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Devinez qui se colle encore à un groupe d'extrême français ? Ben c'est bibi. Non pas que cela m'insupporte, loin de moi cette idée, je tenais simplement à faire remarquer que tout compte fait la France ne traine pas trop la patte dans le milieu métal. Ha ! Je vous jure, ces média ! Ils arrivent vraiment à nous faire croire que dans notre beau pays, il n'y a pas de musique violente, rien qui soit en relation avec les guitares électriques et que tout est mixé sur des synthé sous les doigts experts des Messieurs Bob Sinclar ou Martin Solveig. C'est malheureux à dire, mais actuellement les seules références télévisées en hard rock passent par Philippe Manœuvre (vous savez le membre du jury à la voix de crécelle dans la « Nouvelle Star »). Aujourd'hui, je vous présente un groupe Parisien (encore une fois) qui a débuté en 2007 avec deux EP (Darkness Dynamite et Through the Ashes of Wolves), et ont passé la vitesse supérieure en sortant leur tout premier album. The Astonishing Fury Of Mankind marque le début de carrière de la formation avec une musique à la fois emportée et bourrée d'émotions.


On sait que la production Metal Blade Records est très douée pour mettre en avant les sonorités carrément saturées et c'est encore une fois le cas ici. Ce debut album parvient à rester puissant, brusque voir spasmodique tout en restant audible. Le tour de force est assez convainquant puisqu'avec des morceaux comme « Supernatural » on arrive à bien discerner les flux musicaux alors qu'on vient juste de lancer l'album. Même à oreilles demi-fermées, la saisie instrumentale parvient à embrayer sur des chants criés et des effusions de riffs sans pour autant rebuter ou tomber dans le méchamment brutal ou inaudible. Il faut dire que, d'un coté, les compos ne sont pas non plus encombrantes ou complètement compressées. Il serait faux de dire que Darkness Dynamite s'appuie sur des titres bourrins ou brutaux, par contre on lui reconnaît une qualité intrinsèque qui prend essence sur les passages instrumentaux. Alors certes, The Astonishing Fury Of Mankind comporte des musiques boostées en testostérone mais soulignons aussi l'aspect ultra-mélodique de ceux-ci. Les morceaux comme « Hell Eve Hate »  par exemple arrive parfaitement à conjuguer le thrash dynamisant aux légèretés des nombreux flots harmoniques. Et cette apparence se renforce avec les instrumentales « The Everlasting Grace Of Mind » et «  A Simple Taste Of... » qui sont des titres introductifs avant de laisser la machine repartir. Reposantes et atmosphériques, elles ont su captiver toute mon attention et de manière irréductible.


La musique du combo s'appuie aussi sur des effets de style comme des larges parties à la percussion, certes pas innovantes mais qui ont le mérite de faire headbanger (« Immersion Inner-Nation »). Et encore là j'ai envie de dire que le batteur ne pulse pas non plus comme un sourd sur une frénésie nourrit par les cavalcades lancées par les guitares. Il arrive que des mid-tempo pointent le petit bout de leurs nez conférant ainsi les parties variables aux rythmiques. Une fois encore la production en jette pleins les yeux et le martèlement tantôt tempéré tantôt passionné devient limite embrigadant. Bien que très homogène, ce premier opus garde toujours un pied dans la réalité sans s'étouffer, sur-jouer, se contredire ou tourner à la dérision. Les envolées de guitares sont tout bonnement incroyables et l'enivrant « Vice ! » introduit des soli à faire tourner la tête. De son coté « Chasing Inside » est marquée par ses effets hypnotiques et « $15 » par ses leads majesteux. Comme vous pouvez le voir la richesse et la profondeur donnée à l'album n'est pas linéaire.


The Astonishing Fury Of Mankind renferme un concentré de mélodies qui groovent, libéré essentiellement par les instrumentistes mais même si ça blaste sévère par moment, les lignes de chants n'y sont pas pour rien. Junior Rodriguez provoque sa scène en lançant ses chants criés ou soutenus (selon le cas). Son timbre m'a fait pensé à celui de Shawter son homologue marseillais, mis en retrait à un niveau moins féroce, Junior sait tout de même - et je dirais sans mal - à se montrer persuasif. Ses lignes de chants sont marquées par le tourment et cette gradation émotionnelle vient prendre son apogée sur le titre éponyme. On ressent à ce moment unique, la véritable dimension de l'album. Je ne dirais pas que la production est pharaonique mais ces mélanges de passages variés ne font qu'embellir la musique produite.


Darkness Dynamite signe ici un album caractérisé par une envoutante puissance galvanisante articulée autour de mélodies plus ou moins convenues. Cependant, les défauts apparaissant suite à la présence de petites répétitions arrivent à être gommés grâce à la ferveur et au survoltage bien ancrés tout au long des onze chansons. Et finalement, les émotions qui traversent aussi bien les lignes de chants que les lignes instrumentales parviennent à nous faire oublier ces écueils.



- ĦĐ -

0 Comments 10 juin 2009
Whysy

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