black et gothiques, la production fait partie de celles qui touchent un peu à tout. Nous retrouverons par la suite des « guests » comme Annlouice Loegdlund (Diablo Swing Orchestra) et Johan Liiva (ex-Arch Enemy, Hearse)  pour parfaire cette image.

Il est vrai que de nombreux albums se sont essayés à certains mélanges de styles musicaux, en 2008 nous avons pu en avoir un bref échantillon. En outre, on peut admettre le fait que lorsque cela est bien fait on ne peut qu'apprécier, d'autant plus que le travail effectué en amont est pharaonique et les idées démentes. Ici avec The Arrogance Of Ignorance nous sommes en présence du même contexte avec des arrangements multi-disciplinaires, des sonorités variées et d'une richesse à toute épreuve. La musique de Oceans Of Sadness est en effet d'une complexité luxuriante : Légers Breaks, contretemps énigmatiques et adroites appogiatures. Dans cette profusion d'effets mélodiques, on ressent une concrète volonté des musiciens de se démarquer du reste de la masse. Ainsi, la base instrumentale oscillante et effectuant un parcours sur divers horizons prend de l'ampleur, or il en va de même avec le chant. Tijs Vanneste adresse des lignes vocales langoureuses et chamarrées, mais son ton sait aussi se durcir pour aborder un registre extrême sur lequel le chant crié parvient à un growl très éprouvant mais qui fait mouche.

Le titre « In The End » bénéficie de l'intervention de Johan Liiva au chant extrême et « Subconscious » de celle de Annlouice Loegdlund, leurs participations apportent de l'approfondissement stylistique et encore plus de vraisemblance aux morceaux. Le chant féminin d'Annlouice sur ce dernier titre apporte aussi sa grandeur et sa sensibilité, on gagne en embellissement et en variation mélodique. Comment résister à ces appels de toute beauté ? Ce qui est sûr c'est que l'album aura retenu une grande part de notre attention. La grande majorité des albums sont directs et francs, avec cet opus on aura un traitement différent puisque les broderies sont peu communes. Avec Oceans Of Sadness nous n'aurons pas la même chose deux fois de suite, il en est hors de question et c'est ce qui est surprenant. Les claviers sur « Failure » donnent du relief, alors que « Self-fulfiling Prophecy » se confond dans un mouvement plus classique, des sonorités avant gardistes pimentent toute la mélodie.

Avec The Arrogance of Ignorance nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Les prodigieuses lignes de batteries à faire décrocher les oreilles ne sont pas pour rien. Les rythmiques propulsent les riffs entrainants et soli de guitares, de leur côté les claviers orientent la production sur les rails de la jouissance. Les Belges se montrent très inspirés et continuent de naviguer dans les différents domaines. On pourra faire ressortir deux entités : la première partie de l'album s'était montrée très contrastée affichant un mélange death/black/prog prédominant, la seconde se rassemble et fait paraître davantage la facette gothique de la production. La touche de mélancolie étourdissante atteint son apogée avec « From Then On » et on continue avec « Some Things Seem So Easy ». À ce moment, les mélodies prennent le devant de la scène et les effets acceptent de laisser le libre cours aux émotions. Accompagnés d'un chant à la fois infrangible et surmonté de douceur, les chansons montent tout naturellement en puissance. Le piano, encore une fois, hisse toute la structure musicale au summum de la tristesse et c'est avec les yeux mouillés qu'on termine ce véritable chef-d'œuvre.

Standing Ovation Bravo Oceans Of Sadness !

- ĦÐ -

0 Comments 12 novembre 2008
Whysy

Whysy

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