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« Tout commença en l’an 1501 en Suède où, dit-on, sévît un orchestre comme nul autre pareil. Sa musique était si attractive et ses prestations si puissantes qu’il avait su conquérir le cœur et la raison de la population toute entière. Il devînt alors une source d’évasion et d’alternative face à la dure réalité quotidienne engendrée par le dictat de l’église et de la royauté.

Mais conscient que son pouvoir sur les masses s’amenuisait de jour en jour, l’église se servit de l’orchestre comme d’un bouc-émissaire, arguant que l’utilisation de tritons dans leur musique et que leur vie de débauche étaient la marque du diable. Dès lors, s’ensuivît une impitoyable chasse à l’homme qui condamna l’orchestre à la clandestinité totale.

Mais un jour, las et fatigués de leur vie de fugitifs, les six musiciens du groupe finirent par se livrer en annonçant officiellement leur dernière représentation en public. Toutefois, avant cet ultime adieu, ils scellèrent un pacte dans lequel ils chargèrent leurs descendants de reformer le groupe 500 ans plus tard, afin de continuer leur travail de provocation et de propagande musicale. Arrêtés à la fin de leur grand final, les six musiciens furent immédiatement condamnés à mort puis pendus...

Il fallut alors attendre l’an 2003, à Stockholm, pour que 2 descendants de l’orchestre se rencontrent par hasard dans un magasin de disques. Au gré de leurs discussions, ils décidèrent de reformer l’orchestre ; et après seulement trois mois, ils réussirent à retrouver les quatre autres descendants.

Les partitions d’origines ayant malheureusement toutes été brûlées par l’église, il ne subsistait plus aucune trace de la musique d’origine. Mais après moult discussions, ils convinrent que leur musique devait sonner comme une version moderne de ce qu’était le vieil orchestre. A cet instant, ils se baptisèrent le Diablo Swing Orchestra et furent déterminés à honorer le legs de leurs ancêtres... »

Et le legs en question, le voici devant vous, Il se nomme The Butcher’s Ballroom.

Autant vous dire que les esprits chagrins avec leurs sempiternelles complaintes sur le manque d’originalité des groupes de Metal vont pouvoir arrêter de se morfondre (et de nous les casser par la même occasion !). Car s’il existe un groupe pour le moins original et qui propose une musique qui sort de l’ordinaire, c’est bien Diablo Swing Orcherstra ! Imaginez donc un melting-pot entre un Metal orchestral proche de Therion ou d’Apocalyptica, un Metal prog dans l’esprit d’un Pain Of Salvation ou d’un King Crimson, un chant lyrique digne des premiers Nightwish, des influences Jazzy, et une bonne dose de second degré...

The Butcher’s Ballroom est une œuvre qui regorge de qualités, à la démarche originale, et dont le rendu se montre terriblement bluffant et accrocheur.

Premier constat encourageant, le combo sait éviter les poncifs les plus éculés du Metal. Si je vous l’avais présenté comme un nouveau groupe à chanteuse lyrique, vous auriez probablement fait la moue et froncé les sourcils d’inquiétude (réaction tout à fait normale dont je ne vous en aurais pas tenu rigueur). Seulement voilà, ici le tout sonne différemment. Le chant lyrique féminin est non-seulement parfaitement interprété, à la fois puissant et cristallin, mais de temps à autres, il se fait aussi légèrement déjanté (Balrog Boogie, ...)... D’autre part, lorsque débarquent quelques bribes de chants masculins (Rag Doll Physics, Pink Noise Waltz, Zodiac Virtues, ...), ces derniers se présentent alors dans une veine pop/rock à des années lumières de ce que font les groupes de gothic/doom officiant dans un registre proche (avec la très ‘originale’ alternance chant lyrique / chant death).

Deuxième point fort, la variété des influences et des inspirations du groupe qui ose mélanger les styles avec, au final, une vraie cohérence et un impact impressionnant. Au fil de l’album vous écouterez donc en vrac :
- du Jazz tout droit sorti de la Nouvelle-Orléans (Balrog Boogie, le final de Pink Noise Waltz, ...),
- des ambiances aux parfums de westerns et autres mariachi (Poetic Pitbull Revolutions),
- un emploi prépondérant de violoncelles et de violons qui assurent aussi bien en tant que solistes que pour une rythmique en béton armé (Heroines, Velvet Embracer, Infralove,...),
- de nombreux samples électros et autres sons divers (Heroines, Zodiac Virtue, ...), ou encore de vieux sons de claviers angoissants (Rag Doll Physics),
- de courts intermèdes instrumentaux (Gunpowder Chant interprété au didjeridoo et au setar, ou Qualms of Conscience uniquement au piano) ou simplement un duo voix lyrique et guitare acoustique (l’envoûtant D'Angelo),
- et, bien évidemment, de nombreux autres instruments (flûte, trompettes, percussions, ...) parfaitement intégrés dans un Heavy Metal à la section rythmique burnée, aux mélodies enchanteresses et à l’ensemble jouissif.

Dernière remarque, enfin, la production de ce disque est impeccable et rend justice à tous les protagonistes (que ce soit le chant, les guitares, la basse, la batterie, ou bien n’importe quel musicien de l’orchestre ...). Autant dire que pour un premier album, on ressent ici un professionnalisme qui augure du meilleur pour l’avenir du groupe. Nul doute, en effet, que dans un futur proche le Diablo Swing Orchestra se retrouvera en tête des charts Metal européens et, pourquoi pas, mondiaux. En tout cas, ils le méritent amplement...

A découvrir absolument si vous ne voulez pas mourir idiot ! Car voici un album original, addictif, surprenant, enchanteur, bref indispensable !
Que vous faut-il de plus ?
Et que faites-vous encore là à lire cette chronique ?
Allez donc vous procurer cet album de toute urgence !!!

0 Comments 05 mars 2007
Whysy

Whysy

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