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La bonne initiative de l'année, la voilà ! Profitant de la sortie de "Dead Man's Hand", voilà réédité le premier effort de Dezperadoz, ou du moins Desperados. Oui, car bon nombre de personnes pensent que Dezperadoz a pris vie à l'occasion de "The Legend & The Truth" sans savoir que quelques années plus tôt Axel Kraft avait déjà customisé sa guitare en six-coups. L'album en question s'appelait "The Dawn of Dying", sortait sous le nom "Desperados" (des "s" à la place des "z" donc) et comportait un line-up complètement différent, hormis Kraft bien sûr. Et s'il a toujours été le seul compositeur de la bande, l'organisation de l'époque différait légèrement puisque l'on retrouvait au chant ni plus ni moins que Tom Angelripper (Sodom), Axel Kraft tenant donc simplement la guitare et assurant quelques voix secondaires de ci de là. Du coup, douze ans plus tard, réédition sous le nom de Dezperadoz, histoire de ne plus culpabiliser de mentir à sa bibliothèque iTunes, nouvel artwork et en prime un morceau inédit. Elle est pas belle la vie ? Mais bon, la question que vous vous posez est la suivante : à l'époque, ça donnait quoi Dezperadoz ?

(ndc : j’emploierai dans la chronique la terminologie Dezperadoz histoire de bien réunifier la discographie et que cela prête moins à confusion)

Et bien on pourrait répondre du metal western mais vous ne seriez pas beaucoup plus avancés. Disons que si l'univers "western, tumbleweed, plaines arrides et panpan dans le trognon" était déjà de mise, musicalement le propos était foncièrement plus thrash que les trois albums à suivre. Là où le Dezperadoz que l'on connait mêle thrash et heavy avec une bonne grosse louche d'arrangements western et autres instruments insolites, "The Dawn of Dying" se voulait simple dans son approche à savoir une musique thrash et rugueuse même si jamais trop brutale à laquelle se rajoutent des ambiances (western donc) mais davantage dans les mélodies jouées à la guitare qu'autre chose. Alors oui, durant les deux intros, nous avons le droit à des nappes de claviers, des chevaux, de l'harmonica, des coups de feu et un pistolet qui fait "yahooo !" (ah non, lui c'est pour plus tard) mais dès que Gomorrah Of The Plains retentit, en avant la cavalcade et pas de quartier ! La voix rapeuse d'Angelripper marque le ton, on n'est pas dans un "Mägo de Oz" ! Et le groupe nous balance donc une musique très rentre-dedans avec un pont d'enfer et un refrain qui pose les bases. Ici on est entre cowboys, dans une plaine aride et que le plus hardi survive ! Et pas de répit puisque avec le morceau titre qui déboule ensuite, Dezperadoz continue de déballer sa panoplie de figures, à savoir du tempo rapide, beaucoup de mélodies et un sens du refrain hargneux qui fait mouche.

De plus, le mélange demeure suffisamment détonant pour ne pas lasser. Que ce soit la doublette heavy Gone With The Wind/Rattlesnake Shake (et sa mélodie très...western...) ou le foufou Jumpin' Down the Running Train qui démontre que harmonica+metal=win, il y a un peu de tout dans cet album, même des morceaux plus "sérieux" comme Desperados qui semble vouloir raconter une histoire, de gros délires country avec un Oriental Saloon dont le refrain aurait gagné à être moins répété ou encore une reprise de Ghostriders in the Sky bien plus rêche que l'originale. Et si Dezperadoz fait parler la poudre avec Devil's Horse ou le bien jouissif Dodge City, il sait aussi calmer le jeu sur My Gun & Me, morceau presque "gentil" où Axel Kraft hérite de la majorité du chant et qui se veut bien plus sautillant que ses congénères. C'est d'ailleurs celui qui colle presque le plus au concept "western" tant on voit défiler les décors qui ont animés notre jeunesse et que l'on se prend à chercher Lucky Luke. Et pour finir, en bonus track, nous avons le droit à Dead From the Eyes Down. Et là, on se demande "mais pourquoi ce morceau n'est-il jamais sorti avant ?". En effet, ce morceau semble être le manifeste d'un nouveau style, le "thrash épique". Prenez un groupe qui joue à fond de train, rajoutez des ambiances un peu menaçantes ainsi qu'un sentiment d'urgence et c'est gagné. Morceau impressionnant au refrain imparable et instaurant tout du long un duo entre Angelripper et Kraft, nous tenons là certainement la meilleure piste de l'album.

Vous l'aurez compris, pour un premier opus, Dezperadoz a accouché d'un produit fort original et curieux. Il fallait qu'un groupe mélange western et metal et c'est tombé sur des allemands... Dommage que cet opus soit passé relativement inaperçu, cause éventuelle de la mise au placard du groupe, Angelripper ayant visiblement beaucoup de chats à fouetter pour "perdre" du temps avec un projet peu couronné de succès. Pourtant, avec un pistolet qui fait "yahooo !", je ne comprends pas, vraiment. Heureusement, six ans plus tard, la bête rugira à nouveau sous l'impulsion d'un nouveau line-up et un Axel Kraft en seul maître à bord, s'occupant de guitare composition et chant. La suite, vous la connaissez...


0 Comments 28 octobre 2012
Whysy

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