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Voilà un album que je n’aurais jamais voulu connaitre… Et encore, à force d’écoute ma gentillesse m’a rattrapé pour venir adoucir la note finale. Je vous assure il y a quelques jours de cela j’étais prêt à flanquer un 2/10 avec pertes et fracas en criant au scandale ! One Machine est un groupe qui sait faire saliver, véritable substance permettant de faire réapparaitre Mikkel Sandager l’ex-chanteur de Mercenary, avec d’autres musiciens émérites tels que le guitariste Jamie Hunt de Biomechanical, Tomas Koefoed de Mnemic à la basse, Rafael Saini à la batterie et Steve Smyth (ex-Nevermore) qui fédère tout ce petit monde. Ce combo n’a vraiment rien à envier à Barren Earth, puisque les talents sont bel et bien présents. Mais vous l’aurez compris ce n’est que sur le papier que l’illusion fait son œuvre, car concrètement l’album ne fait pas d’éclat.

A vrai dire, The Distortion of Lies and thé Overdriven Truth n’impressionne que par son titre long comme les vieux nanards français des années 70-80. Avec un dégoût profond naissant d’emblée avec le titre éponyme, on ne peut pas se vanter d’avoir apprécié la nouvelle formation. Le groupe a eu l’ingénieuse idée de partir dans tous les sens… La contradiction des genres (thrash / power progressif) se mêlent pour partir dans un délire musical complètement informe et dont la musicalité n’aura que très peu de place. La structure musicale toussote, convulse mais en aucun cas entraine l’auditeur. En effet, les mélodies empestent le rance et s’étouffent dans un amas vertigineux de soli qui n’ont pas plus d’intérêt que ça. On pourra peut-être s’émerveiller devant la technique des guitaristes qui shreds comme des fous, on pourra s’étonner de la direction quelque peu progressive des chansons, mais ça s’arrête là.

Le naufrage est dramatique et les titres se suicident autour d’un effet de style et un étalage technique qui n’a ni queue ni tête. Par exemple, « Armchair Warriors » s’éternise à cause de ses tirades longues et épuisantes, malgré les cavalcades de la rythmique galopante, les chants se font asphyxiants. Or ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, le choix pourrait se porter sur pratiquement toutes les pistes de cet opus. Eh oui, on soulève dans la foulée le problème majeur du groupe ! Les lignes de chants sont tenues par Mikkel et Smyth vantait les qualités du Danois. Certes nous ne pouvons pas le nier, le chanteur a un timbre versatile et son éventail de possibilité est très large. Nous avions pu approcher avec Mercenary cette richesse vocale mais hélas, la direction n’aura pas la possibilité de mettre les aptitudes du frontman en avant. « One Machine » illustre très bien ce ratage complet et ce foirage en bonne et due forme car c’est un ramassis d’immondices déblatérées qui nous sont balancées en plein visage. « Evict The Enemy » aura le bienfait thérapeutique de débloquer les constipés en provoquant une diarrhée salvatrice rien qu’à l’écoute du morceau, ça coûte pas cher et c’est efficace !

Bon OK, j’y vais fort… Néanmoins on est en droit de se poser la question à qui la faute ? Je ne sais pas si elle peut s’imputer à Mikkel directement qui ne sait ostensiblement pas choisir son registre, sa manière de placer sa voix ou si le besoin de manger pousse notre bonhomme à prostituer son talent. En tout état de cause, les chants sont particulièrement catastrophiques et font écrouler la baraque comme un château de cartes.
Qu’est-ce qui a pu me faire changer d’avis pour éviter une sanction froide et implacable ?
En définitive, le côté progressif (mais disons plutôt évolutif) qui permet de faire osciller les chansons dans la lumière. Malheureusement, ce n’est pas systématique parce que la plupart du temps on nage en eaux troubles dans un marécage de notes nauséabond. Or, lorsque par miracle cet événement se produit, on peut apprécier les courts passages qui nous sont offerts (« Last Star Alights »).

Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas autant ennuyé sur un album et la découverte de cette formation m’aura fait prendre conscience que la douleur auditive peut être vraiment intolérable. One machine s'est apparenté à une odyssée vers l’enfer. TDOLATOT aura eu raison de ma patience et c’est avec peu d’enthousiasme qu’on retrouve un chanteur doué par le passé devenu médiocre. Les riffings et les leads de guitares sèment la confusion pendant que les vocalises partent dans une autre direction. Le bloc musical se métamorphose en un monstre dégoûtant et l’intérêt fond comme neige au soleil.

0 Comments 23 janvier 2014
Whysy

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