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Le petit monde de la rédac' Heavylaw est un microcosme surprenant pour celui qui prend la peine de l'étudier. Dans cet endroit inconnu, loin du monde et des hommes, la vie s'écoule paisiblement avec ses moments de joie et ses moments difficiles. Il y a ces récitals magiques et poignants de Dragonman prélevant un lourd tribus sur nos ouïes et nos fenêtres, ces matchs de Rugby organisés par Cliff pour que tout le monde reste bien en forme. Les traditionnelles crises d'énergie de Ray qui se met a sauter partout tel un Marsupilami, et bien sur le moment tant attendu ou notre Duck bien aimé vient tel un confiseur devant des enfants surexcités, distribuer les promos de la journée avec cette tête inimitable de père attendri.  

Chaque chroniqueur s'en retourne l'air ébahi vers sont petit bureau pour découvrir sa nouvelle offrande. Mais parfois il arrive qu'un album reste désespérément abandonné tout au fond du carton, là ou personne n'a osé jeter un regard... C'est ce qui est arrivé un triste matin d'automne quand votre serviteur errait sans but dans le dédale de bureaux à la recherche d'une inspiration fugace. C'est alors que tombe sous son beau regard farouche cette pochette incongrue et ce groupe atypique peu connu en nos vertes contrées d'Europe : Tempest.

Je n'avais jamais entendu parler de Tempest avant de tomber sur cette promo, et pour cause «The Double Cross» n'est pas un album de Metal mais bel et bien de Rock/Folklorique à tendance Country. La surprise ne s'arrête pas là car après quelques recherches je découvre que le groupe existe depuis près de quinze années et que ses musiciens sont connus et respectés outre atlantique comme des maîtres dans leur genre. Je n'épancherai pas plus sur les origines des membres de Tempest de peur de me tromper, et faute d'informations plus précises sur le groupe je me focaliserai sur la musique... et Dieu sait qu'il y en a des choses à dire.

Le plus surprenant avec Tempest c'est sans doute cette incroyable richesse d'influence qui anime chaque morceau et chaque composition. Comme si chacun des membres de cette formation cosmopolite avait amené avec lui une parcelle de la culture musicale de son pays, on retrouve ainsi des éléments de folklore scandinave, gaélique, écossais, germanique. Mais également de larges parcelles de country américain donnant à l'ensemble un aspect festif et enjoué incroyablement séduisant. Mais me diriez-vous, que vient faire un tel album, si intéressant soit-il, sur un site consacré au Metal ? Je répondrais que ce sont les nombreux éléments Rock'N'Roll qui viennent apporter la réponse, en donnant à la musique de Tempest un rythme et une puissance plus souvent proche du Hard Rock que de la country.

«The Double Cross» est le fruit d'une longue maturation pour ce groupe qui n'en est pas à son coup d'essai. En effet nos ménestrels des temps anciens sont en voyage depuis près de quinze ans et une dizaine d'albums. La plupart des compositions sont l'aboutissement d'un long processus d'écriture et de réflexion menant le plus souvent à des constructions passionnantes, mélangeant sans vergogne les influences et les styles. L'esprit général du disque est la mer et les histoires de marins, la magnifique pochette ne vous aura pas trompés. Le premier titre «Captain Kidd» est une histoire de pirate, le reste de l'album oscille plus ostensiblement entre des histoires empruntant des thèmes scandinaves «Hangman» et irlandais «Eppy Moray» avec les mélodies si spécifiques que l'on connaît.

Musicalement «The Double Cross» est une petite merveille et il est difficile de ne pas se faire tout petit devant tant de talent et de savoir-faire. Chaque titre est une petite perle pleine de bonne humeur, les multiples instruments que je ne saurais tous citer suscite chez l'auditeur de multiples émotions et transpirent la joie de vivre et la gaieté. Tellement qu'on se demande parfois si on n'a pas décollé avec Peter Pan pour un monde meilleur (écoutez «Whoever You Are» si vous n'êtes pas convaincus). La voix chaude et harmonieuse de Lief Sorbye n'y est sans doute pas pour rien, tout comme son inséparable Harmonica.
Une bonne moitié de l'album est consacrée à des medleys instrumentaux incroyablement riches et tortueux. «Vision Quest» ainsi que l'épique final «Wizard's Walk» en sont les meilleurs exemples. Tandis que les autres titres sont plus des mélodies dansantes, durant lesquels on se prend à imaginer Long John Silver lui-même, marquant le tempo avec sa jambe de bois.

Je n'ai malheureusement pas les clés pour décrire avec précision chacun de mes ressentis à l'écoute de cet album, ni assez de connaissance en Folk pour vous expliquer par A + B que «The Double Cross» est un grand album, je ne saurai que trop vous conseiller de vous en faire très vite votre propre idée... car je pense qu'il en va du Folk comme d'une séance chez le psy, on n'y trouve que ce que l'on y apporte.

SMAUG...

0 Comments 06 janvier 2007
Whysy

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