Le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont le pistolet chargé et ceux qui creusent… *suspense*.

Squealer ou Squealer A.D, à votre guise, sont des vieux de la vieille, présents depuis 1984 sur la scène métal allemande. Malgré d’importants changements de line-up, et particulièrement de chanteurs, le groupe est toujours là. Nous tenons là leur septième album The Circle Shuts qui consiste en onze titres d’un format oscillant pour la grande majorité entre trois et quatre minutes, temps suffisant pour envoyer des décibels dans les tympans. Le groupe officie dans un registre Heavy/Thrash, soit un style parfois assez inégal entre performances live et studios.
Compte tenu du style, ce que je vais vous dire est une lapalissade. L’accent est mis sur les guitares, dotées d’un son tranchant, agressif, mais elles se révèlent, somme toute, trop peu techniques ou prenantes pour me faire réagir. En principe, la batterie est censée appuyer ces riffs et décupler leur puissance, mais cette dernière aurait mérité plus d’attention, de recherches dans la partition rythmique, car au final on reste dans un accompagnement classique, qui ne nous arrachera pas un : « ouah, quelles compos, les rythmes sont tout bonnement excellents ».
On pourra à la rigueur trouver un regain d’intérêt auprès de I Came For You, mais au final la surprise du début s’estompe, et l’ensemble finit par se fondre au milieu du reste de l’album, qui, même avec les quelques variations de tempos apportés par les mid-tempos, reste assez homogène.

Le chant alterne entre un registre assez colérique et un chant clean pas déplaisant, assez grave. Mais le tout manque de charisme, sa voix ne vous prend pas à la gorge comme il se devrait.
Les refrains, eux aussi, sont guères à la hauteur de nos espérances, sans doute mal introduits dans les compositions. L’ensemble sonne plat, ce qui est un véritable drame.
Les solos de guitare ne viendront que rarement sauver la mise. Parmi ces exceptions, on notera Martyrs Of The Half Moon ou encore The Circle Shuts.
Mais l’album nous révèle, assez tardivement, une petite surprise , Once Fallen, qui change totalement de ce qu’on a pu entendre jusqu’alors. En effet, ce titre, bien plus long que les autres titres, possède une ambiance assez prenante, triste, reposant sur un petit arpège, qui se mue subitement en Heavy pêchu, l’espace d’un refrain, renouant ainsi avec le style que le groupe avait exercé jusqu’alors.

Outre cette piste, et de fugaces étincelles, l’ensemble passe sans agresser l’oreille mais sans, non plus, saisir l’auditeur par l’énergie qu’il dégage. Je ne suis pas forcément fan du style, mais j’ai connu mieux. Je préfère largement me tourner vers un Symphorce ou un ancien Iced Earth qui ont des riffs bien plus accrocheurs, ou même sur le dernier Volbeat, qui est bien loin stylistiquement parlant, mais dont le batteur devrait s’inspirer pour donner plus de puissance au groupe.

Le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont le pistolet chargé et ceux qui creusent… Toi, tu creuses.

Dreamer