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Il était une fois un pays de légende, de ceux où naissent et combattent les héros. Un pays bâti sur d’immenses cités-états, un havre où est né la démocratie. Le gouvernement *guitare acoustique dans le lointain* cette belle illusion censée nous protéger et nous guider. Mais que se passe t’il lorsqu’il nous trahit ? *Arrêt de la musique* IL EST TEMPS DE LE METTRE A BAS !!! *Riff destructeur*

The Brutal State est le second opus des grecs de Exarsis, groupe qui partage un guitariste avec Suicidal Angels, un groupe de thrash sympathoche. Le contexte politique de la Grèce étant ce qu’il est est (tendu comme un string prêt à craquer) ce n’est pas une surprise de retrouver un album d’un groupe de là-bas à tendance anti-establishment.

Car oui, The Brutal State est une galette de Thrash Metal blindée ras la glotte de rage punk. Les grattes sont énervés, le chant aussi, on va sentir la violence du thème de l’album au fil des chansons que contiennent cet album. Il se dégage une sorte de suite logique dans l’enchaînement des pistes. On démarre sur une intro acoustique avec une voix off, très typé fonctionnaire américain sans âme, et avec un titre comme Annihilation... Proceed, ça donne déjà le ton. Le titre des chansons donnent une impression de progression de la démocratie vers un état totalitaire, il suffit de regarder la tracklist pour s’en convaincre. Un peu de demago et de vente de temps de cerveau disponible (Mind Poisoning, Addicting Life Waste), l’élection des “sauveurs” (Vote for Crisis) pour finir par un délire 1984 (Surveillance Society) et la destruction. Même s’il l’on ne comprends pas toute les paroles, il y’a un petit quelque chose qui laisse transparaître cette progression.

Quand je parle de ne pas comprendre les paroles, je ne fais pas références qu’au niveau d’anglais que l’auditeur développe mais du chant. Car si l’album a un défaut c’est sur ce point là. Alex, le vocaliste, oeuvre dans des registres pour le moins aigu. A la première écoute ce sera forcément surprenant, dès le premier morceau, Mind Poisoning, on ne s’attends pas à ce qu’une voix si haut perchée viennent se poser sur son riff rapide et bien thrash. C’est assez particulier donc forcément un paquet de gens ne vont pas aimer. Je fais partie de l’autre catégorie donc ça va et de toute façons, on ne peut nier que ce type de chant ajoute à la hargne dégagée par l’ensemble. Le problème, c’est que tout cet énervement est un poil trop constant et se retrouve à deux doigts d’être monotone. Des choeurs bien virils viennent toutefois ponctuer régulièrement les différentes pistes propageant un effet de groupe qui donne l’impression d’être au bord de l’émeute, un esprit punk quoi.

Musicalement, le groupe nous sert exactement ce qu’on veut entendre lorsque l’on écoute une galette Thrash. Des guitares omniprésentes qui balancent des riffs agressifs et rapides qui nous crient dans les oreilles “J’aime le Thrash Eighties !!!” et qu’on a enfin de leur répondre “Moi aussi !!!”. Certains riffs ont des gout de “classiques” du genre et vu que c’est maîtrisé c’est encore meilleur. Et que demander de plus s’ils sont aussi capables de nous servir des solos percutants à l’instar de celui de Vote for Crisis, ou celui de Dying Earth (encore meilleur). Bref autant de critères qui nous permettent de nous abandonner à ce déchaînement de rage et de violence. Il est juste un peu dommage que le chant fassent parfois un peu d’ombre aux instruments à cause du contraste aigu/grave.

Exarsis livre ici une véritable perle Thrash réveillant un petit brin de nostalgie et mon intérêt pour le genre, mais voilà, c’est une perle que tout le monde ne sera pas prêt à apprécier, en grande partie à cause du chant. Mais cela n’empêche pas l’album d’entrer allègrement dans mon top 2013 pour l’instant.

0 Comments 15 mars 2013
Whysy

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