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The Eternal Idol est le treizième album studio de Black Sabbath sorti en 1987. L’album a connu une édition “deluxe” en 2010 contenant les sessions d’enregistrements avec Gillen au chant. Car Tony Martin prend la relève, au chant, de Ray Gillen, qui n’aura finalement pas fait long feu au sein du groupe. L’eternel Tony Iommi assure toujours la gratte tandis que la basse est prise en charge par Bob Daisley dont ce sera la seule collaboration avec BS et que l’on retrouve pour la seconde fois Eric Singer (le précédent album, KISS, Alice cooper, etc...) derrière les fûts. Cet album a subi une production douloureuse de par les défections des musiciens et la très mauvaise pub des médias, ce sera un échec commercial. Mais musicalement et après l’OVNI Hard Rock Bluesy qu’a été Seventh Star, que vaut donc cette idole éternelle, on a 9 pistes pour le découvrir.

J’aime les pochettes qui ont une histoire et celle-ci en a une. A l’origine ce devait être une photo de la célèbre sculpture de Rodin du même nom, mais ils n’ont pas réussi à avoir la permission d’utiliser la photographie de l’oeuvre. Le système D est alors rentré dans la partie. Tu prends un homme et une femme, tu les mets à poil, tu les peinturlures, tu bricoles un décor vite fait, tu arranges le tout pour que ça ressemble à la sculpture et un déclic plus tard tu as ta pochette d’album. DIY certified.

On va commencer par la performance de Tony Martin qui même s’il n’est pas le meilleur vocaliste à être passé dans le groupe n’en reste pas moins un choix tout à fait acceptable. Et il commence à le montrer dès la première piste The Shining en musclant le jeu avec la puissance qui va avec. Malgré tout, sa voix sonne carrément rock, dans l’air du temps des eighties avec ce qui passait à la FM. D’ailleurs la production nous rappelle régulièrement qu’on est dans les années 80 notamment avec le clavier et divers effets plus ou moins heureux, attention ce n'est pas kitsch non plus. Au passage le remaster a vraiment fait du bien aux pistes.

Pour l’ambiance, on tape dans le depaysement avec des tons qui font penser à l’orient dans Ancient Warrior en passant par une piste instrumentale, Scarlet Pimpernel, sonnant médieval dans le genre qu’affectionnait particulèrement Iommi sur d’anciens albums, comme sur Master of Reality. Sur la plupart des pistes, l’impression donnée est que les thèmes sont plutôt légers, en tout cas pour ce qu’on attends de Black Sabbath. Une touche gothique, plus lourde, voire plus doom fait néanmoins son apparition à la fin de l’album avec le titre éponyme Eternal Idol qui se révèle être une des toutes meilleurs pistes de cette galette. Au final, ce n’est pas forcément un modèle d'homogénéité mais la qualité globale étant plutôt au rendez-vous, ce n’est pas un frein à l'écoute.

Coté instrumentale, Iommi montre ici encore qu’il est capable de nous sortir des riffs et des solos de qualités. Et même sans être culte on pourra en reconnaitre la plupart à l’écoute. The Shining et l’intro de Hard Life to Love en sont les parfaits exemples. Pour la batterie et la basse on reste dans le correct et après avoir écouté un peu plus attentivement, j’avais l’impression qu’ils ne se sont pas foulés de ce coté là. D’un autre coté c’est un peu difficile de leur en vouloir vu le chaos engendré par les changements de line-up.

Bien que n’étant pas totalement dans l’esprit Black Sabbath, The Eternal Idol reste un excellent album avec un Tony Martin qui tient la note et qui le met en valeur, lui qui était jusqu’alors inconnu. Iommi n’a pas perdu de sa superbe et dirige son sabbat avec une certaine pugnacité, contre vents et marées. Bon après il faut passer outre l’effet 80’s de la production et c’est bon, on peut enfin profiter de cet album n°13, un chiffre maudit.


Autre information, fait plutôt rare pour Black Sabbath, l’album a donné un clip pour The Shining où on pouvait voir la frimousse de Tony Martin (entre autres)

0 Comments 09 mai 2012
Whysy

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