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Le speed métal néo classique, c’est comme la chantilly, il n’y en a jamais trop (si,si, je vous assure ;) ). C’est ce qu’a dû se dire Roger Staffelbach, guitariste émérite du groupe Artension et collaborateur patenté du pianiste Vitaly Kuprij quand il a monté son projet solo Angel of Eden.
Le virtuose suisse nous délivre en effet un opus très soigné dans la plus pure tradition malmsteenienne même si les ambiances lorgnent aussi vers Evil Masquarade ou SymphonyX et le tout, s’il vous plait, avec une production limpide et claire (une fois n’est pas coutume : pas de guitare au son maigrelet ou de vocaux étouffés) pour le plus grand bonheur des amateurs éclairés du genre. Pour cela il s’est entouré du talentueux claviériste Mistheria, du batteur Rami Ali et du très classieux Carsten Lizard Schulz dont le timbre se rapproche de celui de Mark Boals, connu notamment pour ses participations à quelques grands albums de…. Yngwie Johan Malmsteen, bien sûr.

Les tueries néoclassiques sont majestueuses et grandiloquentes, le style ne souffre d’aucune demi-mesure et Roger Staffelbach n’est pas un novice, il sait à merveille construire des compositions fluides et harmoniques : « The End of Never », « Dreamchaser » (avec un rythme très soutenu et un solo de malade que n’aurait pas renié le grand Yngwie) ou le stupéfiant « Stampede » (dans une veine plus power) sont de véritables hits échevelés avec des soli   endiablés mais aussi très inspirés et des rythmiques implacables, trêve de fanfreluches, c’est métal, ça pétarade sec, c’est tellurique nom d’un Philippe Risoli culbuté à coup de catalogue la redoute. ;)
Néanmoins, Angel of Eden dénote des productions les plus orthodoxes par quelques petites touches d’originalité.
Le titre  « The battle of 1386 » se démarque ainsi des autres morceaux par sa thématique historique et par son ambiance épico-héroique. Notre sympathique guitariste helvète commémore là la bataille de Sempach et…
-Attends, la bataille de quoi ???
- Hum, ami lecteur, tu m’es très sympathique, je t’aime bien, je le disais encore à mon boucher hier matin mais je te prierai de ne pas m’interrompre pendant ma chro parce que..
-Bah oui mais c’est quoi la bataille de Sans passe ??
-Bon d’accord, petit cours d’histoire accéléré : La bataille de Sempach en 1386 est un moment fort de l’histoire nationale suisse car elle permet à la confédération de se libérer pour un temps des Habsbourg d’Autriche. Cette victoire est donc constitutive de l’identité mémorielle helvétique un peu comme le personnage de Guillaume Tell.

Voilà, reprenons. Ce titre est très réussi car il nous plonge littéralement au cœur d’une bataille avec la tension de l’avant bataille inspirée  par des orchestrations  solennelles et des riffs martiaux accompagnés par une batterie toute militaire. La marche des combattants, les sempiternels discours aux soldats pour les motivés (les paroles), l’affrontement (le solo) rendent ce titre très vivant surtout, que pour l’occasion, c’est le grand John West qui assure les vocaux. Trois autres titres penchant aussi vers un Hard Fm précieux aux tonalités délicieusement surannées (Key to Avalon) ou profondément sentimentales comme Angel of Eden, déclaration d’amour sensuelle qui aboutit sur un « Into the black » plus explicite ;)
Le rituel des instrumentaux est aussi bien présent avec un diptyque « Return of the Pharao » (Part I et II) un peu déséquilibré, le premier étant véritablement époustouflant, une magnifique pièce épique  et très fluide alors que le second est beaucoup plus concis et ramassé. Ce sont des morceaux très sympathiques mais bien inférieurs au monumental Towards the light qui termine en beauté l’album. Un titre vertigineux et poignant qui se développe autour de la déclinaison oscillatoire d’un arpège de guitare entrecoupé d’une mélodie au piano qui dégage une puissante intensité dramatique avant de se conclure par un passage planant et reposant exceptionnel !!!
Remarquable !!!
Alors oui certains grincheux et pinailleurs pourront objectivement évoquer l’ombre du prestigieux Malmsteen omniprésente sur l’ensemble de l’album surtout qu’en bonus, le facétieux Roger reprend très fidèlement l’un des tubes de….Devinez qui ?? Frankie Vincent ? Tonton David ? Non de Malmsteen naturellement tant il semble évident pour un tel artiste de terminer par un clin d’œil au maître. Alors oui, il y a des ressemblances et les inconditionnels du suédois doivent se jeter sur l’album mais The End of Never ne peut se réduire à cela, c’est la meilleure réalisation de Staffelbach et la participation de Mistheria permet au niveau des soli de proposer des duels intéressants qui ne marquent pas l’omniprésence de la guitare. Les titres sont très percutants, concis et puis bon… moi j’aime Malmsteen ;)

0 Comments 25 novembre 2007
Whysy

Whysy

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