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On pourra dire tout ce qu’on veut, un album avec une cover comme celle-là, ça donne instinctivement envie de l’écouter. Au-delà de la créativité musicale, le métal est un courant intéressant car il semble être un défi permanent pour les dessinateurs et graphistes, qui tentent sans cesse de nous proposer de nouvelles choses, tout en restant le plus fidèle possible à l’esprit de la musique proposée. L’artwork de The Descended, au-delà de son incontestable réussite visuelle, nous donne un bon aperçu de ce que peut être le style de Angel Blake, à savoir un heavy mâtiné d’influences sombres que l’on peut aller chercher du côté de groupes tels que Paradise Lost.

The Descended est en effet une sorte de croisement entre le feeling si torturé des scandinaves et l’efficacité anglo-saxonne, symbolisée entre autres par les lignes de chant très typées (dans la veine d’un Nick Holmes, leader de Paradise Lost). C’est d’ailleurs ce melting pot d’influences qui donne beaucoup de cachet à cet album, et par extension à ce groupe. La première écoute est intéressante, mais The Descended ne se livrera qu’après plusieurs tours, où chaque titre va prendre plus de poids et s’affirmer, et tout cela va donner un ensemble vraiment plaisant à écouter avec le temps.

Dans la plus pure tradition scandinave, Angel Blake hérite d’une production de très haute volée, où se retranscrit avec précision et puissance tout le feeling que j’évoquais plus haut. Les refrains, clé de voute de cet album, sont ainsi bien mis en valeur, soutenus par un remarquable travail rythmique. Malgré l’uniformité des chansons, au niveau de leur longueur j’entends, Angel Blake ne tombe pas dans la redite, en nous proposant une grande diversité d’arrangements qui donnent à chaque titre une teinte particulière. La mélancolie de Alone, la percussion de Anywhere but Here ou encore le côté électro de The Descended, Angel Blake n’hésite pas à s’aventurer avec succès sur plusieurs tableaux.

The Descended ne souffre sur la forme d’aucun défaut majeur. On sent bien que l’expérience parle, de même que le talent de composition. Sur le fond cependant, je reprocherais tout de même au combo d’avoir un peu trop formaté sa musique, un peu à l’image du premier album d’ailleurs, et de n’avoir pas pris plus de risques. Certes, Angel Blake est facile, techniquement et musicalement, mais on aurait apprécié que cette identité marquée (ce qui tend à se raréfier aujourd’hui) puisse être le point de départ de titres un peu plus recherchés. The Descended a fait le pari de l’efficacité et de l’accessibilité, qu’il réussit haut la main par ailleurs, en délaissant l’aspect création qui aurait pu faire des ravages, j’en suis convaincu.

Même si les premières écoutes sont poussives, on se prend à rentrer de plein pied dans des titres bien exécutés, et je le répète d’une grosse efficacité. C’est à mon sens d’ailleurs ce qui peut distinguer Angel Blake de la concurrence, cette capacité à proposer des chansons qui ont à la fois du caractère et de l’efficacité musicale. Malgré cela, sa linéarité l’empêche de dépasser le statut d’album sympathique, on prendra du plaisir à l’écouter de temps à autres, mais sans réellement pouvoir dépasser ce stade. The Descended est un album sans prétention, mais qui est vraiment accrocheur et qui devrait séduire ceux d’entre vous qui apprécient le dark heavy de qualité.

0 Comments 30 avril 2008
Whysy

Whysy

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